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Dictionnaire en ligne: ÉRAILLÉ2, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉRAILLÉ2, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de érailler2* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une étoffe] Dont la trame est distendue; qui est déchiré(e) superficiellement. Sat in, soie éraillé(e). Elle reprisa le velours éraillé des fauteuils (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 69 ). Au grand jour, son voile blanc [de Pasquala] et son corsage paraîtraient éraillés, fanés, salis par la terre des chemins (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Fleurs d'ennui, 1882, page 191 ). — Par extension. 1. [En parlant d'une chose] Dont la surface est écaillée, rayée. Ses flancs épais [du navire] à vertèbres de chêne, étaient éraillés, rugueux, imprégnés d'humidité et de saumure (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 18 ). Il y avait près de cent ans que la peinture jaune des murs tenait, déteinte en haut, éraillée dans le bas (ÉMILE ZOLA, Le Rêve, 1888, page 40 ). La façade éraillée et ternie (...) de son hôtel de ville peint dans toute sa hauteur (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 281 ). 2. [En parlant d'une partie du corps] Qui est couvert d'éraflures, de rides. Deux figures tannées, ridées, éraillées, qui étaient comme enduites de bistre et de bitume (VICTOR HUGO, Alpes et Pyrénées, 1885, page 86 ). Un ongle éraillé (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 156 ). B.— Par analogie et au figuré, usuel. — [En parlant de la voix] Qui est rauque, voilé(e). Voix éraillée et vulgaire. (Quasi-)synonymes : cassé, enroué, guttural. La voix et le rire éraillés dans une bouche singulièrement canaille (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 40 ). Voix éraillée et faubourienne (CAMILLE MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, page 88) : Ø Les voix sont rauques, éraillées ou grêles. Mariette la Toulousaine a cette voix tendue, durcie, que font les petits verres. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 35. — [En parlant d'une production vocale, d'un son] Qui est rauque, dissonant Des sons éraillés, brisés qu'on nomme vulgairement « couacs » (HECTOR BERLIOZ, À travers chants, 1862, page 296 ). Des braillements éraillés de conscrits me heurtent comme un coup (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 49 ). — [En parlant d'un organe vocal ou de ce qui produit un son] Qui produit un son rauque ou dissonant Je n'ai jamais tant juré de ma vie, j'en ai la gorge éraillée (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 1, 1800-42, page 339 ). Une cloche éraillée sonnait (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 91 ). Fréquence absolue littéraire Éraillé1 et 2 : 105. Forme dérivée du verbe "érailler" érailler ÉRAILLER2, verbe transitif. A.— 1. Emploi transitif. Tirer les fils (d'un tissu) en les rompant ou en les distendant Érailler de la soie, du satin (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Par extension. Entamer superficiellement la surface de (quelque chose). Synonymes : rayer, érafler. La cange glisse lentement, en éraillant avec bruit ses parois contre la tête des récifs (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 123 ). Pencroff n'avait pas appuyé assez vivement, craignant d'érailler le phosphore (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 42 ). 2. Emploi pronominal à sens passif. [Le sujet désigne une étoffe, un tissu, un objet fait de tissu] S'effiler, se déchirer superficiellement. Il s'était engagé sur l'arbre à califourchon (...) aux dépens de sa culotte dont le fond s'éraillait aux rugosités de l'écorce (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 410 ). Mme. Astier l'avait soigneusement visité (...) cet habit de cérémonie. La soie des palmes s'éraillait, la doublure ne tenait plus (ALPHONSE DAUDET, L'Immortel, 1888, page 37 ). — Par extension. [Le sujet désigne une chose considérée du point de vue de sa surface] S'écailler, se couvrir de rayures. Les invités se montraient du coude les fenêtres poussiéreuses, les taches sur les lambris, la peinture s'éraillant (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, , 1880, page 75 ). · Spécialement. Se rider, se crevasser. Le roi du Magne a vu, le long de sa muraille, Ces têtes, dont la peau se dessèche et s'éraille, Blanchir, chacune au clou qui s'enfonce au travers (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, 1886, page 65 ). B.— Par analogie et au figuré, usuel. 1. Emploi transitif. Rendre (la voix) rauque ou voilée. Elle répond d'une voix qu'éraille l'alcool (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 123) : Ø 1.... à plus de soixante-dix ans d'âge, elle pouvait encore chanter « Faust », mais elle prenait des précautions... elle se gavait de boules de gomme pour pas s'érailler la voix... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 128. — [Le complément désigne l'organe vocal] Il parlait, parlait parlait, ne s'interrompant guère que lorsque le râclement d'un râle éraillait sa gorge (RENÉ MARAN, Batouala, 1921, page 180 ). — [Le complément désigne une production sonore] Éraillant les sons, déhanchant le rythme, avec des staccati canailles (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 211 ). Les trompettes (...) éraillent (...) le Glaubensthema (HENRI GAUTHIER-VILLARS, DIT WILLY, La Mouche des croches, par l'ouvreuse du Cirque d'été. 1894, page 135 ). 2. Emploi pronominal à sens passif. [En parlant de la voix] Devenir rauque ou voilée : Ø 2. « J'ai entendu Gambetta avec sa voix pleine, sonore, aux accents cuivrés, très belle sauf quand il la forçait. Alors elle s'éraillait. Il était très inégal, mais faisait un effet quasi mécanique sur l'assemblée. » MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1913, page 235, Remarque : On rencontre dans la documentation une attestation de l'adjectif érailleur, euse. [En parlant d'un cor de chasse] Sa trompe érailleuse (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, opere citato, page 672). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« A.— 1.

