Commentaire d'arret de la cour d'appel de Versailles (solidarité des époux)
Publié le 07/03/2012
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B) Le domaine de la solidarité ménagère
Dans le domaine de la solidarité ménagère l’objet de la dette est fondamental.
En
effet, on entend par dette ménagère, les dépenses destinées à l’entretien du ménage
et à l’entretien des enfants.
La jurisprudence considère que les loyers destinés au logement de la famille
constituent des dettes ménagères (arrêt de la cour de cassation réunie dans sa 2 ème
chambre civile le 3 octobre 90).
En l’espèce les dépenses faites par Mme X pour le
logement de ses enfants sont considérées comme des dettes ménagères.
L’époux
est donc tenu solidairement de les rembourser.
La cour de Cassation affirme donc le principe de solidarité ménagère entre les
époux même séparés de fait en insistant sur son fondement (l’article 220) et sur son
domaine d’application.
Néanmoins cet arrêt n’est pas sans conséquence.
II) La portée de l’arrêt
La cour de cassation en statuant ainsi affirme que la solidarité ménagère entre
les époux subsiste jusqu’au divorce (A).
Une telle décision suscite des réactions
critiques (II).
A) Une solidarité ménagère jusqu’au divorce
L’article 220 du code civil qui pose le principe de la solidarité ménagère entre
époux prend fin lorsque le mariage est dissout ou lorsque les époux divorce.
Dans ce
dernier cas la cour de cassation ajoute une condition qu’il faudra nécessairement
remplir pour voir la solidarité ménagère s’éteindre.
En effet il faudra que les époux soient divorcés et que le divorce soit devenu
opposable au tiers.
Ainsi l’époux reste tenu solidairement aux dettes ménagères de
son épouse tant que le divorce n’a pas été prononcé et qu’il n’a pas été transcrit en
marge de l’état civil (afin d’avertir les tiers que le mariage n’existe plus et que les
dettes à venir ne sont soumises à la solidarité ménagère).
La décision de la cour de Cassation d’étendre la solidarité ménagère jusqu’à la
dissolution juridique du mariage a nécessairement un impact sur la jurisprudence
actuelle.
B) La critique de l’arrêt
La solution peut paraître sévère à l’égard de l’époux car la contribution continue
même s’il y a séparation en fait.
La cour de Cassation veut garantir au tiers le
paiement des dettes que les époux ont contractés lorsqu’ils étaient encore en couple..
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