Dictionnaire en ligne: EMPÊTRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Dictionnaire en ligne: EMPÊTRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de empêtrer* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une personne ou d'un animal; correspond à empêtrer A] 1. [Avec une construction prépositionnelle] a) Empêtré dans.. Qui est pris dans des liens, dans un obstacle. On est tout empêtré dans l'enchevêtrement confus de ramures (ANDRÉ GIDE, Retour du Tchad, 1928, page 870 ). Un cheval fou tout empêtré dans ses guides danse dans un pré (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 248 ). b) Empêtré de.. Qui est gêné par un encombrement. Le bon Tartarin empêtré de son fourniment (ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, page 102 ). 2. [Sans préposition] Qui est pris dans des liens, dans un obstacle. Le braconnier était dessus, décoiffait le lapin empêtré (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 285 ). Empêtré, il [l'homme] essayait de se dégager des barbelés (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 384 ). B.— Au figuré. [En parlant d'une personne; correspond à empêtrer B] 1. [Avec une construction préposition] a) Empêtré dans.. Qui est embarrassé, enfoncé dans. Un enfant empêtré dans son mensonge (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 243 ). Camille est complètement empêtré dans ses affaires (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1937, page 193 ). b) Empêtré de.. Qui est encombré de. Mères de famille qui (...) se trouvent empêtrées de filles difficiles à marier (HONORÉ DE BALZAC, Melmoth réconcilié, 1835, page 333 ). c) Rare et métaphorique. Empêtré à. Cette existence empêtrée aux choses (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 285 ). 2. [Sans préposition] Qui est embarrassé. Synonymes : balourd, gauche, gêné. L'air bonhomme et un peu empêtré (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1909, page 87 ). — Emploi comme substantif. Depuis mon retour j'ai écrit XV pages, ce qui est bien joli pour un empêtré comme moi (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1860, page 378 ). Forme dérivée du verbe "empêtrer" empêtrer EMPÊTRER, verbe transitif. A.— Vieilli ou régionalisme (Ouest). Lier les pieds d'un animal par une entrave, pour limiter ses mouvements. Synonyme usuel : entraver. Empêtrer un cheval pour le mettre en pâture (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). — Par extension, emploi pronominal, usuel. S'empêtrer dans. · [Le sujet désigne un animal ou une personne] Se prendre les pieds ou les pattes dans un lien, un obstacle. Ce cheval s'est empêtré dans ses traits (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Fil de fer barbelé dans lequel le chien s'empêtre et se blesse (ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1150 ). Les trois premiers [officiers] s'empêtrèrent dans les décors [de la scène] (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 290) : Ø Il [M. Thibault] essaya de se débattre; par bonheur, ses bras et ses jambes s'empêtraient dans les plis du drap, et tous ses mouvements se trouvaient paralysés! ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1283. — Par analogie. [L'objet désigne une personne ou un inanimé concret] Engager dans un lieu d'où l'on ne peut sortir que difficilement. Synonyme : embarrasser. Des champs de labour, où elle [Emma] enfonçait, trébuchait et empêtrait ses bottines minces (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 187 ). B.— Au figuré. Engager quelqu'un dans une situation difficile ou inextricable. Empêtrer quelqu'un dans une mauvaise affaire (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). — Souvent en emploi pronominal. S'empêtrer dans, de. Il [le marquis] s'empêtrait en ses compliments et ne faisait que balbutier (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 450 ). Les « impedimenta » domestiques dont il s'empêtrait (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1937, page 36 ). · emploi absolu. Il (...) la prenait par son récit même pour lui montrer avec une mine candide qu'elle se contredisait. Si bien qu'elle balbutiait, s'empêtrait (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 160 ). Remarque : On rencontre dans la documentation empêtreau, substantif masculin Obstacle dans lequel on peut s'empêtrer. Fais attention, sacré empêtreau! Pour un peu nous allions t'écraser (Maurice Genevoix, Rroû, 1931, page 51). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 216. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 78, b) 269; XXe. siècle : a) 345, b) 467. DÉRIVÉS : Empêtrement, substantif masculin. rare. Ce qui empêtre. a) [Correspond à empêtrer A] Synonyme : encombrement.", Tant de retours semblables, depuis trois hivers, dans l'empêtrement des toilettes (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 22 ). b) Au figuré. [Correspond à empêtrer B] Synonymes : gêne, contrainte. Quand on aime trop le style (...) quel empêtrement! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 382 ).