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Commentaire composé Supplément au voyage de Bougainville, Diderot.

Publié le 31/10/2011

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diderot

INTRODUCTION:

Nous sommes en présence d'un extrait du Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot, conte philosophique publié en 1771. Nous sommes dans le contexte du siècle des Lumières pendant lequel les philosophes se battent pour la liberté et l'égalité entre les hommes. Dans ce dialogue, Diderot fait raconter par son personnage le discours d'adieu que le vieillard tahitien fait à Bougainville en abordant des questions d'ordre moral et religieux. Il s'agit de voir comment Diderot, par le discours du vieux Tahitien, défend une certaine idée de l'homme et les valeurs du siècle de Lumières. Dans un premier temps, nous analyserons le discours persuasif et éloquent du Tahitien. Enfin, nous nous interrogerons sur la critique de la civilisation européenne.

 

DEVELOPPEMENT:

Tout d'abord, étudions le discours persuasif et éloquent du tahitien.

 Dès le début, le ton est assez vif notamment par l'apostrophe: « Et toi, chef des brigands » ligne 1, ce qui suggère l'insertion de deux crimes dans un monde qui les ignorait. Diderot utilise le registre polémique qui suscite l'indignation et la révolte, vise à défendre un point de vue opposé et à discréditer l'adversaire. Tout d'abord le vol avec le mot \"brigands\" et l'inégalité avec le mot \"chef \", le vieillard compare le civilisé à un brigand. Aussi, Diderot utilise le pronom personnel \"nous\" qui est l’indice d'une communauté harmonieuse et heureuse et ceci s'oppose au \"tu\", signe du surgissement, du désordre et du désaccord qui fait exploser la communauté originelle. De plus on voit apparaître un rythme binaire car ces deux pronoms se suivent tout le temps : tu, nous, tu, nous….

Ensuite Diderot fait une répétition « tous est à tous » ligne 4 des mêmes sons qui peut suggérer la cohésion de la communauté tahitienne, qui s'oppose à la répétition « la distinction du tien et du mien » ligne 5. Les explorateurs, avec les mots et expressions : « allumer en elles des fureurs » ligne 6, « elles sont devenues folles » et « féroce » ligne 7 et « haïr » ligne 8, sont formellement accusés d'avoir propagés le feu qui va se répandre comme un incident qui détruira tout. Lorsque le vieillard dit « nous sommes innocents, nous somme heureux » à la ligne 2 ; cela veut réellement dire que nous sommes heureux parce que nous sommes innocents : cette juxtaposition correspond à une coordination. Puis ligne 3 « Nous suivons le pur instinct de la nature », ici, l'instinct est opposé à la civilisation. Dans cet extrait de texte, on trouve beaucoup de phrase exclamative : « Ce pays est à toi ! » ligne 13, mais aussi énormément de question oratoire c'est-à-dire des questions dans laquelle la réponse est comprise : « et pourquoi? » ligne13. Diderot utilise ces questions pour l'aider dans son argumentation. On peut aussi le voir avec l'utilisation de l'impératif : « dis-nous » ligne 11 par exemple. On a une contamination de la violence. Le champ lexical de la violence est fortement présent : « fureurs inconnues » ligne 6, « folles » ligne 7, \"féroces\", « teintes de votre sang » ligne 8 et « esclave » ligne 10. Celui-ci souligne la colonisation.

Après avoir étudié le discours persuasif et éloquent du Tahitien, étudions la satire de la civilisation européenne.

Étudions à présent la satire de la civilisation européenne.

Diderot défend une société s'appuyant sur l'innocence et entraînant un bonheur : « nous sommes innocents, nous sommes heureux », ligne 2. Ceci est rattaché à la notion de nature très présente dans le texte : « nous suivons le pur instinct de la nature », ligne 3. Cette innocence est due à la copropriété « tout est à tous » ligne 4 et « nos mœurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes » ligne 25-26. Ce que les Européens qualifient d'ignorance est en fait l'innocence, la sagesse aidant au bonheur de cette société. Puis l'auteur défend le concept de la liberté et celui de la tolérance : « nous sommes libres », ligne 9. La liberté se manifeste aussi en opposition au terme « esclavage », ligne 10 et à travers le souci de tolérance la compréhension d'autrui est marquée par l'expression « nous avons respecté l'image qui est en toi », ligne 25.

 

CONCLUSION:

Diderot par la voie d'un vieillard, dénonce ici une société colonisatrice, injuste, immorale, violente face à un monde libre, simple, et tolérant aux autres. Ce texte s'appuie sur toutes les ressources de l'art oratoire pour faire triompher son point de vue, celui de l'esprit des lumières, c'est à dire le combat pour la liberté, la tolérance et l'égalité. Diderot propose à Rousseau une morale sociale et réhabilite l'idée que ce qui est naturel est spontanément vertueux. Le texte, Supplément au voyage de Bougainville, qui est la suite de Voyage autour du monde défend bien l'idée de l''homme et les valeurs du siècle des Lumières..

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