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ÉPICURE

Publié le 02/04/2015

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ÉPICURE

Né à Samos en 341 av. J.-C., mort à Athènes en 270 av. J.-C. Il suit les cours des disciples de Platon (Pamphile, Xénocrate (? )) mais subit l'influence du pyrrhonien Nausiphane, et restaure en le transformant l'atomisme de Démocrite. Il ouvre, en 310 av. J.-C., une école à Athènes (« le Jardin «) qui, avec « le Portique « stoïcien (né cinq ans plus tard) éclipse l'Académie et le Lycée, privés de leurs fondateurs (Voir Platon, Aristote).

Diogène Laerce affirme que l'ceuvre d'Épicure est immense; nous n'en conservons que trois lettres (à Hérodote, sur la physique ; à

Phytoclès, sur l'astronomie ; à Ménècée, sur la morale), deux Recueils de sentences, ainsi que des fragments d'un Traité sur la nature. C'est l'ouvrage (De la nature des choses), de son disciple latin Lucrèce (env. 95-51 avant J.-C.), qui constitue l'exposé le plus complet que nous possédions de la doctrine.

1.    Pour Platon comme pour Aristote, la fin de la connais­sance réside en elle-même. Pour Epicure, « si les imaginations concernant les météores ne nous apportaient aucun trouble, et si la mort ne nous inquiétait pas, et s'il nous était possible de connaître la fin de nos souffrances et de nos désirs, nous n'aurions pas besoin de connaître la physique «. La connaissance n'a qu'uh but thérapeutique en nous apportant le quadruple remède (Dieu n'est pas à craindre, la mort n'est pas à redouter, le bien est facile à acquérir, le mal est facile à éviter), elle permet d'atteindre la paix de l'âme, c'est-à-dire l'impassibilité (ataraxie), et de connaître les objets de notre plaisir.

2.     La logique n'est pas un instrument, mais l'ensemble des critères de la pensée vraie ; ce qui implique le rejet, tant de la dialectique que de la syllogistique. Tout témoignage sensible est vrai et est aussi vrai tout ce que l'expérience confirme ou n'infirme pas. L'erreur n'est pas dans la sensation, mais dans le jugement que nous portons. Les concepts sont autant d'anticipations de la perception qui, formés à partir d'elle, nous permettent de la prévoir ; ce qui n'est pas sensible est connu par inférence à partir du sensible (nous sentons le mouvement ; pour qu'il y ait mouvement, il faut poser le vide). Il n'est nul besoin de connaître les choses en détail, et on peut se contenter d'explications multiples (les phases de la lune peuvent s'expliquer soit par sa révo­lution, soit par le changement de l'air, soit par l'interposition

des corps, et de bien d'autres façons) : l'essentiel est de ne pas recourir à la finalité, de nous débarrasser du destin, de la nécessité, et de la superstition. C'est pourquoi la physique épicurienne reprend l'atomisme d'essence mécaniste. Tout l'Etre est constitué d'atomes, corps imperceptibles, pesants, et doués d'un mouvement éternel vers le bas d'une rapidité maximum, dont les chocs et les formes diverses expliquent l'existence et la diversité des corps visibles. Il y a ainsi plusieurs mondes qui naissent et qui disparaissent, tout comme les vivants meurent quand la somme des atomes qu'ils perdent dépasse celle de ceux qu'ils gagnent. Notre perception s'explique par le flux d'atomes qui, émanés des corps, en constituent le simulacre et viennent frapper nos sens. D'après Lucrèce, c'est tant pour permettre à l'homme d'échapper à la causalité des simulacres qu'aux corps de se constituer que la théorie admet que les atomes puissent dévier de leur route rectiligne en un temps, en un lieu indéterminé. Les textes que nous possédons d'Epicure ne mentionnent pas cette théorie du clinamen.

 

·      Si le bien est le plaisir, et si la sagesse consiste à rechercher le bien dont la possession est le bonheur, il ne s'ensuit pas que tout bien soit désirable. Une petite douleur peut entraîner un grand plaisir, et un petit plaisir une grande douleur, ce qui necessite un calcul des plaisirs. Par ailleurs, toute diminution de plaisir est une douleur, et inversement ; il convient donc de ne pas s'exposer à la diminution du plaisir et par conséquent de se contenter de désirer ce qui ne nous peut manquer, c'est-à-dire limiter notre plaisir aux plaisirs naturels ; il faut « vivre caché «, (c'est-à-dire fuir les honneurs), sobrement, et dans le commerce d'amis fidèles. L'épicurisme est, avec le stoïcisme, la première philosophie à mettre l'accent sur le bonheur individuel. Son hédonisme est un rigorisme.

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