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Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, Tristesse de la lune

Publié le 11/09/2006

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baudelaire

Dans ce poème , nous assistons à une scène magnifique où la lune, une femme rêveuse mais triste et  un poète amoureux de celle-ci va recueillir les larmes de sa douce et les gardera, jalousement, dans  son cœur ,à l'abri d'autres regards.    G. Flaubert a écrit dans une lettre adressée à Baudelaire le 13 juillet 1857 "Vous avez trouvé le  moyen de rajeunir le romantisme. Vous ne ressemblez à personne ce qui est la première des  qualités. L'originalité du style découle de la conception. La phrase est toute bourrée par l'idée à en  craquer. J'aime votre âpreté avec ses délicatesses de langage qui la font valoir, comme des  damasquinures sur une lame fine." Évidement, il avait raison. Et que dire de plus. Flaubert venait  d'analyser toute la beauté et la finesse de l'œuvre baudelairienne. Mais nous ne sommes pas ici  pour remettre en cause ses propos mais bien pour faire notre propre commentaire et analyse d'un  de ses nombreux chefs-d'œuvre que je nommerais: « Tristesse de la lune «.    Pour débuter cette analyse, je voudrais insister sur le fait que bien que se soit un poème romantique  car axé sur les émotions, les sentiments et bien évidement la nature avec cette femme qui est  comparée à la lune, il garde une forme classique avec ses vers en alexandrin et leur nombre  formant un sonnet : il y a deux quatrains et deux tercets .    Nous allons d'abord nous intéresser à la forme du sonnet.  Comme vous l'aviez sans doute remarqué, les rimes des deux premières strophes, les deux  quatrains, sont des rimes croisées (abab) allant de rimes riches pour celles en « a « à pauvres pour  celles en « b «. Ensuite, les deux tercets sont en rimes suivies(aab-ccb) allant de rimes riches pour  celles en « a « et en « c « en rimes suffisantes/pauvres pour celles en « b «.    Maintenant, intéressons-nous aux figures de style utilisées dans ce texte.  La première figure de style que je vais énoncer est celle qui ma laissé la plus perplexe : cette  personnification de la lune ou cette réification de la femme, je ne sais pas la quelle est la bonne car  si c'est bien une personnification, le poète serais « amoureux « de la lune mais si il est bel et bien  question de réification, alors il compare cette femme à cet astre si beau mais indubitablement si  seul. En y regardant plus attentivement, dans la première, la troisième et la quatrième strophes la  réification serait la meilleure proposition bien qu'il y ai une comparaison avec: « (...)la lune rêve  avec plus de paresse; ainsi qu'une beauté,(...) « ce qui ferait pencher vers la personnification, ce  que la deuxièmement strophe a l'air de confirmer. En fait, cette ambiguïté donne tout son charme  au poème, le rendant plus attractif car, que le sujet soit la lune ou la femme, l'un comme l'autre  a un sens, différent ,bien sûr, mais un sens fantastique qui conviendra au lecteur quel qu'il soit.  La seconde est l'allitération des sons « ss «, « an « et « eu «:tout ces sons donnent une idée de  paresse et tranquillité ce qui convient parfaitement à l'ambiance du sonnet.    Ce qu'il y a de plus formidable dans cette élégie, en plus de la beauté du texte, de la rythmique,  de cette notion d'entrelacement entre le sujet lune/femme est qu'elle a provoquée en moi une forte  émotions qui mélangeait tristesse et joie, idée de solitude et d'amour profond. Après la lecture,  ce sentiment est resté en moi un long moment et je n'ai pu m'empêcher de penser à ce pauvre poète  amoureux de quelque chose, astre ou humaine, si mélancolique et inaccessible .En d'autre mot : un  poème qui ne laisse pas indifférent.

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