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LES ETATS AFFECTIFS EMENTAIRES. LE PLAISIR ET LA DOULEUR

Publié le 03/11/2016

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Qu’est-ce qui détermine la conduite des humains ? Agissent-ils par décisions volontaires et libres, par volonté,... ou par sentiment selon des « mobiles » plus ou moins avoués ou même plus ou moins conscients,... ou par habitudes? Sans doute y a-t-il plusieurs genres d'action selon ces multiples catégories.

 

La conduite humaine est relative aux significations que chacun de nous donne aux choses et aux êtres par rapport auxquels nous agissons ou que vise notre action. Ces significations sont d’autant plus déterminantes qu’elles sont plus « vécues », c’est-à-dire d’autant plus que le « moi » se sent plus impliqué, plus concerné, plus « touché ». Le vécu personnel, c’est l'affectivité ; on y trouve les plaisirs, les douleurs, les intérêts, les émotions, les sentiments, les passions, les croyances, les valeurs attractives ou répulsives que nous donnons à ce qui nous entoure, à ce qui nous sollicite.

 

Ce fut Ribot qui rendit à l’affectivité la première place dans la Psychologie, rompant avec l’intellectualisme de ses prédécesseurs. Dans ses ouvrages (« Psychologie des sentiments », « Logique des sentiments », « Essai sur les passions », « Problèmes de psychologie affective » parus entre 1896 et 1916), il pose nettement le primat de l’affectivité dans la vie quotidienne des hommes. Le « sentir », dit-il, est plus ancien et plus profond que le « connaître » ; l’intelligence, loin d’être la souveraine, est souvent la victime ou l’esclave de l’affectivité.

 

La psychanalyse allait, au début du XXe siècle, encore affirmer l’énorme place de l’affectivité (et de la période uniquement affective qu’est l'enfance) dans le comportement, les idées, les croyances, la conception même de la vie...

Dissertations traitées dans ce cours :

 

 Comment définir le plaisir et la douleur ?

En quoi consistent les problèmes philosophiques de la douleur et du plaisir ?

Comment définir le plais ir et la douleur d'ordre moral ?

 

l’oubli des soucis et des douleurs personnelles que représente notre vie (à quoi revient la « suspension » de la « douleur de vivre » dont parle Schopenhauer), il n’en demeure pas moins une sorte de coup d’arrêt dans notre poursuite animale de la vie ou de la survie, une échappée hors du présent urgent et la révélation de quelque chose d’irréel qui éveille et satisfait une aspiration profonde. Cette aspiration peut être seulement négative (être débarrassé de quelque chose en nous qui nous trouble ou nous dégoûte : pulsions sordides, sentiments mauvais, passions sanguinaires) et nous donne alors le plaisir esthétique de la laideur (comme si, en voyant réalisé hors de nous ce qui nous tourmentait au plus profond de nous, nous avions l'impression libératrice de le voir enfin en face et figé pour l’éternité dans la pierre ou sur la toile). Elle peut être positive (aspiration à communier avec un ordre idéal, avec une puissance paisible, avec une force héroïque triomphant des conditions dramatiques de la vie) et nous donne alors le plaisir esthétique de l’harmonieux, du grandiose, ou du sublime.

 

Il y a donc également une sympathie, une communion avec quelque chose de nous qui se matérialise hors de nous, entre nous et le symbolisme de l’œuvre (Théorie de VEinfühlung).

 

Conclusion. Nous avons été amenés à parler de « besoins » pour expliquer le plaisir et la douleur physiques, et à parler d’aspirations pour expliquer plaisirs et douleurs moraux. Les aspirations sont peut-être des besoins mais la différence est dans la visée. Les besoins, au sens propre, sont l’expression d’un vouloir-vivre qui cherche les conditions matérielles optima de l’existence biologique, les aspirations sont la recherche des conditions de la réalisation idéale de soi. Les premiers sont d’autant plus déterminés qu’on est plus près des nécessités biologiques (besoin de repos, de chaleur, d’oxygène, d’aliment), les seconds sont indéfinis et peut-être infinis. Entre ces deux extrêmes, toute une gamme de besoins-aspirations se situe concrètement, venant de nos traits de caractère, de nos habitudes, de notre milieu social, de notre éducation, de notre « situation » personnelle, familiale..., de notre « condition ».

