L'ordinatio imperii

« Ce texte est l’Ordinatio imperii (la mise en ordre de l’empire) de 817.

Il s’agit d ‘une traduction modi ée de P.

Riché et G.

Tate présente dans leur livre Textes et documents d’histoire du Moyen-Age (Ve-Xe siècles), publié aux éditions Sedes en 1974.

Il s’agit d’un texte à caractère normatif car il impose une règle obligatoire, qui a vocation à être respectée.

Celle-ci s’efforce de régler le problème de la succession de l’empereur Louis le Pieux. A partir de l’année 751, la dynastie mérovingienne disparait et une nouvelle dynastie prend le pouvoir: celle des Carolingiens.

Elle arrive au pouvoir grâce à un concours de circonstances favorables et au talent politique de Pépin le Bref.

Cet empire carolingien s’organise autour d’un pouvoir fort, d’une idéologie qui repose sur la volonté d’unité et d’une pratique administrative qui a le soucis des affaires locales.

Mais cet Etat carolingien a des ressources extrêmement faibles.

Elles ne permettent pas de supporter longtemps les structures politiques et administratives qui étaient voulues par les princes carolingiens.

De plus, l'unité de l'Empire carolingien est menacé par des raids vikings et par les ambitions grandissantes des aristocrates. Dès les années 820, on a déjà les premiers signes de l’éclatement de l’Empire qui se manifestent.

Charlemagne, à sa mort, en 814 n’a plus qu’un ls survivant; Louis le Pieux ce qui facilite la succession.

L’Empire carolingien tout entier lui revient donc.

Louis le Pieux, lui, a trois ls et la question de la succession est donc primordiale.

Il y a la persistance de la tradition germanique, ancrée dans les esprits depuis des siècles qui veut que le territoire sur lequel règne le père soit divisé de manière équitable entre ses ls.

Cependant, l’Eglise a un poids important dans l’Empire et selon elle, le titre impérial ne peut pas accepter une conception patrimoniale du pouvoir et donc en principe, la dignité impériale exclue un partage de l’Empire.

Ainsi, Louis le Pieux, soucieux de garantir l’unité de l’Empire, promulgue en l’an 817 l’Ordinatio imperii (l’ordonnancement de l’Empire), sur laquelle Lothaire va s’appuyer pour défendre sa positon dans les années qui suivent la mort des son père. Ainsi la question de la succession au sein de l’empire pose problème.

Nous pouvons donc nous demander comme cette dernière va être réglée. fi fi Nous verrons dans un premier temps que l’Odinatio imperrii de 817 témoigne de la place prépondérante du christianisme au sein de l’Empire (I) et dans un second temps, nous verrons qu’elle marque une rupture avec la tradition germanique sur la succession (II). fi fi TD 7: LA DÉDACENDE DE L’ETAT. »