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blaise pascal

Publié le 16/05/2013

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pascal
Commentaire 2 : Pascal, Pensées, 1670 Situation du passage : Ecrit par Blaise Pascal, auteur du XVIIe, mathématicien et homme de lettre. Il fit ses études chez les jansénistes. Pascal conçoit en 1656 une Apologie de la religion chrétienne dont les fragments ont été regroupés et publiés après sa mort sous le titre de Pensées L'objectif de son ouvrage était de ramener les libertins, càd ceux qui voulaient s'émanciper de la pensée et de la morale chrétienne, sur la voie de la religion. Ainsi, Pascal veut rabaisser l'homme, remettre en cause l'orgueil de l'homme, qui croit pouvoir maîtriser l'univers alors qu'il est perdu entre deux infinis. Il a déjà évoqué « la misère de l'homme égaré, dans ce recoin de l'univers sans savoir qui l'y a mis «. Dans ce passage, il évoque la place de l'homme dans l'univers, à partir de la contemplation de l'infiniment grand et de l'infiniment petit. Pascal, va, à partir d'une observation, prouver l'existence rationnelle de Dieu. C'est le fragment 230 : «Disproportion de l'homme «  Question : En quoi réside la force argumentative du texte ? Plan : Linéaire. Structure du texte : L.1-23 : contemplation de l'infiniment grand L.24-29 : Réflexion inspirée par cette contemplation, remise en cause de l'homme L.30-45 : Contemplation de l'infiniment petit (découverte) L.45-fin : Réflexion inspirée par double contemplation morale et intellectuelle de la disproportion de l'homme. Contemplation de l'infiniment grand (l.1-23) Premier mouvement Pascal confronte l'homme à des choses de plus en plus grandes : nature, soleil, firmament (ciel) « Que...que « + Accumulation des subjonctifs présents à valeur injonctive : invitation pressante, passion qui anime Pascal Phrase ample, qui suggère l'ampleur du spectacle qu'il donne à voir 1er que > 2e que < 3e que > 4e que < 5e que parce que nature > objets bas < Soleil > terre < firmament cadence majeure, effet d'agrandissement, suggère l'immensité de l'espace par le rythme de la phrase L.8 : « qu'il s'étonne « : être frappé par le tonnerre (sens XVIIe) La terre est une pointe, et le vaste tour du Soleil est un point aussi PCQ ce qui est grand pour nous est petit dans une autre mesure Articulation : « Mais si notre vue... « (l.11) Deuxième mouvement Imagination = Déduction = Anticipation Imaginer ce que l'on va découvrir après [à l'époque, découverte du télescope des autres planètes] Le lecteur : déjà étonné avec la première phrase, mais en plus, on lui demande d'imaginer encore plus ! L.12 : « elle se lassera « : l'imagination en est incapable parce que notre vue est minable, on ne peut pas découvrir l'espace infini. L.14 : « n'est qu'un trait imperceptible dans l'ample sein de la nature « : locution négative restrictive, antithèse grand/petit rabaisse les capacités de l'homme, lui faire prendre conscience. Les capacités de raisonnement de l'homme ne sont que des « atomes « (l.18). L'homme n'a pas grand-chose, pas de pouvoir. L.19 : « C'est une sphère « : présent de vérité général. « partout...nulle part « : antithèse Pascal utilise une image (géométrique) pour définir l'infinité de l'univers et pour décrire l'infinité de Dieu  (lien avec la religion) Croire en l'existence d'un être infini en lui-même, vertige de l'infiniment grand, frappé d'étonnement, perdu dans cette pensée (l.23) Son originalité : renforce l'argument traditionnel (immensité de l'univers) avec l'immensité de Dieu Il valide et applique la formule. Raisonnement presque mathématiques Mais aussi persuasion : parce qu'il nous rend sensible (stupéfaction) de la toute-puissance de Dieu. Réflexion de la contemplation de l'infiniment grand (l.24-29) Changement de perspective : il invite l'homme à contempler ce qu'il est. Poursuite des anaphores des subjonctifs à valeur injonctive. L.25 : « ce qu'il est (au prix de) ce qui est « = Rien. Paronomase : sonorités semblables mais sens différents. (ton