A quel type de vérité nous Conduit la réflexion philosophique ?

Quel est le sens de la réflexion philosophique dans son rapport à la vérité ? * Points de repère pour situer la question et ses enjeux théoriques. - Les sciences produisent des connaissances vraies, si l'on veut, des vérités, dans des domaines limités et spécifiques. Mais elles ne fournissent pas, de ce seul fait, une connaissance de la vérité (puisqu'on ne peut saisir et définir les vérités qu'elles produisent qu'en relation à des domaines d'objets particuliers). - L'expérience humaine, qu'il s'agit de maîtriser ou du moins d'élucider, forme un tout, dans lequel connaissances particulières et finalités de l'action doivent être situées. Parvenir à saisir la portée d'une connaissance particulière dans le difficile processus de compréhension du tout de l'expérience, n'est-ce pas accéder à un autre type de vérité, qui ne contredit pas celui qui est visé par la science, mais l'intègre à l'effort de lucidité qu'enveloppe la philosophies, entendue comme « amour de la sagesse » ? - Le libellé du sujet fait référence à la réflexion philosophique, considérée dans son unité de démarche, par-delà les différences entre les systèmes de philosophie. Cette précision est d'importance, car elle invite à ressaisir le sens d'une activité intellectuelle au moment même où elle s'accomplit aussi bien que dans sa portée générale : l'approche simplement doxographique (= consistant à noter des opinions) de la philosophie est écartée, car elle aboutit à « oublier » la démarche pour ne plus considérer que ses produits. L'historicité des systèmes de propositions appelés philosophies et assimilés à des catalogues d'opinions n'invalide pas l'activité critique et fondatrice de la réflexion philosophique elle-même : en ce sens, il y a une vérité de la critique platonicienne de la rhétorique (cf. Gorgias, de Platon) et ceci, quelles que soient les circonstances particulières qui furent l'occasion de cette critique.