Emploi transitif.

Tirer les fils (d'un tissu) en les rompant ou en les distendant Érailler de la soie, du satin (Dictionnaire de l'Académie française.

1932). — Par extension.

Entamer superficiellement la surface de (quelque chose).

Synonymes : rayer, érafler.

La cange glisse lentement, en éraillant avec bruit ses parois contre la tête des récifs (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 123 ).

Pencroff n'avait pas appuyé assez vivement, craignant d'érailler le phosphore (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 42 ). 2.

Emploi pronominal à sens passif.

[Le sujet désigne une étoffe, un tissu, un objet fait de tissu] S'effiler, se déchirer superficiellement.

Il s'était engagé sur l'arbre à califourchon (...) aux dépens de sa culotte dont le fond s'éraillait aux rugosités de l'écorce (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 410 ).

Mme.

Astier l'avait soigneusement visité (...) cet habit de cérémonie.

La soie des palmes s'éraillait, la doublure ne tenait plus (ALPHONSE DAUDET, L'Immortel, 1888, page 37 ). — Par extension.

[Le sujet désigne une chose considérée du point de vue de sa surface] S'écailler, se couvrir de rayures.

Les invités se montraient du coude les fenêtres poussiéreuses, les taches sur les lambris, la peinture s'éraillant (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, , 1880, page 75 ). · Spécialement.

Se rider, se crevasser.

Le roi du Magne a vu, le long de sa muraille, Ces têtes, dont la peau se dessèche et s'éraille, Blanchir, chacune au clou qui s'enfonce au travers (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, 1886, page 65 ). B.— Par analogie et au figuré, usuel. 1.

Emploi transitif.

Rendre (la voix) rauque ou voilée.

Elle répond d'une voix qu'éraille l'alcool (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 123) : Ø 1....

à plus de soixante-dix ans d'âge, elle pouvait encore chanter « Faust », mais elle prenait des précautions... elle se gavait de boules de gomme pour pas s'érailler la voix... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 128. — [Le complément désigne l'organe vocal] Il parlait, parlait parlait, ne s'interrompant guère que lorsque le râclement d'un râle éraillait sa gorge (RENÉ MARAN, Batouala, 1921, page 180 ). — [Le complément désigne une production sonore] Éraillant les sons, déhanchant le rythme, avec des staccati canailles (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 211 ).

Les trompettes (...) éraillent (...) le Glaubensthema (HENRI GAUTHIER-VILLARS, DIT WILLY, La Mouche des croches, par l'ouvreuse du Cirque d'été.

1894, page 135 ). 2.

Emploi pronominal à sens passif.

[En parlant de la voix] Devenir rauque ou voilée : Ø 2.

« J'ai entendu Gambetta avec sa voix pleine, sonore, aux accents cuivrés, très belle sauf quand il la forçait. Alors elle s'éraillait.

Il était très inégal, mais faisait un effet quasi mécanique sur l'assemblée.

» MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1913, page 235, 2. »

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