ironique : l'homme est évidemment rien par rapport à l'infiniment grand) Pas besoin de préciser, l'homme l'a compris, il en fait le constat. Prise de conscience de sa petitesse. L.25 : « canton détourné « / centre de l'univers. L.26 : « petit cachot « : univers, càd tout ce qu'on arrive à concevoir, image dépréciative (ironie) images frappantes dans le but de persuader. On n'arrive pas à accéder à la connaissance d'ailleurs, on est sur une île sans savoir pourquoi, comment, où, quand... L.27 : « la terre, les royaumes, les villes, soi-même « gradation inverse, de plus en plus rien. Invitation à l'humilité, pour faire abandonner l'orgueil L.29 : « Qu'est-ce ? « Question rhétorique. Réponse L.54 : Néant. (art de persuasion : laisse les lecteurs finir le raisonnement) Contemplation de l'infiniment petit (l.30-45) « Mais « début de l'autre mouvement Mots forts : « prodige étonnant «, + vertigineux, + stupéfiant stimule la curiosité du lecteur Le ciron est ce qu'on connaît de plus petit (l.31) : la base. Le plus petit à l'oeil nu L.32-34 : « jambes, veines, sang, humeurs, gouttes, vapeurs « accumulation, énumération, emboitement effet poupée russe, mise en abyme : vertige. Il y a toujours quelque chose de plus petit qui existe. L.35 : « épuise ses forces « reprend l.16 : « beau enfler nos conceptions « les forces de l'imagination de l'homme sont épuisées L.36 : « Il pensera que... « certes, mais ce n'est pas ça le plus petit. L.38 : « abîme « : trou sans fond (mot très fort) L.38 : « je lui veux... « passion de l'auteur, exprimer ses émotions, partager ses sentiments, aider le lecteur à épuiser son imagination, lyrisme de la démonstration L.39 : « immensité...atome « opposition : une immensité dans ce qu'il y a de plus petit L.41 : « firmament, planètes, terres « mise en abyme, enchâssement, accumulation, vertige : immensité du petit (intuition de Pascal lui fait imaginer que les atomes ont les même structure que les planètes) L.40-44 : de nouveau, subjonctifs à valeur injonctive. L.44 : « sans fin et sans repos « répétition pour accentuer. L.44 : « merveilles « nous fait partager son émerveillement Réflexion inspirée par la double contemplation (l.45-fin) Jeu d'antithèses : L.48 « tout à l'égard du néant «, l.50 « de l'infini et du néant «, l.54 « un néant à l'égard de l'infini «, « un tout à l'égard du néant « , l.55 « rien et tout « But : nous plonger dans un état d'admiration. L.45 « n'admirera, l.49 « s'effraiera «, l.51 « tremblera «, « curiosité se changeant en admiration «, « contempler « But : nous montrer que notre échelle n'est rien, combien elle est disproportionnée (voir titre) But : arrêter d'être présomptueux (les hommes de la Renaissance croient pouvoir tout découvrir, leurs fins et principes) Sonorités : (in)vinciblement, (im)pénétrable suggèrent (in)capacité de l'homme Pascal démontre Dieu en faisant en sorte que l'homme accepte humblement, à travers sa propre raison. Pas e réponse à cause finale En conclusion générale de l'étude de ce texte : Persuasion : rythmes, images frappantes, mots qui suscitent l'émotion (admiration, angoisse, effroi) + Application d'un esprit mathématiques à une démonstration qui a une fin morale Vision pessimiste de l'homme (antihumaniste) parce que démonstration que l'homme est limité dans sa capacité de connaître. Càd que la raison humaine est certes capable de faire indéfiniment progresser les sciences, mais tout ce qu'il peut trouver est infime par rapport à la réalité de la nature. Faire prendre conscience que la fin des choses est invinciblement cachée à l'homme. Disproportion entre l'homme fini et la nature infinie. Nous ne pouvons qu'échouer à comprendre ce qui est, d'où la nécessité, pour Pascal, de la recherche de Dieu, de celui à qui appartient la possibilité de connaître la mesure de toutes choses, parce qu'il en est le créateur. Volonté d'humilier l'homme, l'invite à abandonner sa présomption. L'homme est faible dans sa capacité à connaître.

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