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Vocabulaire: CHOQUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 12/11/2015

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Vocabulaire: CHOQUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de choquer* II.— Adjectif. A.— Domaine concret [En parlant de choses] Qui reçoit un choc. Un bruit de vaisselle choquée monta jusqu'à eux (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1417) : Ø 1. Messire Belzébuth tire par la cravate Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel, Et, leur claquant au front un revers de savate, Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël! Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles : (...) ARTHUR RIMBAUD, Poésies, Bal des pendus, 1870, page 48. — Par extension, familier. Verres choqués. Verres que l'on a heurtés pour trinquer : Ø 2. Il s'était fait soudain dans la grande salle, (...), au milieu des éclats de voix, de verres choqués, (...), cette solennité un peu triste, (...), des fêtes qui touchent à leur fin. JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 169. B.— Au figuré. [En parlant de personnes ou de notions abstraites se rapportant à l'être humain] 1. Qui a été blessé dans ses idées, ses habitudes, etc... : Ø 3. Le particulier en ceci était que le côté orgueilleux choqué n'avait manifesté aucun émoi,... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 115. Ø 4. Une expression singulière se formait sur le visage de Belsenza : celle d'un homme choqué et intimement scandalisé,... JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 105. 2. Par métonymie, rare. Bienséance choquée. Synonyme : contrariée : Ø 5. Il y eut de sa part un instant de silence moins offensé que consterné, pareil au silence de bienséance choquée qui suit le bris excessivement sonore d'une importante pièce de vaisselle. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951 page 254. 3. Rare. Yeux choqués. Qui reçoivent une impression désagréable : Ø 6. Parcourez dans un musée d'estampes toutes les oeuvres d'origine germanique, (...) si vous avez l'imagination remplie par les nobles formes italiennes, (...) vos yeux seront choqués... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 267. 4. [En parlant de l'organisme humain et du système nerveux] Qui a subi un ébranlement grave : Ø 7. Il existe une sensation de brûlure des lèvres, de la bouche, du pharynx et des douleurs, souvent atroces, tout le long de l'oesophage en arrière du sternum. Le malade est parfois choqué; pâle, le pouls rapide, la tension effondrée, il salive abondamment. ENCYCLOPÉDIE MÉDICALE DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. 1965, page 136. — Emploi comme substantif rare : Ø 8. ... Ah! qu'ils sont assommants, ces « choqués » qui ne se rappellent jamais rien, et recouvrent de ténèbres le moment essentiel de leur destinée! FRANÇOIS MAURIAC, Le Désert de l'amour, 1924, page 205. Fréquence absolue littéraire : 594. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 036, b) 643; XXe. siècle : a) 862, b) 778. Forme dérivée du verbe "choquer" choquer CHOQUER, verbe transitif. A.— Concret. [Le complément d'objet désigne une chose] 1. [Le sujet désigne une personne, un animal, une chose] Donner un choc, heurter violemment. Choquer des cailloux; le taureau choque la muraille de ses cornes; les sabots choquent le pavé. Synonymes : buter, cogner, frapper. Le troisième [homme] choquait, de temps à autre, ses cymbales avec une violence extraordinaire (CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, Les Vocations, 1867, page 160 ). Parfois l'un [un hanneton] d'eux choquait le zinc des gouttières avec un bruit mat (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 98 ). · Rare. Synonyme : frapper. Les barbares (...) choquaient leurs paumes en mesure (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 140 ). Synonyme : heurter. Sa tête [d'Omer] choqua la terre (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902 page 251 ). — Rare, intransitif. Synonyme : se choquer. Ses dents [d'Albertus] Choquaient à se briser (THÉOPHILE GAUTIER, Premières poésies, Albertus, 1830-45, page 178 ). Je m'en allais cogner partout (...) J'allais choquer dans l'armoire (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 391 ). — Emploi pronominal. [Le sujet désigne des choses et plus rarement certaines parties du corps humain] Les épées, les poulies se choquent; les dents se choquent; les pieds d'une danseuse se choquent en l'air. Ses chaînes [du prince] se choquent avec un fracas horrible (SOPHIE COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 300 ). Les prunelles étaient entièrement retournées vers le front, les genoux de l'enfant trop gros se choquaient (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, 1948, page 85 ). · Rare. Synonyme : se frapper. Ses deux mains se choquèrent avec bruit (OCTAVE FEUILLET, Monsieur de Camors, 1867, page 338 ). Synonyme : se heurter. Deux hirondelles se sont choquées dans l'air (JULES RENARD, Journal, 1899, page 546 ). · Par métaphore ou au figuré. Les passions se choquent et sont en présence (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, tome 1, 1816, page 101 ). Se choquer contre... Elles [les femmes] se choquent contre la règle, comme un oiseau contre ses barreaux (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 63 ). Mes raisonnements se choqueront quelquefois contre les grelots de la folie (ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 253 ). 2. Par extension, familier. Choquer les verres. Trinquer. Sylvaine et Simon choquèrent leurs verres si fort que celui de Simon éclata dans ses doigts (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, 1948, page 75 ). — Absolument. On choque, on boit, et c'est, parbleu! la meilleure goutte que j'aie lampée de ma vie (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Souvenirs, 1896, page 249 ). — Pronominal. Les verres recommencèrent à se choquer au poing des hommes (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 77 ). 3. Par analogie, vieux, pronominal. Se heurter et se combattre violemment. Le spectacle des deux armées qui s'avancent en bon ordre, prêtes à se choquer (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 201 ). 