 

Au premier degré nous trouvons donc les besoins vitaux de notre organisme qui sont des besoins liés à la vie et à l’espèce humaine ; au dernier degré les besoins idéaux d- notre personne (telles l’amitié, la justice et la liberté) qui sont aussi ieux de l’humanité, qui constituent notre « humanité ».

 

Nos plaisirs et nos douleurs se diversifient donc tout le long de ces multiples besoins et, s’il est facile de distinguer ceux des extrêmes (le plaisir de boire quand on a soif et la douceur d'une amitié — la douleur d’une fracture et la douleur morale d’une séparation, d’une contrainte ou d’une injure), il est bien difficile de savoir quelquefois dans la région intermédiaire, celle des goûts et des dégoûts, si ces « états » sont « physiques » ou « moraux ».

« Enfin, Je courant existentialiste, reprenant la trad ition romantique, insista it de son côté sur l'importance de cette vie imm édiate de la consc ience en situation et de ce • monde • de significations spontanées, qui ont leurs racines dans l'affectivité...

et qui constitue notre « vécu ''· U Comment définir le plaisir et la douleur ? - I - Au niveau élémentaire, plais irs et douleurs sont des sensatio ns caractéristiques cénesthésiques (c'e st-à-dire fai sant partie de notre propre corps ), relevant d'une sensibil ité profonde et organique .

Or, du point de vue physiologique, on a déterminé les appareils et les conducteurs de la sensibilité à la douleur, mais on n'a pas trouvé les homologues pour Je plaisir.

D'aut re part, Je plaisir semble lié à un optimum de J'excitation sensible, et la douleur à tout excès dans l'intensité de cette e x c itation, q uelq ue soit le sens intéressé.

Pascal ava it déjà remarqué , appliquant ainsi ses idées sur l'homme rivé au • règn e des moyens •, que trop peu de lum ière n'est pas perçu et que trop de lumière fait mal, qu'un bruit trop faible n'est pas entendu et qu' un bruit ton nant près de l'oreille e~t douloureux, que le tiède est agréable et le trop froid ou le trop chau d s o nt sentis 1;omme des dou lenrs.

1 - Cette sensibilité cénesthésique, toute aftsctive, serait la '' mère 11 des autres modes de la sensibilité qui se seraient diftérenciés progressivement, cette différenciation aya nt eu pour effet la perte graduelle de l'affectivité im médiate liée au contact , pour atteindre un plan cogn i tif et représentatif.

La réaction, qui ne pouvait être que réflexe t ant que la sensation était liée au contact, a pu, grâce à l' effor t de l'organisme vivan t pour percevoir à distance, se compliq uer du détour par !a conscience .

Le progrès de la différenciation des appareils sensoriels semble ainsi aboutir à une décroissance de la tonalité affective.

Du toucher et du goût (sens de contact, liés à une affectivité immédiate de plaisir ou de douleur et tout entourés de réflexes protecteurs), à l'odorat , puis à l'ouïe et à la vue, on passe vra iment à une sorte de libération par rapport à l'affectivité primaire : la doule ur et le plaisir deviennent le désagréable et l'agréable (cf.

explications et graph ique in G.P.B .

42 , p.

41-42).

2 - Du point de vue biologique , il se:a:::nble facile de dire que le plaisir est lié à la satisfaction d'un e tendance (d'un instinct, d'un besoin, d'un désir) ; que la douleur est une alarme de l'organisme attaq ué et déclenche la réaction de défense (réflexe du retrai t de l a main à la brûlure, du grattage, du vom issement, etc.).

Ces définitions imp liq uen t d eux prises de position : d'une part,. »

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