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Commentaire des Illusions Perdues de Balzac

Publié le 06/04/2011

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balzac

Balzac est un grand écrivain français du XIXe siècle, il a laissé une œuvre romanesque qui compte parmi les plus importantes et imposantes de la littérature française, Illusions perdues, publié en 1837, est considéré comme une de ses plus grandes œuvres. Dans cet extrait, Mme de Bargeton et Lucien de Rubempré soulèvent de nombreux soupçons sur les relations qu’ils entretiennent, on les dit amants. Suite à ces rumeurs, Mme de Bargeton quitte Angoulême, ville de province, pour rejoindre Paris, ville de talents, de réussite et d’aristocratie, elle incite Lucien à se joindre à elle en lui expliquant ce que Paris pourrait lui apporté. On peut se demander comment, dans ce passage, Mme de Bargeton va réussir à convaincre Lucien de venir avec elle. Pour cela, nous étudierons d’abord le discours séducteur de Mme de Bargeton, avant d’étudier la description élogieuse qu’elle fait de Paris.

 

Dans ce texte, on remarque que Mme de Bargeton ne laisse pas la parole à Lucien à un seul moment, elle s’empresse de parler, toujours et encore, de son talent, de Paris et de ce que cette ville pourrait lui apporter.

 

En effet, on peut constater que la plupart des verbes qu’elle utilise c’est Lucien qui en est le sujet, ou bien eux deux le sont, cela montre qu’elle veut lui faire comprendre qu’il doit la suivre. Aussi, elle lui fait part de sa pensée, de son estime pour le talent qu’il a. Elle le compare Rousseau, très grand écrivain qui quitta une ville de province pour Paris, « Voyez au contraire le sublime et pauvre Jean-Jacques invinciblement attiré par ce soleil moral qui crée les gloires en échauffant les esprits par le frottement des rivalités. » , comment ne pas pouvoir penser à la suivre lorsque l’on vous compare à un écrivain comme celui-ci ? Elle lui fait aussi comprendre qu’elle croit en lui et qu’il pourrait se joindre à la pléiade, qui représente sept poètes français de la renaissance ou encore l’élite intellectuelle et artistique. Sans arrêt elle le complimente, lui faisant aussi comprendre que les grands hommes du XIXe siècle comme les ministres, les ambassadeurs ou les orateurs seraient fous de ne pas le remarquer, lui et son talent, ce qu’elle croit impossible « tous les grands personnages, les ministres, les ambassadeurs, les orateurs de la chambres, les pairs les plus influents, des gens riches ou célèbres. Il faudrait être bien maladroit pour ne pas exciter leur intérêt, quand on est beau, jeune et plein de génie. ». On remarque aussi qu’elle utilise souvent des phrases impératives lorsqu’il s’agit de le complimenter, ce qui témoigne encore plus de la volonté qu’elle met pour qu’il se joigne à elle et de la conviction de ses propos. Aussi, Mme de Bargeton est issue de la noblesse et elle est la seule à avoir des relations, la seule à pouvoir lui permettre de faire carrière.

 

 

 

 

 

Mme de Bargeton croit au talent de Lucien, or, dans ce texte elle a la volonté qu’il vienne

avec elle à Paris car pour elle c’est là qu’il doit réussir. Aussi, sa cousine, Mme d’Espard est une femme appartenant à la grande aristocratie Parisienne, information dont elle fait part à Julien, non sans arrière pensée, en effet, par cette phrase elle sous entend que grâce à elle il pourra accéder lui aussi à l’aristocratie Parisienne, car elle estime qu’il a tout pour en faire partie, mais pour cela, il doit la suivre, car sans elle rien ne sera possible, ses Illusions, ses rêves n’auront pas lieus d’être. C’est ce qu’elle cherche à lui faire comprendre, «  je vous ferai recevoir chez Mme d’Espard ; personne n’a facilement l’entrée de son salon » , « Ainsi prenez la bonne route et venez là où sont les hommes de génie. Vous avez mon grand secret, gardez le plus profond silence et disposez-vous à me suivre. Ne le voulez-pas ? ». Par cette dernière phrase qu’elle prononce, Lucien resta toujours silencieux, ce qui témoigne de son émerveillement, du rêve et des illusions certaines dont elle vient de lui faire part. On remarque que c’est un narrateur omniscient qui témoigne du ressentit de Lucien actuel, aussi, il utilise une certaine métaphore, montrant la perplexité de Lucien, «  Lucien, hébété par le rapide coup d’œil qu’il jeta sur Paris », il compare aussi Paris à un Eldorado, tandis qu’Angoulême à un étang dans lequel il ne serait qu’une grenouille, strict oposé. Mme de Bargeton, dans ces propos a finalement réussi à inciter la curiosité et le rêve de Lucien, qui a certainement compris qu’elle était sa seule chance de prouver son talent et de quitter Angoulême, exactement ce qu’elle voulait.

 

 

 

 

On sent dans Mme de Bargeton un léger mépris pour la province d’Angoulême, en opposition totale avec son sentiment de désir et d’admiration envers Paris.

Dans son discours élogieux, Mme de Bargeton exprime aussi quelques phrases mélioratives, non concernant Paris bien sûr, mais concernant Angoulême et sa province. En effet, Mme de Bargeton considère que cette ville n’est autre qu’un endroit où l’on ne peut que perdre son temps, qui n’accorde aucune attention au talent, à la littérature, aux poèmes et aux grands auteurs. Pourtant, elle représente une figure importante d’Angoulême, c’est une noble et épouse haut placée. Mais elle estime que jamais personne ne pourra réussir en restant dans une ville de province, « Ni les distinctions ni les dignités, ne viennent trouver le talent qui s’étiole dans une petite ville. Nommez-moi d’ailleurs les belles œuvres exécutées en province ? », Par cette phrase, on comprend tout de suite le sentiment de Mme de Bargeton, et le lecteur en vient même à se demander pourquoi elle n’a pas quitté Angoulême avant de faire sa vie alors qu’elle se sentait exclue de cette ville et de ce mode de vie là et qu’elle ne rêvait seulement qu’à Paris et à tout ce que cette ville pouvait apporter.

En effet, Mme de Bargeton nous montre à quel point elle admire Paris, ville qu’elle considère comme « capitale du monde intellectuel », lieu seul où Lucien pourra devenir grand écrivain convoité «  est le théâtre de vos succès ! ». Aussi, on ne peut dire qu’elle se prenne à la légère, car pour elle, à Paris « cher, est la vie des gens supérieurs ». Elle estime aussi qu’il n’y a que là que se trouvent les gens dignes de recevoir son amitié et de pouvoir la côtoyer. Elle pousse Lucien à venir avec elle, lui décrivant presque un paradis, un endroit où personne n’est malheureux et pauvre, telle qu’elle décrit Paris, on a l’impression qu’elle en fait « un Eldorado », ce qui produit sur le lecteur presque un effet de caricature car elle exagère beaucoup sur cette ville, c’est aussi pour que Lucien croit à la description qu’elle lui fait, pour vraiment être certaine qu’il la suivra, car au fond si elle quitte Angoulême sans lui, elle se retrouvera bel et bien seule, car Paris peut peut-être lui offrir le succès, mais elle ne pourra pas lui offrir l’amour avec Lucien. 

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