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Colette - écrivain.

Publié le 28/04/2013

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Colette - écrivain. 1 PRÉSENTATION Colette (1873-1954), romancière française, dont le motif principal de l'oeuvre est une célébration sensuelle de la nature dans tous ses états. 2 « LA FEMME LA PLUS LIBRE DU MONDE «(MAC ORLAN) Née à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne), Sidonie Gabrielle Colette garde de son enfance et de son adolescence bourguignonnes des marques indélébiles : non seulement un accent reconnaissable entre tous, mais aussi -- mélange de curiosité terrienne, de sauvagerie instinctive et de liberté instable -- un goût charnel du rapport au corps des choses et des êtres. Dès 1893, elle quitte la maison maternelle pour épouser l'écrivain parisien Henri Gauthier-Villars, dit Willy, son aîné de quinze ans. Willy immerge la jeune femme dans la vie parisienne et, bientôt, l'engage à écrire la série des Claudine, qu'il publie sous son nom. De Claudine à l'école (1900) à Claudine s'en va (1903), en passant par Claudine à Paris (1901) et Claudine en ménage (1902), se trame l'histoire, clairement autobiographique, d'une jeune fille librement provocante, ouverte à toutes les tentations de la vie, qui connaît un succès de scandale et impose rapidement en Colette l'image d'une féminité indépendante, se faisant de l'amour un drapeau. Séparée de Willy en 1906 et divorcée en 1910, Colette devient mime et actrice de music-hall en compagnie de son amie Missy. La Vagabonde (1910), premier livre à être publié sous le seul nom de Colette (et donc acte de naissance officiel de l'écrivain), puis l'Entrave (1913) rapportent cette expérience erratique, au double plan amoureux et professionnel : la liaison homosexuelle et l'aventure théâtrale se rejoignent en une même exhibition de soi (qui est souterrainement une recherche de soi par les marges). Remariée en 1912 à Henry de Jouvenel (dont elle a une fille, Colette, dite « Bel-Gazou «), elle devient journaliste l'année suivante et se consacre à la critique dramatique, notamment au Matin, tout en multipliant les chroniques, nouvelles et feuilletons. Sans doute la part la moins connue de son oeuvre, cette activité de presse est aussi l'une des plus passionnantes, sorte de laboratoire militant où, dans l'actualité, Colette explore les conditions et les difficultés de la liberté. Séparée de Jouvenel en 1925, elle épouse en troisièmes noces Maurice Goudeket en 1935 : c'en est alors fini de la marginalité sulfureuse. Colette devient « la sage du Palais-Royal «, avec son papier bleu, ses chats, ses saillies rocailleuses. Décorée de la Légion d'honneur, première femme membre (1945) et présidente (1949) de l'académie Goncourt, scénariste, dramaturge, modéliste, elle est de son vivant une des légendes, unanimement reconnues, de la littérature française. 3 LES INTERMITTENCES DU CORPS Ce parcours singulier qui caractérise la vie de Colette (la traversée en un demi-siècle de tout l'espace qui sépare le scandale de la gloire) n'aide pas nécessairement à une juste appréciation de son oeuvre. Il est cependant la marque d'une recherche obstinée de la vérité dont l'écrivain s'est fait un mot d'ordre intransigeant à usage personnel en même temps qu'un motif romanesque. Ses romans sont des tableaux de moeurs qui, parce qu'ils empruntent largement à la vie de l'auteur, s'avèrent une observation implacable, à la fois crue et émue, des faiblesses des êtres. Colette donne à la Belle Époque, puis, au-delà, au siècle des femmes, le plus précis et le plus inventif état de ses équivoques. Si les Claudine relèvent encore pour partie des émois sexuels de l'adolescence, la suite de l'oeuvre plonge loin et profond dans les troubles de l'amour multiple et dans le dédale de l'identité féminine, de l'Ingénue libertine (1909) à Gigi (1943), en passant par Mitsou (1919), le Blé en herbe (1923) et encore le Pur et l'Impur (publié en 1932 sous le titre original Ces plaisirs). Envisageant avec subtilité la littérature du point de vue de la femme, et retournant la logique du roman à la française, roman de formation et d'analyse, Colette exprime dans Chéri et la Fin de Chéri (1920 et 1926), selon une voie originale, l'insatisfaction de la relation sentimentale entre sexes, et dégage les contours d'une retraite qui ne serait pas une déroute mais un moyen de faire la paix avec le monde. 4 L'APOTHÉOSE DE LA NATURE C'est au volet autobiographique de son oeuvre qu'il revient de développer cet apaisement lucide à la Montaigne. Dans la Maison de Claudine (1922) puis dans la Naissance du jour (1928) et enfin dans ce chef-d'oeuvre qu'est Sido (1930), Colette recompose savamment ses souvenirs d'enfance pour construire la célébration de la figure de sa mère, Sidonie Landoy, faite de grandeur et de générosité ouvertes à la brutalité des désirs et forces de la nature. Les animaux, et en particulier les chats, qui ont tant contribué à l'image de Colette, prennent leur sens dans cette méditation érotique et morale sur le monde physique comme alternative. La grâce et la courtoisie félines s'opposent à la vulgarité des humains ( Dialogues de bêtes, 1904 ; Prisons et Paradis, 1932 ; la Chatte, 1933 ; Julie de Carneilhan, 1941). Elles sont l'inscription discrète de ce culte de la sauvagerie et de la dissidence qui n'a cessé d'être le coeur lyrique de l'oeuvre. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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