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EXTASE, substantif féminin.

Publié le 09/02/2016

Extrait du document

 

EXTASIÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de extasier* 

II.—  Emploi adjectival. 

A.—  Qui est transformé par l'extase. Un regard extasié. C'était un vieillard (...) dans un tel élan d'adoration que toutes les figures extasiées des primitifs paraissaient, près de la sienne, efforcées et froides (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 52 ). 

B.—  Par extension. 

1. Qui est plein d'une admiration très vive, ébloui. —  Tu es un jeune savant, s'écria L'Aumône extasié (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 33 ). 

2. Qui traduit, qui manifeste un grand contentement, un grand bonheur. Une expression, un sourire extasié. Je retrouve mon logement tel que je l'ai laissé. Je le parcours, radieux, puis je m'assieds sur le divan et je reste là, extasié, béat, m'emplissant les yeux de la vue de mes bibelots et de mes livres (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soirées de Médan, Sac au dos, 1880, page 146 ). 

—  Emploi comme substantif. Le ramollissement de cet extasié venait de ce qu'il fumait l'opium (PIERRE HAMP, Vin de Champagne,  1909, page 202 ). 

 Fréquence absolue littéraire : 12 

 

Forme dérivée du verbe \"extasier\"

 extasier

EXTASIER, verbe transitif.  

A.—  Emploi transitif, vieilli. 

1. Ravir en extase. Afin de vous extasier Je vous donnai ma bouche vive (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Sylves,  1896, page 80) : 

Ø 1.... les artistes ont vu dans le monde, grâce à leur sens de la beauté, l'étincelle divine, et (...) elle les extasie et les transfigure...

MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922-23, page 150. 

2. Par extension.  Émerveiller. Aucune des variations de ces parfaits instrumentistes ne pouvait plus l'extasier (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours,  1884, page 251 ). 

B.—  Emploi pronominal.  Être ravi d'admiration; manifester par la parole, le geste, son admiration, son émerveillement. On ne peut entendre cette belle musique sans s'extasier (Dictionnaire de l'Académie française. ) : 

Ø 2. C'est ainsi que des exemples répétés et d'anciennes habitudes entraînent la plupart des hommes à admirer, à s'extasier, à frémir, à trembler, à s'indigner, à se passionner enfin de toutes manières...

MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN,  De l'Influence de l'habitude sur la faculté de penser,  1803, page 141. 

—  S'extasier à quelque chose. S'extasier aux qualités de quelqu'un. On ne se lassait pas de l'entendre, on s'extasiait à tout ce qu'il disait (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 88 ). 

—  S'extasier de quelque chose. Elle (...) s'extasia de la chambre terminée, et de mille choses charmantes, curieusement étalées partout (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux.  1884, page 134 ).  S'extasier de + infinitif. La tante Marika, qui racontait son voyage aux Andes et s'extasiait d'avoir vu tout un troupeau de lamas qui avait dormi sous la neige (JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique.  1921, page 45 ). 

—  S'extasier devant quelque chose. Bossuet, que l'on croit si biblique, et qui l'est si peu, s'extasie devant les contresens et les solécismes de la Vulgate (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science,  1890, page 294 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 247. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 253, b) 388; XXe.  siècle : a) 550, b) 293. 

 

EXTASE, substantif féminin.  

A.—  État particulier dans lequel une personne, se trouvant comme transportée hors d'elle-même, est soustraite aux modalités du monde sensible en découvrant par une sorte d'illumination certaines révélations du monde intelligible, ou en participant à l'expérience d'une identification, d'une union avec une réalité transcendante, essentielle. Les ravissements de l'extase; être plongé dans la béatitude de l'extase. Rien de ce qui se passe autour d'eux ne les frappe, tant est grande leur absorption, leur extase (HONORÉ DE BALZAC, Physiologie du mariage,  1826, page 91 ). Au retour de l'extase, le rêveur solitaire est « ramené à soi-même » (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve,  1939, page 335) : 

Ø 1. L'extase indique précisément ce mouvement du destin qui rend intérieur ce qui était extérieur et libre ce qui était nécessaire (...). [Elle] réalise donc l'unité de la conscience de soi et de la conscience de l'objet. (...) elle indique l'humanité dans la nature, l'intériorité dans l'extériorité.

JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort,  1949, page 16 et 23. 

·    Par hyperbole. Ravir en extase. En une heure nous y vîmes de quoi ravir en extase tous les « Hellénistes » du monde (PAUL-LOUIS COURIER, Lettre à Monsieur Renouard,  1810, page 262 ). 

