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Char, René - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Char, René - écrivain. 1 PRÉSENTATION Char, René (1907-1988), un des plus grands poètes français du XXe siècle, engagé dans son temps, dont l'oeuvre, souvent elliptique, s'achemine vers le dépouillement du langage. 2 L'ENRACINEMENT DANS LE VAUCLUSE Né à l'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), René Char y passe l'essentiel de son existence. Sa poésie y trouve une large part de son enracinement. « J'avais 10 ans. La Sorgue m'enchâssait. Le soleil chantait les heures sur le sage cadran des eaux «, écrit-il dans la Parole en archipel (1962). Le jeune René est marqué par la mort de son père en 1918. Il fait ses études au lycée d'Avignon et suit sans entrain les cours de l'école de commerce de Marseille. En 1928, il publie son premier recueil, les Cloches sur le coeur, qui n'appartient pas encore à sa manière future. 3 L'EXPÉRIENCE SURRÉALISTE En 1929, il publie Arsenal et adresse un exemplaire du recueil à Paul Éluard, avec qui il se lie bientôt d'amitié. Il rencontre André Breton, Pablo Picasso, René Crevel, Louis Aragon et adhère au mouvement surréaliste. L'année suivante, il publie Ralentir travaux, en collaboration avec André Breton et Paul Éluard. Artine, dont le prière d'insérer est rédigé sous forme de petites annonces par les deux poètes, est publié la même année aux Éditions Surréalistes. En 1934, le Marteau sans maître regroupe les textes écrits précédemment, auxquels viennent s'ajouter l'Action de la justice est éteinte (1931) et les Poèmes militants (1931-1932), deux recueils marqués par le mode d'écriture propre aux surréalistes, ainsi qu'Abondance viendra. À partir de 1935, René Char s'éloigne du mouvement surréaliste. Sa Lettre à Benjamin Perret, le 7 décembre 1935, signe la rupture. Il continuera néanmoins à partager les positions antifascistes du mouvement et conservera des relations privilégiées avec Paul Éluard, ainsi qu'une certaine fraternité avec André Breton. 4 LA RÉSISTANCE En 1936, Moulin premier annonce la naissance d'une nouvelle poétique entendue comme « connaissance productive du Réel «. Mais l'existence du poète est traversée par une sorte de crise qui dure jusqu'en 1938. Il tente de redresser l'entreprise familiale, la Société anonyme des plâtrières de Vaucluse, dont il devient administrateur, mais démissionne rapidement de son poste. S'ensuivent de longs mois de maladie et de convalescence. Mobilisé en 1939 sur le front d'Alsace, René Char rejoint le Vaucluse après la déroute de 1940. Dès l'année suivante, il entre dans la clandestinité et dans la résistance armée, sous le pseudonyme de « capitaine Alexandre «, et se distingue par son courage et son sang-froid. Il adhère à l'Armée secrète du général Delestraint et participe à la section atterrissage-parachutage du Vaucluse. Volontairement, il ne publie rien de 1940 à 1944. Cependant, l'expérience du combat et de l'engagement marque son oeuvre. 5 LE TEMPS DE LA MATURITÉ Après la Libération, il renonce à toute carrière politique et fait paraître deux recueils qui établissent définitivement sa renommée, Seuls demeurent (1945) et le Poème pulvérisé (1947), bientôt réunis dans Fureur et Mystère (1948). Entre-temps paraissent les Feuillets d'Hypnos (1946), un carnet d'aphorismes, de réflexions et d'extraits de lettres, fruit de son engagement pendant la guerre. Ami d'Albert Camus, de Georges Braque, il publie alors quelques-uns de ses plus beaux recueils : les Matinaux (1950), Recherche de la base et du sommet (1955), la Parole en archipel, (1962), le Nu perdu (1971), Aromates chasseurs (1976). En 1965, il s'engage encore en organisant une campagne de manifestations contre l'implantation en HauteProvence d'une base de lancement de fusées atomiques. En 1978, il s'installe définitivement non loin de l'Isle-sur-la-Sorgue, dans sa maison des Busclats, où il vit jusqu'à sa mort. 6 UNE ESTHÉTIQUE DU FRAGMENT ET DE L'INTENSITÉ L'oeuvre de René Char est souvent qualifiée d'hermétique. En effet, le poète ne maintient qu'allusivement les éléments qui pourraient éclairer le poème en l'enracinant dans une réalité vécue. Sa poésie sait néanmoins affirmer toute la sensualité de la réalité sensible. On y retrouve les paysages, les végétaux et le bestiaire provençaux. Poésie du mot plus que de la phrase, du geste plus que du mot, l'art de René Char est proche du silence. Il n'est pas étonnant que la forme brève de l'aphorisme l'ait autant tenté. Sa parole poétique, en effet, est indissociable du fragment. L'accès à un « Grand Réel « n'est possible que par « un arrachement souverain qui ne s'attarde pas « (Michel Jarrety). La concaténation des images aboutit à une esthétique de l'intensité : « L'éclair me dure « (la Parole en archipel). 7 L'OUVERTURE SUR LES AUTRES ARTS René Char a tenté des expériences dans les autres domaines artistiques. Les poèmes dialogués de Trois coups sur les arbres (1967) relèvent du théâtre ou de l'argument de ballet. En 1947, l'auteur tente de faire réaliser un film à partir de Soleil des eaux (1946). En 1952, Roger Planchon monte Claire, une pièce en dix tableaux, adaptée à la radio en 1955. Le poète est sensible également à la peinture. La figure de Georges de La Tour traverse l'oeuvre entière. L'itinéraire de Van Gogh, auquel il a consacré Voisinages de Van Gogh (1985), le fascine également. Il signe des textes de présentations d'expositions, rassemblés dans Recherches de la base et du sommet (1955). Dans un mouvement inverse, de nombreux peintres illustrent ses recueils, notamment Dalí, Kandinsky, Miró, Matisse, Picasso, Giacometti, Nicolas de Staël, Braque. La Nuit talismatique, publié en 1972 dans la collection « les Sentiers de la création « mêlant texte et illustrations, évoque les années 1955-1958 où il fait lui-même l'expérience du dessin, de la gravure et de la peinture sur galets ou écorces de bouleau séchées. Pierre Boulez compose trois cantates sur trois de ses recueils : le Soleil des eaux (1948), le Visage nuptial (1951) et le Marteau sans maître (1956). 8 UNE RECONNAISSANCE UNANIME Les oeuvres complètes du poète paraissent en 1983 dans la « Bibliothèque de la Pléiade «. Albert Camus, lors d'une conférence de presse donnée à Stockholm avant la remise de son prix Nobel de littérature en 1957, a déclaré : « Cette oeuvre est parmi les plus grandes, oui vraiment les plus grandes, que la littérature ait produites. Depuis Apollinaire en tout cas, il n'y a pas eu dans la poésie française une révolution comparable à celle qu'a accomplie René Char. « Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« 8 UNE RECONNAISSANCE UNANIME Les œuvres complètes du poète paraissent en 1983 dans la « Bibliothèque de la Pléiade ».

Albert Camus, lors d'une conférence de presse donnée à Stockholm avant la remise de son prix Nobel de littérature en 1957, a déclaré : « Cette œuvre est parmi les plus grandes, oui vraiment les plus grandes, que la littérature ait produites.

Depuis Apollinaire en tout cas, il n'y a pas eu dans la poésie française une révolution comparable à celle qu'a accomplie René Char.

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