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Dictionnaire en ligne: ENLUMINÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENLUMINÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de enluminer* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une chose concrète] Qui est peint de couleurs vives, contrastées. Des saint Joseph mal moulés et mal vernis, des crèches enluminées, des ânes pelucheux (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 27 ). — Spécialement. Orné de lettres peintes, de miniatures, de vignettes. Il découvrit : ciel, j'ai honte à le dire! maroquiné, doré, enluminé, un Arétin!... (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 181 ). B.— Par analogie. 1. [En parlant du visage] Vivement coloré. Sur le rebord de la fenêtre, qui est ouverte, est un homme jeune encore, dont la figure insouciante et enluminée ne m'est pas inconnue (PAUL DE KOCK, Le Cocu, 1831, page 238 ). Elle avait un museau étroit, décharné, violemment enluminé par le maquillage (MARCEL AYMÉ, Travelingue, 1941, page 57 ). 2. [En parlant d'une oeuvre littéraire] Qui présente les choses d'une manière particulièrement colorée. Il y a un roman de Balzac, Peau de chagrin, fétide et putride, spirituel, pourri, enluminé, papilloté et merveilleux (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Correspondance, tome 1, 1818-69, page 269 ). Les tréteaux en plein air (...) avec une farce franche, une farce violemment enluminée, une farce donnant un rire à la laide grimace humaine (ÉMILE ZOLA, Les Héritiers Rabourdin, 1874, page IV. ). Remarque : On rencontre chez les Goncourt le participe passé employé comme substantif singulier avec une valeur péjorative de neutre pour désigner un style agrémenté d'ornements artificiels et de mauvais goût. De la fanfare et point de musique. Rien de délicat. Une préméditation du grossier et de l'enluminé (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1067). Fréquence absolue littéraire : 86. Forme dérivée du verbe "enluminer" enluminer ENLUMINER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Vieux. Rendre lumineux, éclairer d'une vive lumière. Synonyme : illuminer. Au moment où l'Angélus sonnait au fond de la vallée et où le soleil enluminait tous les toits d'alentour (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Valentine, 1832, page 74 ). 2. Usuel. Peindre de couleurs éclatantes, contrastées. Enluminer une estampe, des images. Le petit Lucien, en possession d'une boîte à couleurs depuis peu de jours, enluminait consciencieusement les illustrations d'un gros volume (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 144 ). Cette Champagne méridionale [Troyes] vit fleurir une statuaire pittoresque (...); on fouillait le bois ou la pierre pour l'enluminer ensuite de vives couleurs (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, La France, 1914, page 140 ). a) Spécialement. Orner de lettres peintes, de vignettes, de miniatures. Enluminer un livre d'heures, un manuscrit, un missel. Ces livres, il en raffolait, (...) il s'était attaché un peintre (...) qui les enluminait de lettres ornées et de miniatures (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 76 ). Un de ces psautiers que les moines grecs, entre les sixième et dixième siècles, enluminaient au fond des cloîtres (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1912, page 247 ). b) Par analogie. [L'objet désigne le visage ou une partie du visage d'une personne] Colorer vivement, rendre rouge et enflammé. Enluminer les joues, le teint. Leurs deux figures, qu'enluminait une légère pointe de saoulerie (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, 1, page 97 ). Crains que Pâques tôt reparu Avec les frimas n'enlumine Comme ces oeufs au rouge cru Méry ta délicate mine (STÉPHANE MALLARMÉ, Vers de circonstance, 1898, page 140 ). — Proverbial, familier, vieilli. S'enluminer le visage. " Boire avec excès; parce qu'ordinairement les ivrognes ont le visage fort rouge " (Dictionnaire de l'Académie Française). c) Par métaphore et au figuré. — [L'objet désigne une notion abstraite] ... ainsi, tout bien considéré, folâtrons, enluminons la vie (HONORÉ DE BALZAC. Œuvres diverses, tome 2, 1824-30, page 384 ) : Ø ... que Cécile, assise comme autrefois, comme toujours, devant le clavier magique, (...) se reprît, (...) à caresser les cordes pour broder à fils ténus, autour de la pensée de ce garçon mal commode, pour enluminer leurs rêves, pour enrichir leur communion, et Laurent se reprenait à chanter des actions de grâce. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 143. — [L'objet désigne une oeuvre littéraire, une manière d'écrire] Orner d'images, de tournures recherchées, qui nuisent parfois à la simplicité et au naturel. Enluminer son style. Quant au satanisme ultra-mathurinesque dont il a plu à Baudelaire d'enluminer ses Fleurs du mal, (...) je n'y vois, (...) autre chose qu'un inoffensif et pittoresque caprice d'artiste (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 2, Charles Baudelaire, 1865, page 15 ). Un style d'une technique plus recherchée, qu'enluminent toutes les nuances dialectales dont il use avec soin (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1936, page 5402 ). B.— Emploi pronominal à valeur passive. 1. [Le sujet désigne le visage] Devenir rouge sous l'effet d'une émotion, de l'ivresse (confer Delvau, 1866, page 130). Il n'y a qu'un moine, disait-il, privé de femme, dont le visage s'enlumine à leur seul nom (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 436 ). 2. [Le sujet désigne un récit] Être agrémenté de détails plus ou moins exacts. À voir ce que deviennent sous nos yeux certains personnages historiques célèbres, et comme tout cela se grossit et s'enlumine, se dénature ou (disent les habiles), se transfigure (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits littéraires, tome 3, 1844-64, page 308 ). Remarque : On rencontre chez Sand enluminage, substantif masculin Fait (pour un objet) d'être enluminé. Les feuillets étaient collés encore par l'enluminage de la tranche (GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 178). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« Histoire générale de l'art, La France, 1914, page 140 ). a) Spécialement.

