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Le procès Papon

Publié le 04/12/2018

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La carrière de Maurice Papon invitait, en effet, à se pencher sur l’indulgence dont il avait bénéficié en 1944. Elle amenait également à rappeler son rôle durant la guerre d’Algérie, où le préfet de police avait par deux fois couvert, sinon initié, une sauvage répression contre les manifestants algériens (17 octobre 1961) et français (Charonne, 8 février 1962). En polarisant l’intérêt sur l’épuration et le drame algérien, les médias comme l’accusation jetaient quelques zones d’ombre sur l’action du général de Gaulle, coupable d’avoir freiné le zèle épurateur à la Libération ; coupable, également, d’avoir entériné deux terribles bavures. En rappelant les nécessités du maintien de l’ordre (Pierre Messmer) et en refusant les joies moroses de la flagellation (Philippe Séguin), les gaullistes allumaient

Le 8 octobre 1997 s’ouvrait, devant la cour d’assises de Bordeaux, le procès de Maurice Papon. Il aura fallu attendre quelque seize ans pour que les plaintes pour crimes contre l’humanité avancées dans cette affaire aboutissent enfin. Certes, la cour devait, au premier chef, apprécier les responsabilités de ce haut fonctionnaire. Mais les débats - amplifiés par les médias -dépassaient bientôt la personne de Maurice Papon pour mettre en cause et une époque, et un régime. Loin de conduire à une vision apaisée du passé, les polémiques attisèrent les enjeux de mémoire. Preuve que le temps n’avait pas cicatrisé les plaies ouvertes sous l’Occupation.

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