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Société LES FRANCS-MAÇONS

Publié le 10/02/2019

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les pays francophones. Mais là aussi, les régimes souvent autoritaires ne permettent pas aux frères maçons de s’exprimer en toute liberté.

Organisation des ordres maçonniques

L’Ordre maçonnique regroupe l’ensemble des obédiences qui, elles-mêmes, fédèrent les loges se conformant à une même constitution. La grande majorité des obédiences se réfère à une tradition commune dont les différentes interprétations permettent de distinguer plusieurs rites principaux.

 

On trouve tout d’abord la franc-maçonnerie régulière, représentée par la Grande Loge d’Angleterre, qui pratique l’initiation aux trois degrés traditionnels: apprenti, compagnon et maître. Ce rite insiste sur la nécessaire foi en un Dieu révélé et unique, dont la loi se trouve inscrite dans un livre sacré. Les Rites de tradition à hauts degrés ajoutent aux trois degrés traditionnels un grand nombre de grades dans la hiérarchie maçonnique. Le Rite écossais ancien et accepté, représenté par les Suprêmes Conseils nationaux, ne s’attache qu’aux hauts grades. Le Rite écossais rectifié revendique son christianisme à l’instar du Rite suédois. Pour finir, on doit citer la franc-maçonnerie libérale, dont l’origine se trouve dans le Grand Orient de France et dont la particularité est le refus de tout dogmatisme religieux.

 

Pour le franc-maçon, la loge est à la fois le lieu où se réunit le groupe et le nom même du groupe. C’est dans cette loge que s’effectuent les rituels dont l’objectif est de créer un espace et un temps particuliers dans lesquels le travail de réflexion peut s’effectuer. L’essentiel de ce travail se présente sous forme de débats, de conférences ou d’exposés sur des thèmes choisis, auxquels peuvent assister, dans les loges les plus libérales, des non-initiés.

 

Mais l’unité de base de la franc-maçonnerie est l’individu membre de l’Ordre appelé frère (ou sœur). C’est par son propre parcours spirituel que le membre de la loge accédera à une connaissance approfondie de lui-même et approchera sans jamais l’atteindre la vérité qu’il porte en lui.

Le frère maçon

 

Du fait de son caractère initiatique et à l’inverse de la plupart des institutions, la franc-maçonnerie s’interdit le prosélytisme. C’est pourquoi l’aspirant franc-maçon doit trouver sa motivation et obtenir des informations par lui-même, en consultant des

▼ Tablier de femme du xvnr siècle.

 

On y reconnaît les outils mêmes de la construction, tels l’équerre, le compas, le niveau, la règle...

Grand Orient de France

Ni sectaire, ni occulte, la franc-maçonnerie française d'aujourd'hui n’hésite pas à participer au débat politique et social.

 

ouvrages ou en discutant avec des initiés - s’il en connaît. En effet, le franc-maçon n’est pas tenu au secret en ce qui concerne sa propre appartenance à l’Ordre. En revanche, il ne doit sous aucun prétexte divulguer l’identité d’autres frères ou sœurs.

 

Après avoir présenté ses motivations au «Vénérable» (président) de la loge qui lui a été désignée, le demandeur sera accepté, ajourné ou

 

blackboulé (selon la terminologie même de la franc-maçonnerie, c’est-à-dire refusé) par l’ensemble des membres de la loge. Ces motivations peuvent être diverses, et si, en principe, aucun critère financier, politique, social, religieux ou ethnique ne peut intervenir dans l’adoption ou le refus d’un candidat franc-maçon, ce dernier se doit de n’appartenir à aucune organisation dont les principes vont à l’encontre des valeurs humanistes partagées par toutes les obédiences. Ainsi, les membres du Front national, par exemple, ou les tenants d’idéologies néonazies ne peuvent être acceptés dans aucune loge maçonnique.

 

L’ignorance, source de fantasmes

 

Devant les difficultés que le profane éprouve à appréhender ce qu’est réellement la franc-maçonnerie, et pour éviter la multiplication des préjugés, voire des fantasmes que la franc-maçonnerie a pu engendrer, les maçons sont peu à peu sortis de leur réserve. Tous les francs-maçons s’accordent ainsi sur le caractère non dogmatique de l’Ordre. C’est un cercle de rencontre où l’initié peut mener en compagnie de ses frères une réflexion sur la nature humaine et les moyens de la parfaire ou, de la même façon, poursuivre un questionnement spirituel plus personnel.

