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Chklovski, Viktor - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Chklovski, Viktor - littérature. Chklovski, Viktor (1893-1984), écrivain et théoricien de la littérature russe, l'un des représentants, avec Boris Eichenbaum, Roman Jakobson et Iouri Tynianov, du formalisme russe, qui a profondément influencé la littérature russe des années vingt et la critique littéraire contemporaine. Né à Saint-Pétersbourg, fils d'un professeur de mathématiques, Chklovski fait des études de lettres dans sa ville natale. Créateur en 1914, avec Eichenbaum, de la Société pour l'étude du langage poétique (OPOIAZ), dont les recherches rencontrent celles du futurisme, il en devient la figure centrale. Dans les années vingt, Chklovski rejoint le groupe littéraire pétersbourgeois des Frères Sérapion qui, au même titre qu'OPOIAZ, considère la création poétique comme une entité autonome, un phénomène singulier avant tout linguistique, et à ce titre s'efforce d'en étudier non pas le sens ou la valeur sociale, mais la structure formelle. L'objet littéraire n'est ainsi envisagé que sous l'angle de ce qui le fonde, sa littérarité. La théorie qui en découle, et sur laquelle se fondera le structuralisme pour révolutionner les études littéraires, est exposée dans divers écrits : la Résurrection du mot (1914), Sur la poésie et le langage extra-rationnel (1914), et surtout Théorie de la prose (1925). Dans ce dernier essai, qui théorise le résultat de plusieurs études entamées au début des années vingt et consacrées précisément à des oeuvres en prose (le Déroulement du sujet ; Comment est fabriqué Don Quichotte et Tristram Shandy de Sterne et la théorie du roman, 1921 pour les deux), il développe sa théorie formaliste, et en particulier le phénomène de la « distanciation littéraire « (ostranenie), repris plus tard par Brecht sous le terme de Verfremdung. Il avait déjà exposé les principes de cette théorie dans sa dissertation l'Art en tant que procédé (1916). Ce qu'il appelle « distanciation « est une perception transformée de la réalité qui peut être provoquée par une variation de la perspective du narrateur. Chklovski étaye sa théorie en l'illustrant d'exemples puisés chez les plus grands auteurs : Tolstoï surtout, auquel il voue une admiration sans bornes et à qui il consacre dix années de recherche ( Matériau et Style dans Guerre et Paix, 1928), et dans une moindre mesure Dostoïevski. Chklovski a également donné des oeuvres de fiction, écrites durant son exil berlinois de 1922-1923 : Voyage sentimental (1923), récit autobiographique dans lequel il narre son engagement dans la Révolution de 1917 et le profond désarroi dans lequel l'ont plongé, ainsi que le pays tout entier, ses soubresauts ; Zoo, lettres qui ne parlent pas d'amour ou la Troisième Héloïse (1923), sorte de roman par lettres, en apparence dédié à la femme aimée, mais dont on se demande, par la manière dont il se dérobe perpétuellement à son sujet -- l'amour --, s'il n'est pas une vaste métaphore. En 1923, une amnistie l'autorise à rentrer en Union soviétique, mais moins d'une dizaine d'années plus tard, il doit renier le formalisme lors d'une auto-critique ( Monument d'une erreur scientifique, 1930) et est contraint d'adhérer à la doctrine officielle du réalisme socialiste. Il laisse des romans historiques, des essais, des critiques cinématographiques ainsi que d'importants essais littéraires et biographiques sur Tolstoï (1967), Dostoïevski, Maïakovski (1949) et Eisenstein (1973). Ses textes autobiographiques sont rassemblés dans Il était une fois (Zili-byli, 1964). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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