Ses visiteurs ne l'ignoraient pas et le lui firent savoir.
Publié le 06/01/2014
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13
Dans l’après-midi, MarionetYvan poursuivirent leurvisite deChambord àbord d’unvéhicule tout-
terrain conduit parungarde forestier.
Ilsallaient parcourir unepetite portion destrois cents kilomètres de
sentiers quisillonnaient ledomaine.
— Il ya trois châteaux deChambord : leréel, l’imaginaire etlesymbolique.
Lamajorité desesprits
s’arrête auxlimites duréel.
Enselaissant pénétrer parl’Histoire, lesportes del’imaginaire s’ouvrent.
Puis, pardegrés, onaccède àsa valeur symbolique, lançaYvanàMarion alorsqu’ils démarraient.
Très vite,l’ombre dessous-bois lesabsorba.
Leguide roulait àfaible allure, évitant lescahots.
La
forêt s’ouvrait devanteux,avec sestaillis, sesfossés etses rais delumière quiperçaient lesfeuillages
comme s’ilsportaient uneinjonction céleste.
— Que peut-ilbienrester dessecrets cachés, s’ilyen a ? murmura Marion.
Dans lesillage duLand Rover, maishorsdelavue deses passagers, unvéhicule s’étaitengagé à
son tour dans laréserve dechasse.
— Nous allonsaborder larive ouest del’étang dePériou, annonça legarde forestier.
Cetendroit est
remarquable poursaflore.
Comme laplupart desgrands cervidés viennent s’yabreuver, jevous
demanderai devous montrer discretsunefoisdescendus delavoiture.
Celle-ci futgarée enretrait delapièce d’eau etses trois occupants gagnèrentlesberges àpied.
— Voici lemeilleur pointdevue, reprit lagarde.
Ledomaine deChambord estcinq foisplus peuplé
en gros gibier quen’importe quelautre parcd’Europe.
Préserver cepatrimoine n’estpasfacile.
Mais
nous disposons desétangs quiconstituent d’irremplaçables biotopesetgarantissent l’approvisionnement
en eau desespèces.
— À l’époque deFrançois I er
,ce parc servait exclusivement deréserve dechasse.
Est-cequeleroi
avait desparcours favoris ?demanda Marion.
— La configuration duparc aévolué aucours dessiècles, répondit legarde, maisnulle partnous
n’avons trouvémention quelesrois quisesont succédé iciprivilégiaient unendroit plutôtqu’un autre.
De l’autre côtédel’étang, accroupi aumilieu desroseaux, Eddyréglasesjumelles poursuivre les
mouvements desvisiteurs.
Cesderniers empruntaient lecircuit réservé auxVIP.
Que venaient-ils faire
là ? User deleurs passe-droits ? Eddyavaitsonidée.
Ilavait surtout l’œilsurlafille, pasl’une deces
bombes siliconées quifont lacouverture desmagazines, non,unefillenature, àl’allure sage,unedeces
petites salopes quicachent bienleurjeu,avec unepeau tendre etsavoureuse, bref,toutcequi lui
donnait lescrocs.
Un quart d’heure plustard, leLand Rover repartait.
Eddylesfilajusqu’au retourenmâchouillant un
bâton deréglisse.
Labalade l’avaitlaissésursafaim.
— Merci pourcette journée.
Yvan rendit àMarion unsourire qu’ilvoulait paternel, maislaprésence del’étudiante, caléedans
son siège etses jambes ramenées verselle,leperturbait.
Ilcontinua defixer desyeux laroute en
tapotant surlevolant.
— Tu veuxbienquejemette laradio ? demanda-t-il pourfairediversion.
— Conduis, jem’en charge.
Elle balaya lesfréquences ets’arrêta surune station commerciale.
Delapub àvomir etde lapop
standard.
Ilaurait préféré duclassique oudu jazz.
Ceconstat l’irritacarilaurait vouluqu’ilss’accordent
sur tout.
— Pfff… C’estnul,ditMarion aprèscinqminutes.
Àtoi de choisir.
— France Inter,çateva ?
— Parfait.
Il régla leson assez basetMarion finitpars’assoupir, bercéeparleronronnement dumoteur.
Tandis qu’ilsapprochaient delasortie d’Orsay, uneémission fitsoudain dresserl’oreilleàYvan.
L’animateur annonçaituntitre chanté parune interprète dontlenom luirappela dessouvenirs.
Ill’avait
connue encompagnie deLise carcelle-ci étaitl’une deses parolières favorites.Yvantendit lamain pour
augmenter leson.
C’était unenouvelle chanson deson répertoire, etilne put s’empêcher depenser que
Lise enétait peut-être l’auteur.Unefaçon pourluide prendre desnouvelles.
Elleluien voulait toujours, il
en était persuadé.
Maisiln’avait paseulechoix.
EtAurélia ? Ils’interdisait d’ypenser quandlatristesse
venait ledévorer certains jours.Safille luimanquait plusquetout.
Si
un jour onm’avait ditqu’il ferait jouraupays
Aujourd’hui, sousl’habit, toutestfait depluie
Jouer àfaire croire ceque l’autre veutvoir
C’est mentir aumiroir, donner defaux espoirs
Loin
detout, loindetoi
C’est mieux pourmoi,tantpispour toi.
»
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