PASCAL (Blaise)
Né en 1623, il est éduqué par son père, magistrat cultivé, qui lui fait fréquenter les milieux mondain et scientifique parisiens. Dès 1640, son Essai pour les coniques ressaisit l'essentiel de la nouvelle géométrie projective de Desargues. A Rouen, où il suit son père au service de Richelieu, il fait construire une machine arithmétique (à calculer) commercialisable. Frappé par le récit des expériences sur le vide, il entreprend ses propres travaux (Nouvelles expériences sur le vide, 1647). La fréquentation des jansénistes lui fait redécouvrir la religion chrétienne. Gravement malade, il retourne à Paris d'où il fait exécuter la célèbre expérience barométrique du Puy-de-Dôme : Récit de la grande expérience sur l'équilibre des liqueurs, (1648). Deux traités illustrent ses travaux d'hydrostatique et de pneumatique
(Équilibre des liqueurs et Pesanteur de la masse de l'air, 1651-1653). A la même époque, il formule des règles d'intégration arithmétique
étendues à la géométrie : Sommation des puissances numériques, et applique le Traité du triangle arithmétique au calcul des coefficients
des puissances entières du binôme, à la combinatoire, ainsi qu'au problème des paris (calcul de probabilité élaboré en correspondance avec le mathématicien Fermat).
Après la nuit mystique de 1654, il projette une apologie du christia‑
nisme ébauchée en 1655 dans l'Entretien avec M. de Sacy sur Épictète et Montaigne. Il publie sous un pseudonyme dix-huit lettres polémiques (Les Provinciales) sur la grâce et la morale pour défendre le
jansénisme de Port-Royal contre la casuistique des Jésuites. Il s'occupe de théologie : Écrits sur la grâce, et de méthodologie : De l'esprit géométrique. Entre 1657 et 1659, il parvient à calculer la surface comprise sous la courbe nommée roulette ou cycloïde (Lettre de A. Detonville avec Traité des sinus du quart de cercle). Enfin, de 1658 jusqu'à sa mort en 1662, toujours malade, il accumule notes et fragments destinés à son Apologie : les Pensées.
Son oeuvre semble s'éparpiller dans des directions divergentes :
1— Les contributions mathématiques montrent, outre une extrême précocité, un effort de systématisation et de clarification. Mais une prédilection pour la géométrie et un refus