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commentaire de texte philosophique

Publié le 18/03/2011

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PROPOSITION DES SUJETS DE PHILOSOPHIE BACALAUREAT SERIE A4 Sujet : Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude Ordonnée : « La liberté n’est donc pas un programme qu’on puisse envisager de réaliser : mais elle permet de réaliser des programmes. Nous voulons dire que la liberté n’est ni derrière nous, ni devant nous au titre d’une chose que nous devons posséder, car alors elle serait une nature, ce qui est contradictoire. La liberté, c’est plus exactement la libération. Nous sommes attelés à une tâche de libération perpétuelle. La liberté c’est l’effort permanent par lequel l’homme hisse perpétuellement au-dessus de la nature et de lui-même, pour inlassablement, témoigner en faveur de la vie et au détriment des forces destructrices de la mort. (…) La liberté est au service de la vie mais elle ne se donne pas à récupérer à une fin quelconque de l’histoire de cette vie. Nous  pourrions même ajouter que si par impossible elle se donnait à récupérer sur la forme d’une victoire définitive sur l’anti-vie, c’est-à-dire la mort, elle ne deviendrait pas mois une forme de mort de l’homme. C’est pourquoi nous disons que la liberté de l’homme est plus exactement, dans les meilleurs cas, unes libération perpétuelle ; on doit renouveler sa liberté tous les jours comme on ferait pour une foi quelconque. Seules nos œuvres quotidiennes de libération parleront de notre liberté. » EBENEZER NJOH  MOUELLE, DE la médiocrité à l’excellence, (Essai sur la  signification Humaine du Développement). Edition clé, Yaoundé, 1998. P.P 123-124 CORRIGE Situation du texte : Le texte est tiré De la médiocrité à l’excellence d’ EBENEZER NJOH  MOUELLE Thème du texte : La liberté Problème philosophique : La définition de la liberté (La liberté se définit-elle comme un état statique, une finalité à atteindre ou alors, elle est une dynamique de l’action ?) Thèse de l’auteur : La liberté n’est pas un état statistique ou une finalité mais une véritable cause efficiente de l’action humaine. Elle ne se définit qu’à travers l’agir de l’homme. Problématique : Si la liberté est inhérente à l’action humaine, en quoi pourrait-on encore la cerner puisque l’homme pose diverses actions ? Cette conception n’ignore t-elle pas l’approche sociopolitique de la liberté ? EXAMEN ANALYTIQUE DU TEXTE A partir de la négation de ce que la liberté n’est pas, Njoh Mouelle la définit comme cette attitude qu’il faut mettre au service du développement en se démarquant de toutes les formes d’aliénation qui consacrent la médiocrité de l’homme (pauvreté morale, misère, snobisme, dépersonnalisation, aliénation culturelle et autres…). Cette liberté n’est pas un déterminisme spatio-temporel ou une quelconque valeur dont l’acquisition mettrait un terme à l’action ; elle est plutôt un détachement permanent donc une conquête permanente. Njoh Mouelle définit la liberté ici comme une conquête de soi, une élévation continuelle de chacun et de tous en vue de la recherche sans cesse d’un mieux être ou ce qu’il appelle « bien-étant ». La liberté est donc pour Njoh Mouelle le véhicule de la vie, de l’action et non une finalité, mais une étape particulière de celle-ci. C’est pour cette raison évident qu’elle doit être renouvelée quotidiennement dans chaque action  posée par l’homme. Cette libération permanente et journalière doit être l’émanation d’un travail de construction de soi. C’est dire qu’un véritable tourbillon de l’existence, objet de croyance de ce dynamique de l’action sans cesse créatrice est la liberté-action opposée à la liberté chose.   REFUTATION DU TEXTE En posant que la liberté est immanente à l’action, Njoh Mouelle oublier d’autres dimensions ou conceptions importantes de la liberté. Il met sous le boisseau la conception de la liberté comme un état que l’on vise, qu’on programme. Or toute libération est libération de quelque chose, c’est-à-dire qu’on peut évaluer le départ d’un état de domination à un état de libération. Par exemple, le passage de l’ignorance à la connaissance s’évalue et se programme. C’est d’ailleurs cette forme de liberté qui découle de la philosophie de spinoza et que Njoh Mouelle refuse. Pour spinoza, la liberté est égale à la puissance, à la connaissance parfaite, à la béatitude. On peut trouver