Dictionnaire en ligne: EMMIELLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Dictionnaire en ligne: EMMIELLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de emmieller* II.— Adjectif. A.— AGRICULTURE. vieux. [En parlant de végétaux malades recouverts d'une matière blanche et gluante] Pois emmiellés (d'après Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré). B.— LITTÉRATURE. (Qui est) couleur de miel. Il n'y a plus de lune, ni emmiellée, ni rousse, mais le ciel est devenu noir comme mon encre (PAUL BOURGET, Physiologie de l'amour moderne. 1890, page 140 ). Fréquence absolue littéraire : 14. Forme dérivée du verbe "emmieller" emmieller EMMIELLER, verbe transitif. A.— Rare. Enduire ou mêler de miel. Emmieller le mors aux jeunes poulains pour les y accoutumer (Dictionnaire de l'Académie Française). Emmieller une tisane, une liqueur, du cidre, un vin d'Espagne, une tartine. ... Comme avec le Cerbère des enfers, à qui on jetait un petit gâteau emmiellé... (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1819, page 43) : Ø Le garçon à l'outre sourit (...), et m'offre gracieusement de délier l'une des pattes de sa bête, afin de remplir ma coupe d'un vin de Samos emmiellé. GÉRARD DE NERVAL, Voyage en Orient, tome 1, 1851, page 106. — Au figuré. Envelopper d'une douceur trompeuse et forcée. Emmieller un reproche, un refus. (Quasi-)synonyme : édulcorer. Puis, m'emmiellant un peu la bouche et le visage, je fis cette réponse hypocrite (AUGUSTE BRIZEUX, Marie, 1840, page 82 ). Éteindre ses méchancetés, tout adoucir et emmieller (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1185 ). — Expression " Emmieller les bords du vase. Faire, par des paroles séduisantes, par quelque artifice, que ce qui est naturellement pénible paraisse facile, agréable " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Employé au participe passé. Enfin sa politesse sentait la servitude. Eh bien, ses paroles emmiellées étaient pour ses favoris l'expression de la bonté (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 149 ). B.— Familier, populaire, par euphémisme et par plaisanterie. Synonymes : trivial de emmerder (voir ce mot B 1 a, b). Mais je m'étais juré de ne point vous emmieller de tout ça! (PAUL VERLAINE, Correspondance, tome 1, 1872, page 300 ). Coupeau cria qu'on était chez soi, qu'il emmiellait les voisins (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 577 ). Même que j'étais passablement emmiellé, passez-moi l'expression (JEAN GIONO, Un de Baumugnes, 1929, page 77) : — Emploi pronominal réfléchi. Synonyme : trivial de s'emmerder (B 2). « Encore, s'y t'conduisaient au « Grand Guignol » (...) Tu t'emmiélerais moins » (ARISTIDE BRUANT, 1901, page 197 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 7. DÉRIVÉS : Emmiellure, substantif féminin. MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Topique à base de miel destiné à assouplir la corne des pieds ou le sabot du cheval en cas d'enflure ou de foulure (d'après Lexique de l'homme de cheval (MARC DE SAINT-RIQUIER, JACQUES DELPORTE) 1975 et Dictionnaire de la langue française (Émile Littré)).