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La transparence en droit des affaires

Publié le 13/04/2015

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LA TRANSPARENCE EN DROIT DES AFFAIRES Adolphe Brongniart disait en matière de sciences que « la transparence est ordinairement le caractère de la combinaison parfaite ; cependant l'opacité n'est pas toujours une preuve du contraire ». En droit des affaires, l'affirmation est tout aussi pertinente, puisque la transparence peut s'apparenter à la loyauté, la vérité, l'honnêteté, l'intégrité ou encore l'efficacité mais elle doit s'équilibrer avec d'autres principes tel que celui du « mur de la vie privée » (expression du député Royer-Collard) ou le secret de la vie des affaires. La notion de transparence vient du latin trans qui signifie au-delà et de parere qui signifie apparaître, se montrer. Elle est, par définition, la qualité de ce qui laisse paraître la réalité tout entière, de ce qui exprime la vérité sans l'altérer. La transparence, qui a pu avoir une dimension politique en URSS avec la glasnost mise en place par Gorbatchev (transparence, publicité des débats?), a aujourd'hui considérablement investi la vie des affaires. Ainsi que l'écrivent Edith Blary-Clément et Jean-Christophe Duhamel « la transparence est dépositaire d'une charge éthique qu'il faut insuffler dans le capitalisme contemporain » (2001-2010 : 10 ans de transparence en droit des sociétés). Mais faut-il tout laisser transparaître, comme ce qu'a fait la société Wikileaks en 2010 en diffusant de nombreux documents diplomatiques américains au caractère confidentiel, évènement où la transparence a atteint son paroxysme ou plutôt rester discret, une des qualités que l'on peut attribuer aux tribunaux de commerce ? Discrétion mais aussi sécurité car aujourd'hui avec les nouvelles technologies, il faut apprendre l'art de se taire (lien fait par J. Million en 1996) afin d'éviter de fragiliser la vie des affaires. Il est nécessaire de trouver un véritable équilibre : tout connaître et tout révéler peut revenir à une société contrôlée par le « Big Brother », situation insoutenable que les Américains ont pu dénoncer. Aux Etats-Unis, après les scandales financiers tels ceux des sociétés Enron ou WorldCom, la loi Sarbanes-Oxley de 2002 a affirmé cette volonté d'avoir plus de transparence. Elle s'est traduite en France par la loi de Sécurité financière du 1er août 2003 qui codifie des recommandations en matière de gouvernance afin de protéger les investisseurs. Elle a trois objectifs : accroître la responsabilité des dirigeants, renforcer le contrôle interne ainsi qu'une réduction des sources des conflits d'intérêts. La LSF a pour but de produire une information financière de meilleure qualité et ainsi d'accéder aux demandes du marché pour plus de transparence : dans les SA par exemple, le président du Conseil d'Administration doit rendre compte des procédures de contrôle interne mises en place par la société dont l'évaluation sera prise en compte dans le rapport de gestion selon l'article L225-37 du code de commerce. La transparence est réclamée à tous les niveaux, français comme européen. En effet, l'existence au niveau européen d'un registre du commerce et des sociétés (European Business Report) permet à tous d'avoir les informations concernant la création de sociétés. Les secrets qui sont cachés sont sanctionnés par le droit en fonction de leur rapport à la transparence établi par le droit. L'équilibre entre transparence et opacité répond à un impératif d'intérêt général. Il faut pouvoir équilibrer les différents intérêts : le secret professionnel va toucher à la fois l'intérêt général et l'intérêt particulier. La loi Macron voulait l'...
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« La transparence est réclamée à tous les niveaux, français comme européen.

En effet, l’existence au niveau européen d’un registre du commerce et des sociétés (European Business Report) permet à tous d’avoir les informations concernant la création de sociétés.

Les secrets qui sont cachés sont sanctionnés par le droit en fonction de leur rapport à la transparence établi par le droit.

L’équilibre entre transparence et opacité répond à un impératif d’intérêt général.

Il faut pouvoir équilibrer les différents intérêts : le secret professionnel va toucher à la fois l’intérêt général et l’intérêt particulier.

La loi Macron voulait l'instauration, via un amendement parlementaire en commission, d'un "secret des affaires", assorti de lourdes peines de prison et d'amende en cas de violation, au motif de protéger les entreprises de l' espionnage économique, mais cette disposition a suscité de fortes protestations Bien que le secret professionnel soit nécessaire dans certaines conditions, il n’est pas prêt de rentrer dans le code civil.

L’information va permettre de pouvoir mieux voir et comprendre la vie des affaires ainsi que de contrôler le risque.

En effet, si aujourd’hui l’on recherche une certaine transparence c’est pour faire face à l’incertitude et aux risques qu’elle peut créer.

En droit des sociétés, la société anonyme est une société destinée à être cotée en Bourse donc les exigences de transparence vont être plus lourdes afin de garantir une certaine sécurité.

Nous voyons donc que l’enjeu de la transparence regroupe à la fois le droit commercial, le droit des sociétés mais également le droit des contrats.

En effet la vie des affaires comprend l’exécution des contrats.

Selon le rapport Doing Business de 2015, la France est 10 ème en termes d’exécution des contrats.

Cette efficacité peut se comprendre notamment par l’insertion d’obligations d’informations par le législateur (par exemple la loi Hamon de mars 2014) destinées, surtout en droit de la consommation, à protéger les parties les plus faibles.

L’équilibre entre transparence et secret doit tendre vers une efficacité des relations issues de la vie des affaires.

La transparence semble prendre une place de plus en plus fondamentale dans la vie des affaires mais dans quelle mesure sa présence ne doit pas être absolue afin de sécuriser ce monde des affaires ? La transparence est un moyen de rendre efficace les relations dans la vie des affaires (I), mais elle peut être un obstacle à la sécurité des rapports (II).

I.

La transparence, moyen d’efficacité des relations dans la vie des affaires La transparence est une condition essentielle au bon déroulement des opérations commerciales car elle est source de confiance de la part de l’ensemble des acteurs qui y participent ou qui désirent y prendre part.

Cette confiance se caractérise par l’intervention du législateur avec la mise en place de. »

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