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FALAISE, substantif féminin. Définition et usage.

Publié le 09/02/2016

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FALAISE, substantif féminin.  

A.—  Usuel.  Escarpement rocheux assez élevé, vertical ou presque, surplombant la mer ou des terres plus basses. Falaise abrupte; falaise de granit; le bord, le pied de la falaise. De là, nous gagnons très vite les premières falaises du désert où sont assises les pyramides (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907-08, page 178 ). C'est seulement à 11 h 30 qu'elle [la 42e.  division] a atteint la grand'route de Sézanne. Elle franchit la falaise de Champagne et descend dans la plaine (MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 1, 1929, page 128) : 

Ø 1. Je ne me mêle jamais au public de votre plage ou de votre casino. Je vis sur les falaises, j'adore positivement ces falaises d'Étretat. Je n'en connais pas de plus belles, de plus saines (...). C'est une admirable route (...) de gazon, qui court sur cette grande muraille, au bord de la terre, au-dessus de l'Océan.

GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Homme de mars, 1889, page 1179. 

—  Par métaphore. J'ai revu le soleil, la falaise lumineuse que formait devant lui la hêtraie, tout m'a paru si tendrement beau (ANDRÉ GIDE, Journal,  1906, page 216 ). Du nouveau souverain, on ne voyait que le front immense, falaise sur laquelle déferlaient les cheveux noirs bouclés (PAUL MORAND, Le Flagellant de Séville,  1951, page 51) : 

Ø 2. Et, soudain, présentant aux terrains vagues ses falaises de meulière brute, surgissait un immeuble de quatre étages, avec un épicier perdu, des fenêtres à brise-bise, de la literie rose tendre qui respirait sur des balcons.

GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise,  1934, page 36. 

—  Par extension.  Élévation naturelle non rocheuse. À cette baie fait suite une falaise de glace très élevée, toute creusée de grottes et étrangement découpée (JEAN-BAPTISTE CHARCOT, Expéditions antarctiques françaises, 906, page 108 ). 

B.—  Spécialement.  GÉOGRAPHIE et GÉOMORPHOLOGIE.  Paroi à très forte pente, exempte de végétation, marquant le contact entre la mer et la terre. Falaise vive (actuellement battue par la mer), falaise morte (séparée de la mer par une zone de dépôts). En France, les galets s'étendent du Havre à l'embouchure de la Somme. Ils proviennent des nodules siliceux des falaises crayeuses (J. BOURDE, Les Travaux publics,  1929, page 203) : 

Ø 3. Selon que le résultat du travail de la mer est surtout une érosion ou surtout une accumulation, la forme correspondante est une falaise ou une plage. Les deux formes se rencontrent sur une même côte, où une plage peut se construire dans un secteur abrité et une falaise se former par érosion sur un point exposé.

MAX DERRUAU, Précis de géomorphologie, Paris, Masson, 1974, page 387. 

Vieilli. Des lignes d'occupation précoce qui signalent le bord oriental de la falaise lorraine (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France,  1908, page 208 ). 

Remarque : Dans ce domaine, les spécialistes n'admettent plus le terme falaise pour les escarpements rocheux continentaux, et s'en tiennent à la définition d'A. Guilcher : « qui est dû à l'action ou à la présence marine » (Morphologie littorale et sous-marine dans DICTIONNAIRE DE LA GÉOGRAPHIE  (PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE PIERRE GEORGE), 1970 et dans DERRUAU, opere citato). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 743. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 463, b) 1 540; XXe.  siècle : a) 1 286, b) 1 165. 

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