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PASCAL (Blaise)

Publié le 02/04/2015

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PASCAL (Blaise)

Né en 1623, il est éduqué par son père, magistrat cultivé, qui lui fait fréquenter les milieux mondain et scientifique parisiens. Dès 1640, son Essai pour les coniques ressaisit l'essentiel de la nouvelle géométrie projective de Desargues. A Rouen, où il suit son père au service de Richelieu, il fait construire une machine arithmétique (à calculer) commercialisable. Frappé par le récit des expériences sur le vide, il entreprend ses propres travaux (Nouvelles expériences sur le vide, 1647). La fréquentation des jansénistes lui fait redécouvrir la religion chrétienne. Gravement malade, il retourne à Paris d'où il fait exécuter la célèbre expérience barométrique du Puy-de-Dôme : Récit de la grande expérience sur l'équilibre des liqueurs, (1648). Deux traités illustrent ses travaux d'hydrostatique et de pneumatique

(Équilibre des liqueurs et Pesanteur de la masse de l'air, 1651-1653). A la même époque, il formule des règles d'intégration arithmétique

étendues à la géométrie : Sommation des puissances numériques, et applique le Traité du triangle arithmétique au calcul des coefficients

des puissances entières du binôme, à la combinatoire, ainsi qu'au problème des paris (calcul de probabilité élaboré en correspondance avec le mathématicien Fermat).

Après la nuit mystique de 1654, il projette une apologie du christia‑

nisme ébauchée en 1655 dans l'Entretien avec M. de Sacy sur Épictète et Montaigne. Il publie sous un pseudonyme dix-huit lettres polé­miques (Les Provinciales) sur la grâce et la morale pour défendre le

jansénisme de Port-Royal contre la casuistique des Jésuites. Il s'occupe de théologie : Écrits sur la grâce, et de méthodologie : De l'esprit géométrique. Entre 1657 et 1659, il parvient à calculer la surface comprise sous la courbe nommée roulette ou cycloïde (Lettre de A. Detonville avec Traité des sinus du quart de cercle). Enfin, de 1658 jusqu'à sa mort en 1662, toujours malade, il accumule notes et fragments destinés à son Apologie : les Pensées.

Son oeuvre semble s'éparpiller dans des directions diver­gentes :

1— Les contributions mathématiques montrent, outre une extrême précocité, un effort de systématisation et de clarifi­cation. Mais une prédilection pour la géométrie et un refus

des formules algébriques au profit de l'intuition l'empêchent de généraliser ses découvertes sur le binôme et de développer le calcul infinitésimal.

2 — Sa physique révèle une grande ingéniosité expérimentale et un sens aigu de l'application technique (projet de presse hydraulique).

3 — La théologie et la philosophie ne sont jamais étudiées pour elles-mêmes, mais utilisées dans un but polémique et apologétique. Epictète (1) et Montaigne témoignent de l'échec de toutes les philosophies :.seule la religion chré­tienne peut réconcilier leur image antithétique de l'homme à la fois glorieux et faible.

On a interprété cette diversité dans le sens d'une opposition à Descartes. La Préface au Traité du vide (et la XVIIIe Provinciale) classe les sciences selon leur objet et leur principe de connaissance : les choses surnaturelles sont connues par le cœur (1) — écriture et religion ; les choses naturelles par le raisonnement et l'expérience. Chaque principe ne peut légiférer que dans son domaine ; si la physique se trouve ainsi libérée de l'autorité religieuse, la théologie demeure soustraite à la raison. L'Esprit de géométrie qui montre le privilège de la méthode géomé­trique (axiomes, règles et définitions de démonstrations), dans les choses humaines, indique que ces deux ordres ne sont pas sans rapports : l'impossibilité de définir les premiers termes et de montrer les premiers principes et axiomes fournis par la lumière naturelle conduit à ancrer l'ordre géométrique dans l'ordre du coeur. La grâce d'un Dieu caché est l'ultime juge en toutes choses.

 

1. C'est-à-dire l'intuition, par opposition à la raison ; Pascal emploie parfois le mot intelligence dans le même sens.

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