une conception analogue chez Platon, chez Epicure où respectivement la connaissance des idées du monde Intelligible nous libère des préjugés du monde sensible, l’atteinte de l’ataraxie est une étape à atteindre de la liberté. Bien plus, la liberté est un état que l’on vit civilement, au plan socio-politique. Ici la liberté se définit par rapport au respect des lois. On pourra penser à Rousseau, à Hegel et d’autres philosophes. REINTERPRETATION DU TEXTE Ce texte au-delà des critiques est un moment essentiel de la réflexion de Njoh Mouelle où l’auteur montre que la vraie liberté est « la liberté-action » qui s’éloigne de la pseudo-conception de la liberté qui fait d’elle, soit la liberté-chose, soit la liberté-consommation ou alors une étape qui conduirait au bonheur. Par cette approche Njoh Mouelle voudrait que par un effort, ce travail de la liberté soit le moteur du développement. Cet extrait de texte permet également d’envisager un sujet-homme-résolument engagé dans le processus de libération à la dimension du héros Bergsonien qu’il présente et donc le souci permanent est de poser les actes qui incarnent les nouvelles valeurs. Sa tâche consiste à contribuer de façon efficiente et décise à l’achèvement d’un monde imparfait. La liberté-action est donc au service de la créativité. Pour sortir du sous-développement les africains doivent donc faire corps avec cette approche dynamique de la liberté. CONCLUSION Il était question dans texte pour Njoh Mouelle de savoir si liberté se définit comme un étant statique, une finalité atteinte, ou alors une dynamique de l’action. Pour lui, La liberté n’est pas un état statistique ou une finalité mais une véritable cause efficiente de l’action humaine. Elle ne se définit qu’à travers l’agir de l’homme. A l’analyse, il s’est avéré qu’en posant que la liberté est immanente à l’action, Njoh Mouelle semble oublier d’autres dimensions ou conceptions importantes de la liberté. Mais au-delà de cet aspect, il faut reconnaître avec lui par cet effort que la liberté soit le moteur du développement. Et pour sortir du sous-développement, les africains doivent faire corps avec cette approche  dynamique de la liberté. La liberté est donc une dynamique de l’action. Sujet proposé par TUWA Jérôme / IPR Philosophie / Est  Tél. : 99 61 19 08 / 75 85 27 92 PROPOSITION DES SUJETS DE PHILOSOPHIE BACALAUREAT SERIE A4 Sujet : Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée. « Notre liberté, c’est-à-dire, l’affirmation de notre humanité dans le monde actuel, passe par l’identification et la maîtrise du principe de la puissance européenne ; car si nous ne nous approprions pas ce principe, si nous ne devenons pas puissants comme l’Europe, jamais nous ne pourrons sérieusement secouer le joug de l’impérialisme européen. Par là nous sommes conduits à adopter une attitude positive, une attitude d’ouverture à l’égard de la civilisation européenne. Seulement la simple identification du secret de l’Europe, du principe de sa puissance, constitue un problème difficile, à cause de la complexité de la civilisation européenne. L’Europe s’offre à nous sous des visages différents et même opposés : de tous ces visages, chrétien, industriel capitaliste, industriel socialiste, lequel est le plus authentique, le plus important pour nous ? Le premier pas vers une réponse à cette question consiste à préciser qu’en disant « pour nous », nous ne visons pas notre essence, ce que nous sommes en propre, mais ce que nous avons à être. C’est notre devoir-être et non notre être distinctif, qui doit orienter notre questionnement ».   Marcien TOWA. Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle Situation du texte : Extrait de l’Essai sur le problématique philosophique dans l’Afrique actuelle de Marcien TOWA. Thème : Le développement. Problème de l’auteur : Towa veut défini le principe fondamental sur lequel l’Afrique doit s’appuyer pour se développer et s’émanciper de la domination occidentale. Thèse de l’auteur : Pour Towa, l’Afrique ne peut s’émanciper de la domination occidentale que si les africains prennent la résolution de sortir de leur être distractif pour maîtriser le secret de la puissance des occidentaux. Problématique : Nier notre être distinctif pour s’identifier à la civilisation occidentale comme le pense Towa n’est-ce pas là un signe évident d’aliénation ?  