4. Spécialement. MARINE. " Diminuer la raideur d'un cordage tendu en le filant un peu sur le guindeau, le treuil ou la bitte où il est tourné. " (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952). Choquer une écoute, " la filer par à-coups " (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952). — Absolument : Ø 1...., le coup d'étrave du Max mettait en pleine lumière la possibilité, pour un cuirassé solidement construit, de choquer à toute vitesse,... ALFRED LEDIEU, ERNEST CADIAT, Le Nouveau matériel naval, tome 2, 1899, page 501. B.— Au figuré. [Le complément d'objet désigne des personnes ou des notions abstraites se rapportant à l'être humain] 1. Aller contre, agir de façon plus ou moins agressive contre une notion établie, un principe. Choquer les bienséances, les convenances, les bonnes moeurs, les principes, la raison. Il [le mari d'Anne-Marie] donnait sa parole de changer, de ne plus rien faire qui choquât la droiture (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 62 ). Je vais choquer un grand nombre d'idées reçues, en admettant toutefois que mes lecteurs me comprennent (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 151 ). — Absolument : Ø 2. Je ne dissimulerai pas que le plaisir de rompre avec la coutume, l'intention parfois de choquer, n'étaient pas absents de toutes les âmes. PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 14. 2. [Avec l'idée de blesser moralement, de déplaire ou de scandaliser] Offenser en heurtant les idées, les habitudes : Ø 3. Ses vêtements [du journaliste] et son attitude détonnaient dans ce milieu. Il s'en rendait compte, et redoublait de vulgarité; les coudes sur la table, le chapeau sur la tête, la voix crapuleuse, il semblait prendre plaisir à choquer ses voisins. MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 393. Ø 4. Je me hasarderais à une proposition qu'il vaut mieux que je retienne en moi-même, afin de ne pas choquer ta susceptibilité. ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945, page 66. SYNTAXE : Ça me choque (familier); sa vulgarité me choque; ses paroles blessantes me choquent; choquer ma modestie, ma vanité, mon imagination, mes habitudes. Remarque : On rencontre chez Barrès la construction Vous êtes choqués à me lire (L'Ennemi des Lois, 1893, page 21). Elle " n'est pas synonyme de choqués de me lire. À me lire n'est pas le complément d'objet de : Vous êtes choqués, mais plutôt une sorte de temporelle ou de causale : Tandis que vous me lisez ou parce que vous me lisez, vous êtes choqués " (ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ) 1972). · Étonner, surprendre désagréablement. Ce nom choque ici comme un bibelot de camelote dans une collection sans tare (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine s'en va, 1903, page 48) : Ø 5. Je ne vois vraiment rien là qui puisse choquer la Sorbonne. CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1184. — Absolument. Tout choque en effet dans ce récit romanesque (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 310 ). — Pronominal. Notre vanité aura beau se choquer des souvenirs (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 16) : Ø 6. À ce moment, sur la dernière note de la figure, la môme a pivoté dos au public et, d'une envolée, rejetant ses jupes par-dessus sa tête, remonte ainsi vers le fond, au grand scandale de toute l'assistance. TOUS. — Oh! Les dames surtout se choquent. GEORGES FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 8, page 50. 3. Frapper désagréablement, produire une impression désagréable. Cette couleur choque la vue; sa voix criarde choque l'oreille : Ø 7.... les papillons y étaient [dans l'Arche de Noé] plus grands que les éléphants, ce qui, à la longue, choquait mon sens des proportions;... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 64. Ø 8. Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel. On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 327. — Absolument. Le luisant de la peinture achève de choquer et donne une maigreur insupportable à tout cela (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1852, page 161 ). — Pronominal, rare : Ø 9. La littérature peut et doit descendre au peuple, au laid jusqu'à l'horrible. La peinture doit plutôt aller au beau, à l'élégant, au joli. L'une s'adresse aux yeux qui se choquent, l'autre au coeur qui s'émeut. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1864, page 39. C.— Domaine de la vie psychique, rare. [Uniquement au passif et employé plus fréquemment comme participe passé pris comme adjectif (en parlant de l'organisme humain et du système nerveux)] Faire subir un ébranlement grave : Ø 10. Je vous ai dit de quel coup cette disparition m'avait choqué le crâne! GASTON LEROUX, Le Mystère de la chambre jaune, 1907, page 93. Ø 11. Le lendemain, il eut un nouvel étourdissement. Assis sur la chaise, comme l'autre fois, il regarda de tous côtés, avec un air traqué, la bouche entrouverte, comme ces soldats qui, choqués par une explosion d'obus, vous disaient ensuite : « Prends-moi la main. » HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 897. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 892. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 450, b) 1 008; XXe. siècle : a) 1 236, b) 1 272. DÉRIVÉS : 1. Choquable, adjectif. Qui se choque facilement. Je ne suis pas beaucoup choquable, et cependant je me trouvai choqué d'être si mal reçu (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 223 ). Je vous assure, disait Odette, je suis au fond une petite bourgeoise très choquable, pleine de préjugés, vivant dans son trou, surtout très ignorante (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 604 ). 2. Choquement, substantif masculin. Action de choquer, résultat de cette action. Le choquement aigu des crotales passées aux doigts de la danseuse (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 117 ). Les chaînes dans l'étable où l'ombre était ouverte avaient un bruit tremblé de choquement de verres (FRANCIS JAMMES. De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir, 1898, page 16 ). Il rit comme le choquement d'une coupe de champagne (FRANCIS JAMMES, Correspondance avec André Gide, 1893-1938, page 203 ).