—  En particulier.  RELIGION.  État particulier d'une personne en union intime avec la divinité; élan religieux, transport mystique. Extase béatifique; un moine, un saint en extase; avoir des extases. Là, tombant à genoux dans une sainte extase, Elle pria longtemps (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Caligula,  1837, I, 2, page 41) : 

Ø 2.... l'âme cesse de tourner sur elle-même (...). Elle s'arrête, comme si elle écoutait une voix qui l'appelle. (...) Vient alors une immensité de joie, extase où elle s'absorbe ou ravissement qu'elle subit : Dieu est là, et elle est en lui. Plus de mystère. Les problèmes s'évanouissent, les obscurités se dissipent; c'est une illumination.

HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion,  1932, page 243. 

B.—  Par analogie.  Enchantement, ravissement d'admiration, de joie. Quelles fascinations! Combien d'heures ne suis-je pas resté plongé dans une extase ineffable occupé à la voir! Heureux, de quoi? Je ne sais (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin,  1831, page 123 ). Elle [Eugénie de Guérin] lut Lamartine à seize ans, les Méditations, et ne retrouva jamais depuis, au même degré, ce charme indicible, cette extase première... (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 164 ). La chasteté et la fraîcheur d'entrevision chez le peintre ne sont-elles pas extase à leur manière? (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Quelque part dans l'inachevé, Paris, Nouvelle Revue Française, 1977, page 85) : 

Ø 3. La vie de beaucoup d'êtres est toute mêlée d'extase, mais ils n'y prennent pas garde parce que l'occasion de ces ravissements est trop humble : herboriser, peindre, observer les oiseaux...

JACQUES CHARDONNE, Attachements,  1943, page 45. 

SYNTAXE : L'extase des sens, d'un baiser; regarder quelque chose avec extase; contempler un visage avec extase; rester, tomber en extase devant quelqu'un, quelque chose. 

—   [En parlant d'un état provoqué artificiellement]  Les extases de la drogue, du haschisch. Elle [une voix] parlait de la cocaïne et m'en vantait sournoisement les effets pleins d'extase et de lumière (FRANCIS CARCO, Vérotchka l'Étrangère ou le goût du malheur,  1923, page 158) : 

Ø 4. Une seconde vue naît de l'ivresse, et tout l'univers visible soudain n'est plus que le signe d'un monde invisible. L'âme, ravie en extase, déplace les bornes du vrai et en vient à considérer que son rêve intérieur est moins illusoire que le devenir extérieur.

ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve,  1939, page 333. 

C.—  PSYCHOLOGIE.  \" Sentiment intense et ineffable paraissant correspondre à une joie indicible teintée d'angoisse, qui fige le sujet dans une immobilité presque complète \" (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 600. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 1 729, b) 2 746; XXe.  siècle : a) 2 403, b) 2 412. 

 

EXTASIER, verbe transitif.  

A.—  Emploi transitif, vieilli. 

1. Ravir en extase. Afin de vous extasier Je vous donnai ma bouche vive (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Sylves,  1896, page 80) : 

Ø 1.... les artistes ont vu dans le monde, grâce à leur sens de la beauté, l'étincelle divine, et (...) elle les extasie et les transfigure...

MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922-23, page 150. 

2. Par extension.  Émerveiller. Aucune des variations de ces parfaits instrumentistes ne pouvait plus l'extasier (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours,  1884, page 251 ). 

B.—  Emploi pronominal.  Être ravi d'admiration; manifester par la parole, le geste, son admiration, son émerveillement. On ne peut entendre cette belle musique sans s'extasier (Dictionnaire de l'Académie française. ) : 

Ø 2. C'est ainsi que des exemples répétés et d'anciennes habitudes entraînent la plupart des hommes à admirer, à s'extasier, à frémir, à trembler, à s'indigner, à se passionner enfin de toutes manières...

MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN,  De l'Influence de l'habitude sur la faculté de penser,  1803, page 141. 

—  S'extasier à quelque chose. S'extasier aux qualités de quelqu'un. On ne se lassait pas de l'entendre, on s'extasiait à tout ce qu'il disait (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 88 ). 

—  S'extasier de quelque chose. Elle (...) s'extasia de la chambre terminée, et de mille choses charmantes, curieusement étalées partout (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux.  1884, page 134 ).  S'extasier de + infinitif. La tante Marika, qui racontait son voyage aux Andes et s'extasiait d'avoir vu tout un troupeau de lamas qui avait dormi sous la neige (JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique.  1921, page 45 ). 

—  S'extasier devant quelque chose. Bossuet, que l'on croit si biblique, et qui l'est si peu, s'extasie devant les contresens et les solécismes de la Vulgate (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science,  1890, page 294 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 247. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 253, b) 388; XXe.  siècle : a) 550, b) 293. 

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