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Désert - JMG Le Clézio

Publié le 06/04/2013

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BRETON Valentin   Désert, Jean-Marie Gustave Le Clézio (1980)     Jean-Marie Gustave LE CLEZIO est un écrivain engagé français du XXème siècle, né à Nice en 1940. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages de fiction (romans, contes, nouvelles) et d’essais. Influencé par ses origines familiales, par ses incessants voyages et par son goût marqué pour les cultures amérindiennes, Le Clézio publie des romans qui font une large part à l’onirisme et au mythe comme l'oeuvre ici étudiée : Désert  , publié en 1980 . Il fût le premier à recevoir le prix Paul Morand pour ce roman. Dans cet extrait, l'héroïne « Lalla « a quitté son désert natal pour venir travailler à Marseille. Elle doit poser pour des photographes dans une discothèque sordide de la ville. Il s'agira dans cette étude de montrer comment l'héroïne parvient à s'approprier ce lieu inconnu dans lequel elle évolue et ainsi se révéler aux yeux de tous.     I] La transformation de l'espace dans lequel évolue l'héroïne   Ce lieu qui ne lui est pas familier, est décrit comme une « arène «(l.1) : elle se sent prisonnière de ces murs. Elle se met alors à danser « pour cacher sa peur «(l.2)   Personne ne la remarque de prime abord, puis tous se tournent vers elle comme si « quelque chose d'extraordinaire était arrivé « (l.6) Tout au long de l’extrait, on voit la salle et ceux qui s’y trouvent subir une transformation. Celle-ci est au début remplie, puis elle devient vide quand l'héroïne se met à danser « ils ont tous disparu « (l.21). Les danseurs semblent s'effacer aux yeux de Lalla « ils sont devenus pareils à des rochers, des blocs de calcaire « (l.24) comme pour mieux la mettre en valeur . La pièce, qui était de prime abord une « arène «, un lieu où l'héroïne se sentait prisonnière, devient une « esplanade « (l.19), un grand espace où elle peut évoluer librement. Cette liberté est mise en avant par la comparaison de ses bras avec des ailes « ses bras sont légèrement écartés comme des ailes « (l.16)   II] Un lexique chargé de sens   Une place importante est accordée au champ lexical de la musique dans cet extrait : « rythme lent «,  « musique électrique « (l.9). L'héroïne en prend peu à peu possession : « comme si la musique était à l'intérieur de son corps « (l.9-10), « c'est elle qui semble dicter avec la plante de ses pieds et ses talons le rythme de la musique « (l.14-15), « la musique électrique joue pour elle seule « (l.20) L'héroïne danse avec grâce « son corps souple ondoie « (l.15-16)   On note beaucoup de références à la lumière dans cet extrait. Au commencement, elle gène Lalla qui ne veut pas se faire remarquer « trop de lumière « (l.3) Mais on constate que lorsque que l'héroïne se met à danser, la lumière change de signification, elle devient un atout et la met en valeur : « toute seule dans le cercle de lumière « (l.8), « la lumière brille sur le tissu noir de sa robe, sur sa peau, ses cheveux «(l.10-11), « la lumière des projecteurs rebondit sur elle, l'enveloppe, crée des tourbillons autour de ses pas « (l.17-18) Le champ lexical du désert est présent pour rappeler les origines de l'héroïne. Les danseurs qui entourent Lalla sont comparés à « des rochers, des blocs de calcaire « (l.24). La piste de danse devient « un plateau de pierre « (l.19). Elle semble alors se sentir familière avec ce lieu qu'elle ne connaît pourtant pas.   Conclusion   L'auteur nous montre dans cette scène la transformation d'un lieu par un seul personnage qui parvient à se l'approprier malgré le fait qu'il lui soit totalement étranger.

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