« scandalis?,... JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 105.

2.

Par m?tonymie, rare.

Biens?ance choqu?e.

Synonyme?: contrari?e?: ? 5.

Il y eut de sa part un instant de silence moins offens? que constern?, pareil au silence de biens?ance choqu?e qui suit le bris excessivement sonore d'une importante pi?ce de vaisselle. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951 page 254.

3.

Rare.

Yeux choqu?s.

Qui re?oivent une impression d?sagr?able?: ? 6.

Parcourez dans un mus?e d'estampes toutes les oeuvres d'origine germanique, (...) si vous avez l'imagination remplie par les nobles formes italiennes, (...) vos yeux seront choqu?s... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 267.

4.

[En parlant de l'organisme humain et du syst?me nerveux] Qui a subi un ?branlement grave?: ? 7.

Il existe une sensation de br?lure des l?vres, de la bouche, du pharynx et des douleurs, souvent atroces, tout le long de l'oesophage en arri?re du sternum.

Le malade est parfois choqu?; p?le, le pouls rapide, la tension effondr?e, il salive abondamment. ENCYCLOP?DIE M?DICALE DICTIONNAIRE ENCYCLOP?DIQUE QUILLET.

1965, page 136.

? Emploi comme substantif rare?: ? 8.

...

Ah! qu'ils sont assommants, ces ? choqu?s ? qui ne se rappellent jamais rien, et recouvrent de t?n?bres le moment essentiel de leur destin?e! FRAN?OIS MAURIAC, Le D?sert de l'amour, 1924, page 205.

Fr?quence absolue litt?raire?: 594.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 1 036, b) 643; XXe.

si?cle?: a) 862, b) 778.

Forme d?riv?e du verbe "choquer" choquer CHOQUER, verbe transitif.

A.? Concret.

[Le compl?ment d'objet d?signe une chose]. »

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