Bien  plus, la maîtrise au secret de la puissance européenne donc il prône constitue-t-elle la seule voie par laquelle les africaines doivent passer pour trouver à leurs problèmes des solutions efficaces et dynamiques ? EXAMEN ANALYTIQUE DU TEXTE Dans ce texte Towa insiste sur l’idée selon laquelle l’émancipation de l’Afrique de la domination Occidentale passe par la maîtrise et l’assimilation de la puissance technocratique. Ainsi l’essor de notre dignité anthropologique, de l’exaltation de notre personnalité passe par « la maîtrise de la puissance européenne ». Il s’agit à ce niveau d’une puissance techno-scientifique pour caresser l’espoir de sortir « du joug de l’impérialisme européen ». Il est significatif que le meilleur devenir de l’Afrique et des africains passe essentiellement par la maîtrise de la science, symbole de la victoire de l’occident sur nous. Towa met en relief dans ce texte la complexité avérée de la civilisation européenne. Ce pendant, il estime que la première démarche à entreprendre par les africains pour surmonter cet obstacle, cette difficulté, c’est précisément de nier leur être distinctif, c’est de sortir de leurs ghettos culturels ancestraux pour viser le « devoir-être ». Ce devoir-être est à savoir comme  projection hors de nous-mêmes, hors de ce que nous sommes ou avons été. Et pour cela, ce devoir être suppose aussi une mutation à l’intérieur de notre être en soi, de notre authenticité. Même si la civilisation européenne est complexe du fait de la multiplicité des visages qu’elle présente, notamment « Chrétien, industriel, capitaliste, industriel socialiste », notre effort selon Towa, doit s’orienter vers la nécessité historique de nous déterminer par rapport à la nodosité, une modernité dominée par la rationaliste technoscientifique, ce qui suppose la négation de notre essence intime. REFUTATION Ici il faut s’interroger sur les risques d’aliénation qu’il y a à nier notre être pour s’identifier à la civilisation européenne. Nous savons que la civilisation occident    le est dominée par les valeurs quantitatives de la matérialité. Or en développant les valeurs spirituelles qui font le substrat de la culture africaine, les africains peuvent s’engager dans la voie de la véritable libération. Njoh Mouelle a d’ailleurs soutenu que le processus d’identification à la civilisation européenne donc parle Towa n’est autre chose que la marque déposée d’un processus global d’aliénation et d’auto asservissement. Enfin, le contexte géopolitique africain a des spécificités qui lui sont propres et dans cette optique, on peut s’interroger sur l’efficacité et la capacité des valeurs techno-scientifiques à favoriser la libération de l’Afrique et des africains.  REEVALUATION Malgré les insuffisances précédemment restituées, il reste un constat que le texte de Towa est gonflé d’un irrévocable actualité. Dans notre monde actuel dominé par l’intégration des cultures, dans notre univers devenu village planétaire, il y a une nécessité de sortir de tous les enfermements pour tendre vers l’extérieur.  Bien plus le texte de Towa nous enseigne que la modernité scientifique apparaît pour nous africains, comme le chemin sûr pour notre libération du joug de la domination européenne.  Ce texte revêt un intérêt praxéologique dans la mesure où le texte nous propose la maîtrise des valeurs technoscientifiques Coe gage de note libération et un intérêt philosophique dans la mesure où le texte suscite la prise de conscience, propose la voie et l’idéal à viser pour asseoir notre autonomie et notre dignité dans un monde où la domination Occidentale est de plus en plus affirmée. CONCLUSION Dans ce texte, Marcien Towa se demande si nous pouvons nous émanciper de la domination européenne, si nous restons enfermés dans notre identité, dans notre authenticité ou dans notre être intime. Pour Towa, l’Afrique ne peut s’émanciper de la domination occidentale que si les africains prennent la résolution de sortir de leur être distinctif pour maîtriser le secret de la puissance européenne.  Après analyse, il s’avère que nier notre être distinctif est un signe évident d’aliénation. Malgré cet aspect critique, il faut dire que la modernité scientifique est un des chemins pour notre libération. Ce texte nous invite donc à une prise de conscience de notre devenir social. Sujet proposé par TUWA Jérôme / IPR Philosophie / Est  Tél. : 99 61 19 08 / 75 85 27 92

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