Devoir de Philosophie

commentaire d'arret du 03 juillet 1993

Publié le 10/04/2014

Extrait du document

Commentaire d’arrêt de la 1ère chambre civile de la cour de cassation en date du 03 juillet 1996   Cet arrêt de la première chambre civile de la cour de cassation en date du 3 juillet 1996 est relatif à la question de l'absence de cause, cause de nullité dans les contrats synallagmatiques et notamment aux éléments qui doivent être retenus dans l’appréciation de la cause. L'existence de la cause est définie comme une condition de validité du contrat à l'article 1108 du Code civil. La cause est la raison déterminante de l'obligation c'est-à-dire l'objectif poursuivi en premier lieu par les parties qui s'obligent. Les dispositions de l'article 1131 du Code civil posent encore la nécessité de son existence et de sa licéité. La doctrine différencie la cause « objective » qui est la raison immédiate et commune à tous les contrats d'un même type, et la cause « subjective » qui varie d'un contractant à l'autre. Si la cause trouve peu d'application pratique traditionnellement, elle voit son rôle accru après un arrêt de principe du 1er décembre 1990 rendu par la première chambre civile de la cour de cassation qui l'utilise pour déclarer abusive une clause incluse dans un contrat de responsabilité civile professionnelle et après une série d'arrêts « Chronopost » dans le courant des années 1990. C'est dans ce contexte jurisprudentiel d'efflorescence de la notion cause que doit être intégré l'arrêt de première chambre civile du 3 juillet 1996. En l'espèce, un couple de particuliers avait passé un contrat de location avec une société locatrice de cassettes vidéo avec l'intention d'ouvrir dans leur commune un établissement de location pour ces produits. L'exploitation était vouée à l'échec dans une agglomération disposant d'une faible densité de population et cela n'a pas manqué de se vérifier. Les époux demandent la nullité du contrat de location de cassettes en invoquant le défaut de cause de leur obligation de payer le prix de cette location. La cour d'appel fait droit à leur demande au motif que l'économie voulue par les parties était impossible et que le contrat revenait à laisser les époux payer une location sans contrepartie réelle tirée par eux. Les juges du fond opèrent donc une stricte application de l'article 1131 du Code civil. Ils retiennent que la commune ou le commerce devait être exercé est faiblement peupl&ea...

« de l'article 1131 du Code civil.

Ils retiennent que la commune ou le commerce devait être exercé est faiblement peuplé et donc l'objectif d'exploitation de leur « point club vidéo » qu'ils s'étaient fixés ne pourrait jamais être atteint.

Un pourvoi en cassation est formé contre cet arrêt par la société locatrice des cassettes.

Le pourvoi est fondé sur un moyen unique divisé en 2 branches, d'un côté, la demanderesse au pourvoi fait valoir l'argument selon lequel la cour d'appel aurait confondu la cause et le motif du contrat et d'un autre côté, le pourvoi reproche à la cour d'appel d'avoir fait référence au motif déterminant du contrat sans pour autant avoir constaté que ceux-ci étaient rentrés dans le champ contractuel. La Cour de cassation choisit de s'éloigner de l'approche purement objectiviste de la cause en rejetant le pourvoi et en retenant ainsi la solution de la cour d'appel qui avait prononcé la nullité du contrat litigieux.

Elle retient cette solution au motif qu'il y'avait bien absence totale de cause en raison de l'impossibilité d'exécuter le contrat selon l'économie envisagée par les parties.

L'arrêt relève l'absence de "contrepartie réelle" à l'obligation du couple d'où une absence de cause entraînant la nullité du contrat. Il s'agit alors de savoir si l'existence de la cause dans un contrat synallagmatique doit-elle être apprécier au regard de l'existence de contrepartie à chacune des obligations des parties ? Afin de répondre à cette question nous nous intéresserons premièrement à l'abandon de l'appréciation objective de la cause de l'obligation (I) et pour finir nous analyserons la prise en compte de l'économie du contrat pour déterminer l'existence de la cause (II).     I)                   L'abandon de l'appréciation objective de la cause de l'obligation.   Afin de contrôler la validité du contrat, le juge peut vérifier l'existence de cause.

Si elle fait défaut, il peut prononcer la nullité de l'acte. Dans une première partie nous nous pencherons sur l'insuffisance de l'existence d'une simple contrepartie ne résidant que dans l'obligation de l'autre partie (A) et nous analyserons dans une seconde partie la nécessité d'une contrepartie réelle à l'obligation de payer (B).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles