Le suicide des jeunes : un signal d'alarme

Un faisceau d’attitudes surprenantes peut alerter l’entourage d’un adolescent : le repliement sur soi, le mutisme, la recherche de solitude, l’isolement d’un jeune homme ou d’une jeune fille jusque-là sociable et ouvert dénotant l’impossibilité pour eux de verbaliser leurs tensions internes. Des comportements inhabituels de colère, d’agitation en classe ou à la maison, d’agressivité peuvent exprimer une grande souffrance intérieure. Les conduites autodestructrices sont à prendre également au sérieux, de même que la dévalorisation de soi qui transparaît souvent dans la chute des résultats scolaires et le manque de confiance en soi ; la boulimie ou, son contraire, l’anorexie sont autant de signes avant-coureurs qui doivent être interprétés comme des signaux d’alarme.

En France, chaque année, environ 1 000jeunes se donnent la mort, et plus de 40 000 font une tentative de suicide, dont 75 % de filles. Que se passe-t-il dans le cœur et la tête de ces enfants ou adolescents ? Il est avéré que la plupart d’entre eux ne souffrent pas de maladies mentales.

Mais nombre parmi eux ont subi au cours de leur enfance un épisode douloureux, dont des violences physiques et/ou sexuelles. Parfois, un événement survenu plus récemment peut en raviver le souvenir et devenir une épreuve insurmontable. Suicides et tentatives de suicide provoquent un choc dans l’entourage familial, qui se sent souvent responsable d’un acte qu’il n’a pas su empêcher.