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Le problème économique. — Travail et moralité. — La propriété. — La question sociale.

Publié le 12/11/2016

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y adjoindre une limitation de la natalité... chez les pauvres. On ne doit procréer des enfants que si l’on est en mesure de les nourrir !

 

Ricardo signale également ce décalage entre les 1}esoins qui iront croissant tandis que décroîtra la rente du sol.

 

Tous deux demeurent d’accord que misère, inégalités sont des faits, des faits inéluctables, qu’aucun législateur ne peut songer à amender..

 

En France, l’École classique ne manifeste, quant à elle, aucune inquiétude. J.-B. Say (1778-1832) pense que tout ne saurait manquer de s’arranger au mieux. Les « débouchés » assureront la prospérité de l'industrie et du commerce ; le « machinisme » ne peut pas provoquer le chômage, puisque, permettant un abaissement des prix, il y aura accroissement de vente : donc « réembauchage ». Bref, tout est bien ... Frédéric Bastiat (1801-1850), auteur des «Harmonies économiques» reprend cet optimisme de façon quasi-lyrique. La fortune de chaque individu est la représentation exacte des services rendus par lui ou ses ascendants à la Société. Seule, une analyse superficielle (sic) pourrait faire croire que tout n’est pas pour le rneux...

 

Une réaction contre l'École classique se dessine en Allemagne. Les représentants de l'« École historique allemande reprochent aux partisans du libéralisme leurs vues simplistes et leur assurance tranquille. Ils n’admettent pas de lois naturelles en économie politique et souhaitent des ajustements bien étudiés selon les circonstances.

 

D’une façon générale, en Europe, maints auteurs critiquent, et certains le font avec violence, les thèses de l’Économie libérale. C'est le cas de SismoNDI (Suisse, 1773-1842). Ému par la misère ouvrière, il pense (thèse dite interventionniste) que l’État et le Patronat doivent limiter, contrôler un industrialisme jusque-là désordonné. Précurseur du socialisme, il veut interdire le travail des enfants, instituer le repos hebdomadaire, organiser la protection des travailleurs contre la vieillesse, les maladies, les invalidités, le chômage..

Dans l’Antiquité et au Moyen-Age, on ne peut parler sérieusement de problèmes économiques. Vers la fin du Moyen Age, le réveil des Villes, l’animation plus grande du commerce et des petites industries, les foires importantes (etc.) suscitent quelques soucis de réglementation. Inspirées par l'Église, deux théories, qu’il serait plus exact d’appeler deux normes sont formulées : théorie du juste prix, théorie du juste intérêt. La première oblige les vendeurs  « sous peine de péché » à limiter leurs bénéfices ; la. deuxième, les prêteurs à limiter l'intérêt de l’argent.

 

Ces théories trouvèrent leur expression — moins platonique — dans les règlements que font respecter les Corporations, les Provinces et les Villes.

 

Mais tout cela ne saurait évidemment constituer le moindre énoncé d’un problème précis. Au XVIe siècle, les voyages, les découvertes, une première ébauche de colonisation vont susciter un mouvement économique assez important. Progressivement, des États, mieux centralisés, vont devenir, au moins de façon rudimentaire, ce que l’on nomme aujourd’hui des « puissances économiques ». Ainsi apparaîtront pour la première fois nettement des économies nationales ». Dès la fin du XVe siècle, l’afflux d’or et d’argent venu du Nouveau Monde perturbe étrangement la vie économique. Le stock monétaire occidental s’élève en cinquante ans de un à huit milliards (ne retenir que la proportion : 1 à 8). Si bien qu’il y eut une « inflation » d’un genre particulier. En effet, avons-nous besoin de préciser que les monnaies sont les « symboles • d’un pouvoir d’achat ? Comme disent les économistes : si les signes monétaires se multiplient, alors que les choses susceptibles d’être achetées n’augmentent pas dans la même proportion, il faudra un plus grand nombre d’espèces monétaires pour acquérir le même objet... La hausse dès prix amena des révoltes, des émeutes ouvrières. Seuls, les marchands, les financiers, les spéculateurs n’avaient pas à se plaindre ; tandis que les nobles (campagnards), les fonctionnaires, les travailleurs étaient lésés.

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« 224 PHILOSOPHIE MORALE Les connaissances économiques étaient si faibles à cette époque que les gouvernants ne comprirent pas les raisons, pourtant simples, du phénomène.

En France, M.

de Malestroit, maître des comptes, chargé d'• enquêter », produisit (Is66) un rapport d'une étonnante niaiserie sur «le paradoxe des monnaies ».

Deux ans plus tard, Jean Bodin (juriste) plus clairvoyant - ce n'était pas difficile 1 - expliqua enfin la hausse des prix par l'accroissement subit des espèces monétaires (• Ré ponse à M.

de Malestroit », etc.

IS68).

Tels sont les lointains débuts du problème économique.

Dans la suite, les États européens, prenant conscience de la nécessité, pour chacun, de s'or ganiser économiquement, adoptent des doctrines diffé­ rentes : l'E spagne, détentrice d'or et d'argent, cherche à en éviter la «sortie » (mais la contrebande sévit activement) ; la France, avec Colbert, développe son industrie (alors que jusque-là elle était surtout orientée vers «labourage et pâturage »); l'Angleterre se spécialise, quant à elle, dans le commerce, le trafic avec l'étranger (acheter, transporter, revendre ...

).

Parallèl ement, dans chaque pays, il y aura souci d'accroître le stock national d'or et d'a rgent ...

II.

-LES THÉORIES.

L'idée même de l'Économie politique était née.

Elle ne pouvait manquer d'avoir ses théoriciens, ses chercheurs de • systèmes ».

C'est ainsi qu'en France, se groupèrent autour de QUESNAY (I694- I7 74) médecin de la Pdmp adour (autéur des articles « Fermiers » et « Grains » dans l'Encyclopédie) des philosophes comme Mirabeau (le père).

Le Mercier de la Rivière, Dupont de Nemours, etc.

Turgot lui-même, bien qu'assez vaguement, partageait leurs idées.

Ce sera l'É cole dite des Physi ocrates dont voici en résumé la thèse : Il existe un ordre naturel des choses, comparable au fonc tionnement ' d'un orga­ nisme vivant ; cet ordre naturel est le meilleur possible, il est voulu par Dieu ; il faut donc laisser les choses se dévelop per librement et s'or donner spontané ment.

C'est déjà, dans les grandes lignes, la thèse de l'Économie libérale.

En Angleterre, Adam SMITH (I723-I 790), sur bien des points, se rencontre avec les thèses des physiocra tes.

Simplement, il ne rattache plus à Dieu mais à des « lois psychologiques essentielles » les fon­ dements «naturels » deï' Écono mique.

Et puis, tout en admettant la doctrine du « laisser-f aire » il reconnaît que sur certains points de détail, les réglementations ne sont pas mauva ises.

Ce que l'on appellera l'• École cla�sique • se développe sur les bases , posées par Adam Smith.

Deux auteurs, au sein de cette École, mani­ fe steront certaines inquiétudes.

Ce sont Robert MALTHUS (r766- r834) et David RICARDO (I772-r823).

Selon Malthus, la population s'accroît beaucoup plus vite que ne s'accroissent les • subsistances •.

C'est un danger.

Heureusement (1) il y a les épidémies, les guerres ...

Il faudrait. »

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