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Commentaire littéraire sur Candide de Voltaire

Publié le 23/09/2013

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Commentaire rédigé sur Candide de Voltaire. Voltaire est un écrivain et philosophe né en 1694 à Paris. Il marque le XVIIIème siècle : c'est un philosophe des Lumières très célèbre en France en raison de ses contes philosophiques mais aussi de son combat mené toute sa vie contre les erreurs judiciaires. Son oeuvre Candide ou l'Optimisme est un conte philosophique écrit en 1759, et paru à Genève. Il a été réédité une vingtaine de fois du vivant de l'auteur (plus de 50 fois aujourd'hui) et fait parti d'un des plus grands succès littéraires français. Cet ouvrage s'inscrit dans un débat important du XVIIIème siècle sur le fatalisme et l'existence du mal. Avant d'écrire Candide, deux événements ont bouleversé Voltaire : le tremblement de terre de Lisbonne en 1755 et le début de la guerre de Sept-ans en 1756. C'est ainsi qu'il exprime son point de vue sur l'optimisme. Pour ce faire, l'auteur met en scène un héros, Candide, qui découvre toutes les formes du mal au cours de ses aventures. Après avoir été chassé du château de Thunder-Ten-Tronckh, Candide est enrôlé de force dans l'armée bulgare. Il se trouve confronté, de manière inévitable à l'expérience de la guerre. Comment Voltaire dénonce-t-il la guerre efficacement en adoptant différents points de vue ? Nous verrons dans un premier temps que le discours de Voltaire semble favorable à la guerre. Dans un second temps, nous verrons que son discours cache en réalité une violente critique de la guerre. Voltaire nous décrit d'abord la guerre comme un beau spectacle. Il nous montre un aspect esthétique dès la première phrase : « si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné... «. Ces adjectifs sont hyperboliques et sont intensifiés par « si «. Ils nous décrivent la beauté, l'élégance et l'ordre de la guerre. Il y a aussi une énumération d'instruments de musique « Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons « qui nous renvoie encore une fois à quelque chose de joyeux, de festif grâce a l'emploie du mot « harmonie «. La « boucherie héroïque « est un oxymore qui a pour but de comparer les soldats blessés, les morts et le sang répandu à une vision magique. Ensuite, Voltaire nous montre une situation qui ne paraît pas anormale ou choquante. On le voit au choix des termes « coquins « et « infectés « qui présentent les victimes comme des parasites dont la disparition est anodine voir bénéfique. La guerre est présentée comme une oeuvre utile et équitable. Il montre l'indifférence de Candide face à la guerre : « il prit le parti d'aller raisonner ailleurs des effets et des causes «, il y a une absence totale d'émotion. Puis, « il passa par-dessus des tas de morts et de mourants « comme si tout ça était absolument normal. Mais Voltaire utilise un autre point de vue dans la deuxième partie du texte, son discours cache en réalité une violente critique de la guerre. L'éloignement volontaire du champ de bataille conduit Candide à l'arrière où il va découvrir les effets de cette « boucherie héroïque « sur les populations civiles. La dénonciation prend dans la deuxième partie du texte la forme d'une vision réaliste de l'horreur. Premièrement, Voltaire exprime le registre ironique dans le but de critiquer la cruauté de la guerre. Les termes employés dans la première partie du texte nous montre qu'il se moque de la naïveté de Candide, donc du point de vue qu'il adopte pour qualifier la guerre. La description de la guerre comme étant un beau spectacle est ironique : « ôta du meilleur des mondes environ dix mille coquins qui en infectaient la surface «, Voltaire se moque volontairement des soldats partis à la guerre comparés à de simples parasites. C'est aussi le pouvoir des rois qui est dénoncé en justifiant la guerre avec l'expression « droit public «. De plus, Le bilan de la guerre est présenté avec un air détaché : les chiffres sont approximatifs : « à peu près «, « environ «, « quelques «, etc. Ensuite, il nous montre l'horreur de la guerre à l'aide du registre pathétique. A l'ordre et l'élégance du début succède une impression de chaos. La mort est omniprésente : « mourants «, « mort «, « mourir «, « donner la mort «... L'assonance en « é « (« criblé, éventré, à demi brûlé «) crée un effet de rime et accentue l'horreur par cette reprise. Avec la même utilisation d'une accumulation, il y a des détails macabres : cervelles répandus, mamelles sanglantes... La précision de cette description suscite l'horreur et l'indignation. Aussi, le texte insiste sur l'idée que la violence n'épargne personne. Voltaire évoque donc successivement les êtres faibles, sans défense : vieillard, femmes, enfants, filles. Voltaire cible sa critique sur l'absurdité de la guerre, et sur l'optimisme de Leibniz. Pour conclure, a travers plusieurs registres (ironique et pathétique) Voltaire dénonce la guerre de plusieurs façons. Il montre l'horreur de la guerre, et son absurdité. Il parodie le registre épique et montre l'absurdité de la guerre. Il critique l'optimisme et s'oppose au raisonnement de Leibniz. Il utilise deux visions de la guerre très différentes : une vision optimiste qui montre les aspects positifs de façon de ironique pour mieux la dénoncer, et une vision réaliste qui fait comprendre au lecteur son atrocité.

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