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LA TECHNIQUE (cours complet)

Publié le 02/11/2016

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technique

II — L’homme et l’outil.

 

Denx problèmes sont ici à envisager : d'une part la valeur technique de l’outil, d’autre part le problème social que pose le progrès technique.

 

1 — La valeur technique de l’outil. Homo faber est créateur d'outil. Les instruments, les outils, les armes caractérisent les étapes et les âges de l’espèce humaine. On a dit que l’outil, au sens le plus général, caractérisait l’humanité car l’animal n’a que des organes (outil-fonction incorporé à l'organisme) qui définissent et délimitent son action. La main humaine, à cet égard, contient potentiellement la réalisation et l'utilisation de tous les outils (et le changement d’outil).

 

■ Ce que nous devons essentiellement aux Hominiens du Quaternaire primitif » écrit Pradines («Traité de psychologie générale » Tome 2, p. 3), « c’est l’invention de l’outil et corrélativement ce qu’on pourrait appeler avec Henri Berr, l’invention de la main... la station verticale servait la main et la main pouvait servir au dessein de l’intelligence... Le premier homme a été le premier artisan et c'est au premier art, à la première technique, que nous le reconnaissons. >

 

Tout outil fabriqué, tout instrument inventé, toute technique est une manipulation intelligente de la matière en vue de servir une action ou une connaissance. Il exige donc à la fois une pensée de l’objectif, une compréhension des relations et une utilisation de cette connaissance..., c’est-à-dire une idée et un savoir-faire, un modèle intérieur et une action sur les choses pour les modeler. La valeur de l’outil est ainsi appréciable de deux points de vue : d’une part son agencement intrinsèque (simplicité ou complexité, style, finesse, beauté technique...);

 

d’autre part son adéquation au modèle, c’est-à-dire finalement la manière dont il accomplit sa finalité externe (efficacité, maniabilité, utilité, etc.),

 

disons plus simplement sa rationalité et son utilité.

 

2 — Progrès technique et problème social. Que l’invention d’instruments et de techniques soit la caractéristique de l’espèce Homme («homo faber», « homo artifex »), nul ne le nie,et pourtant par une illusion persistante, les hommes se sont très tôt imaginé que la technique était leur rivale, que les machines les condamnaient à la misère et qu’ils allaient ou devaient être supplantés par elle.

 

Tout le monde connaît la révolte des ouvriers brisant les premières machines à tisser suspectées de remplacer la main-d’œuvre humaine, mais la même histoire remonte aussi loin que la technique : l’empereur Constantin étouffa une invention technique (après avoir récompensé l’inventeur) parce que, disait-il. « il fallait donner du travail au menu peuple ». Aujourd’hui l’automation (poste du travail à la chaîne tenus par des robots) suscite la même crainte sociale.

LA TECHNIQUE

On emploie « technique » dans 3 sens différents : 1) la » technique » d’un professionnel. Dans ce sens, il s’agit de sa valeur professionnelle ; 2) la technique comme instrument ou moyen. En ce sens, l’étude des techniques (technologie) est l’histoire et l’analyse des outils, des machines, des métiers; 3) la Technique comme science appliquée. En ce sens, on peut se demander si la science esl technique, c’est-à-dire essentiellement orientée vers l’action et vers la transformation du monde, ou si la technique est seulement issue de la science.

 

Nous verrons successivement ces 3 sens, puis nous chercherons ce qu’ils peuvent avoir de commun.

/ — La technique comme savoir-faire et comme valeur professionnelle.

 

C’est ce premier sens qui répond le plus, à première vue, à l’étymologie : Technè, en grec, signifie « métier ». Métier évoque aussi bien « profession » ou « travail comme rôle social » (comme dans l’expression : le métier de cordonnier), que savoir-faire (comme dans l’expression : cet homme a du métier).

 

La valeur professionnelle est la résultante de trois facteurs :

 

1 — La compétence. Elle est science, et science acquise. Elle est généralement sanctionnée par des diplômes professionnels et par une formation, un « training » complétant un « learning ».

 

l.’usage des techniques modernes exige une connaissance souvent extrêmement ramifiée : les métiers qui paraissent les plus simples nécessitent maintenant des années d’étude ; à l'école des bergers, on enseigne aux élèves des notions de l’art vétérinaire, de géologie, de zoologie, de botanique et d’utilisation industrielle des produits de source animale (le lait, le cuir, la corne, la laine, etc.) ! Que dire alors du médecin, de l’ingénieur agronome ou du polytechnicien \"? Le professionnel moderne est un technicien.

des mers par exemple, ou les techniques de communication de masse pour alerter l’opinion publique), et se servent des produits de la technique dans leur vie quotidienne (porter des lunettes ou des verres de contact, se faire vacciner en cas d’épidémie, se faire opérer en cas d’appendicite, assurer les soins et la survie des animaux, nourrir les habitants des pays sous-développés, etc.). Il faut donc convenir que, le progrès technique est normal et utile (il y a des pays où la vie « naturelle » est surtout caractérisée par le fait que l’espérance de vie est de 25 ans), mais jusqu’à un certain point (à déterminer) au-delà duquel il devient nuisible.

 

Conclusion. La technique est le fait humain premier. L’homo faber est un homo arlijex inséparable de l’homo sapiens. Mais la technique n’épuise pas les potentialités de l'être-homme, et c’est au nom de valeurs humaines que l’on limitera le progrès technique.

 

L’Art et la Religion vont nous introduire dans d'autres secteurs de la pensée et de l’action.

technique

« 2 - L' exp érience.

Elle supplée à la connaissance théorique dan~ certains cas limilès, mais surtout elle complète la compétence par l'épreuve de la pratique.

Cette épreuve se pour~uit sur troi s plans: A - Elle précise tl concrétise le scwoir par la •·cnco•llr·e des cas parllculle rs et surto ut des fr~quences stati stiques de certains cas Jlarticuliers.

O n apprend son métie r en le prn tiqmmt, et le savoir perd de sa complexité t héor iqu e pour ent re r clans la familiar i té rlt ls c~s co n crets pnr la drro uvcrtr rles applicatio n s imprévue s du savo ir.

B - r:llt ouvre de.• domainr .• incCJnnu.~.

l.a réalité eonc rète mo ntre l'intrication mutuelle cJe lous les problème s .

1!1 le technicien.

a l'occasion de son travail, découvre les donnêcs de rait qui y sont associées sans avoir été l"obj et de s a scie n ce.

C'es t ainsi que l'ing é ­ ni e ur découvre la psycho logie du trava il ell e prob lème du manie ment IlS prévus: les ha ~~reis de l'expérience et la réalité humaine .

L 'orgueil et la conflanct excessive des jeunes gens frais émoulus d~s écoles !léciinent rapi ­ dcrnt'nt lorsque leur science devient vie professionnelle, se tempère ct sc mo. »

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