Orner de lettres peintes, de vignettes, de miniatures.

Enluminer un livre d'heures, un manuscrit, un missel.

Ces livres, il en raffolait, (...) il s'était attaché un peintre (...) qui les enluminait de lettres ornées et de miniatures (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 76 ).

Un de ces psautiers que les moines grecs, entre les sixième et dixième siècles, enluminaient au fond des cloîtres (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1912, page 247 ). b) Par analogie.

[L'objet désigne le visage ou une partie du visage d'une personne] Colorer vivement, rendre rouge et enflammé.

Enluminer les joues, le teint.

Leurs deux figures, qu'enluminait une légère pointe de saoulerie (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, 1, page 97 ).

Crains que Pâques tôt reparu Avec les frimas n'enlumine Comme ces oeufs au rouge cru Méry ta délicate mine (STÉPHANE MALLARMÉ, Vers de circonstance, 1898, page 140 ). — Proverbial, familier, vieilli.

S'enluminer le visage.

" Boire avec excès; parce qu'ordinairement les ivrognes ont le visage fort rouge " (Dictionnaire de l'Académie Française). c) Par métaphore et au figuré. — [L'objet désigne une notion abstraite] ...

ainsi, tout bien considéré, folâtrons, enluminons la vie (HONORÉ DE BALZAC. Œuvres diverses, tome 2, 1824-30, page 384 ) : Ø ...

que Cécile, assise comme autrefois, comme toujours, devant le clavier magique, (...) se reprît, (...) à caresser les cordes pour broder à fils ténus, autour de la pensée de ce garçon mal commode, pour enluminer leurs rêves, pour enrichir leur communion, et Laurent se reprenait à chanter des actions de grâce. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 143. — [L'objet désigne une oeuvre littéraire, une manière d'écrire] Orner d'images, de tournures recherchées, qui nuisent parfois à la simplicité et au naturel.

Enluminer son style.

Quant au satanisme ultra-mathurinesque dont il a plu à Baudelaire d'enluminer ses Fleurs du mal, (...) je n'y vois, (...) autre chose qu'un inoffensif et pittoresque caprice d'artiste (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 2, Charles Baudelaire, 1865, page 15 ).

Un style d'une technique plus recherchée, qu'enluminent toutes les nuances dialectales dont il use avec soin (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1936, page 5402 ). B.— Emploi pronominal à valeur passive. 1.

[Le sujet désigne le visage] Devenir rouge sous l'effet d'une émotion, de l'ivresse (confer Delvau, 1866, page 130). Il n'y a qu'un moine, disait-il, privé de femme, dont le visage s'enlumine à leur seul nom (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 436 ). 2.

[Le sujet désigne un récit] Être agrémenté de détails plus ou moins exacts.

À voir ce que deviennent sous nos yeux certains personnages historiques célèbres, et comme tout cela se grossit et s'enlumine, se dénature ou (disent les habiles), se transfigure (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits 2. »

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