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MERLEAU-PONTY (Maurice)

Publié le 02/04/2015

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MERLEAU-PONTY (Maurice)

Philosophe français (1908-1961), successivement professeur à la Sorbonne et au Collège de France. Ses deux ouvrages principaux sont : la Structure du comportement, 1942, et la Phénoménologie de la perception, 1945. Il est l'auteur de Sens et non-sens, 1948, les Aventures de la dialectique, 1945, Éloge de la philosophie, 1953, Signes, 1960, Le Visible et l'invisible, ouvrage posthume paru en 1964. Husserlien, il refusera l'abstraction du sujet transcendantal. Classé parmi les existentialistes, il est par certains côtés très proche de Heidegger.

1. La science physique et la psychologie ont à propos d'expériences semblables (sensations de qualités, d'inten­sités ...) des points de vue différents. La science part de la réalité psychologique de l'observation, mais conçoit une réalité objective, établit des rapports de faits. La psychologie veut faire l'étude de l'objectivation effectuée par le savant. Elle se propose donc de montrer comment la science découpe les représentations qui sont d'ordre psychologique pour en faire des objets. Elle reconnaît par là le caractère insuffisant d'une rationalité purement déductive : le but de Merleau-Ponty est de retrouver en deçà de l'objectivation scientifique la démarche psychologique qui la fonde. Lorsque la description psychologique apparaît comme susceptible d'éclairer les principes formels et normatifs, de rompre avec le faux naturalisme de la science, dénoncé par Husserl, elle devient phénoménologie. C'est qu'apparaît aussitôt la néces­sité d'inclure dans cette démarche réductrice la psychologie empirique elle-même. Le sol originel où se déploie l'activité cognitive, c'est le sentir ; la science est fondée dans la « foi perceptive «.

2. L'expérience perceptive révèle la perception dans sa valeur objective. Percevoir (percipere, capio et per = saisir de part en part), c'est percevoir des objets, non que le rouge que je vois soit par exemple une partie réelle de ma perception, mais sa réalité s'epuise dans l'intention percep­tive. Le sentir met en jeu :

1 — Le corps. Percevoir, c'est se poster, un changement de posture change la perception. Reprenant les travaux de K. Goldstein, Merleau-Ponty pense que la structure de l'organisme est impliquée dans la perception sensorielle, (les divers sens n'étant que des modes de structuration différents du même organisme). Le comportement est une manière systématique de mettre en forme l'entourage. Cette conception rejoint la psychologie de la forme pour laquelle le caractère qualitatif du réel change avec la structure d'ensemble.

2 — La donation d'un sens. Comme telle, la qualité sensible est habitée par une signification spontanément prégnante, un sens qui dit quelque chose, sollicite et répond à un projet vital. Sentir, c'est éprouver une modalité d'existence, une unité vitale. Le « sujet « percevant n'est ni spirituel, ni matériel, ce n'est pas un être, mais un mode d'être fondateur de tout être. Comme principe de constitution ou de fonctionnement, il est ce qu'il est nécessaire de supposer pour rendre compte de l'homme et de ses actes et qui est irréductible à tout donné. « Le sujet est une unité de transgression « : il permet par le biais de la perception de dépasser le donné, d'opérer des totalisations du réel auquel il est lié. Par là, Merleau-Ponty rompt avec la philosophie transcendantale (1) traditionnelle : le cogito (2) fondateur ne provient pas d'une activité réflexive et désincarnée, il est pré-réflexif, anté-prédicatif.

1.  Voir Kant.

 

2.  Voir Descartes.

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