PROSE DU MONDE (LA), 1969. Maurice Merleau-Ponty

PROSE DU MONDE (LA), 1969.

Maurice Merleau-Ponty, 1908-1961. Ouvrage inachevé.

Dialoguant avec Malraux, Paulhan ou bien Saussure, Merleau-Ponty met ici en place une philosophie de l’expression, concept qui lui permet d’aborder notamment la linguistique et l’esthétique — domaines constamment mis en parallèle. Ainsi la parole, tout comme la peinture, est institution: elle est instituée car nous sommes dans une communauté linguistique, mais elle est aussi instituante car les significations disponibles subissent une «déformation cohérente» qui fait dire aux mots ce qu’ils n’ont jamais dit. Mais c’est l’histoire dans son ensemble qui est ici envisagée à la lumière de la notion d’institution — terme qui rappelle la Fundierung (fondation) husserlienne.

Ce texte devait être, à l’origine, la première partie d’un diptyque dressant une «théorie concrète de l’esprit» qui nous l’aurait montré «dans un rapport d’échange avec les instruments qu’il se donne» : on verra, dans les réflexions sur le «langage indirect», les premiers signes de l’«ontologie indirecte» de Merleau-Ponty {le Visible et l’invisible).