 

L’étendue des préoccupations de la franc-maçonnerie liée à l’hermétisme de son symbolisme et à la relative confidentialité de ses réunions ont de tous temps nourri les suspicions et les accusations les plus diverses, de celle de secte

 

plus ou moins malfaisante aux délires paranoïaques de l’extrême droite qui voit toujours en elle l’instigatrice du trop fameux «complot judéo-maçonnique».

 

Si la franc-maçonnerie fut très longtemps condamnée par l’Eglise - qui l’accusait de sectarisme déviant -, on voit souvent aujourd’hui côte à côte ces deux anciens ennemis dénoncer, dans un souci commun d’humanisme, les autoritarismes - qu’ils soient politiques ou économiques. Car si la franc-maçonnerie éveille toujours une curiosité plus ou moins bienveillante, la vénérable institution ne fait plus peur.

Depuis la Révolution

 

À la veille de la Révolution, la franc-maçonnerie exerce une influence certaine, et elle regroupe les différentes classes sociales. Mais les bouleversements radicaux que cette période entraîne fait exploser la franc-maçonnerie française et lui impose une période de retrait.

 

Du début du XIXe siècle à la Commune, l’histoire de la franc-maçonnerie se confond avec l’histoire politique du pays. Tolérée mais contrôlée par Napoléon Ier, elle voit, durant la Restauration, son influence diminuer auprès des milieux aristocratiques du fait de la réaction catholique. C’est sous Napoléon III que le libéralisme anticlérical progresse à l’intérieur des loges, aboutissant après la Commune - nouvelle période de déchirements pour l’Ordre - à l’abandon, par le Grand Orient de France, en 1877, de la référence au Grand Architecte de l’Univers et à l’immortalité de l’âme. Cet abandon provoque une rupture définitive entre la Grande Loge unie d’Angleterre et le Grand Orient de France - dont le caractère libéral ira en s’accentuant. Cette question du Grand Architecte agitera aussi le Suprême Conseil de France, deuxième institution maçonnique française dont est issue la Grande Loge,

 

▼ Les francs-maçons œuvrent dans le sens d’une vie idéale. La révolution française s’est inspirée des vertus maçonniques pour sa divise (unté sa devise (liberté, égalité, fraternité).

Grande Loge de France

INITIATION 1>E l.'APPHENTl üv. — l.e signe l'apprenti.

qui conservera finalement la référence à Dieu -comme le fera plus tard, au début du xxe siècle, un troisième courant important de la maçonnerie, devenu de nos jours la Grande Loge nationale française.

 

Quelle que soit l’ampleur de ces divergences, la franc-maçonnerie dans son ensemble partage assez largement les principes sociaux et politiques de la IIIe République - à laquelle elle offre nombre de ses ministres, dont le plus fameux est Jules Ferry Plusieurs des thèmes débattus au sein des loges (notamment l’école gratuite, obligatoire et laïque) seront réalisés par cette République avec laquelle, en quelque sorte, la franc-maçonnerie se solidarise. C’est d’ailleurs cette solidarité, maintenue jusqu’à la défaite française de 1940, qui provoquera interdiction et répression de la part du régime de Vichy. Sortie profondément affaiblit de la Seconde Guerre mondiale, la franc-maçonnerie française reprend après 1945 sa réflexion sur les problèmes sociaux et sur les droits de l’homme - bien qu’elle se fasse plus discrète sur la scène publique.

« I.L :z ., Les francs-maçons s'inscrit plus certainement dans 1� cadre de l'organisation des métiers du Moyen Age et de la Renaissance.

La franc-maçonnerie opérative La féodalité de la société médiévale oblige les groupements professionnels, désirant rester auto­ nomes et échapper à la servitud� généralisée, à se mettre sous la protection de l'Eglise.

Cette der­ nière est alors, en effet, la seule institution qui leur donne les moyens juridiques de rester indé­ pendants.

C'est à partir du xm• siècle que s'organisent réellement les métiers: ils se répartissent entre métiers réglés et jurés -subordonnés au pouvoir tem porel -et franc s-métiers (franc pour. »

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