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DICTATURE

Publié le 22/02/2012

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Le régime politique de la dictature réduit ou supprime les libertés fondamentales et impose le pouvoir d'un homme (chef militaire ou religieux) ou d'un groupe (armée, parti). Le bolchevisme a inventé, après le coup d'État d'octobre 1917, une forme nouvelle de dictature : la dictature du prolétariat, en fait celle de parti unique qui, à l'aube du xxie siècle, restait le régime du pays le plus peuplé du monde, la Chine. Entre les deux guerres, plusieurs démocraties européennes se sont transformées en dictatures, notamment fascistes. Elles se sont multipliées après 1945, avec la décolonisation, autour d'un chef charismatique (Égypte de Nasser), d'un parti unique (FLN - Front de libération nationale en Algérie) ou d'une armée (Indonésie). Dans le même temps, la démocratie était instaurée en Inde et les dictatures espagnole, grecque et portugaise s'effondraient au milieu des années 1960. Enfin, l'écroulement du communisme en Europe (1989-1991) entraînait une démocratisation inégale à l'Est (plus avancée en Pologne qu'en Russie par exemple). L'Europe, occidentale et médiane à la fin de l'an 2000, ne comprenait que des démocraties plus ou moins accomplies. En Afrique, les progrès de la démocratie à partir des années 1990 (marquées notamment par la fin de l'apartheid en Afrique du Sud) ont souvent avorté et des dictatures ont cédé le pas au chaos (Zaïre-Congo). En Amérique latine, différentes formes de régimes autoritaires ou populistes parfois démocratiques ont été, dans les années 1960 et 1970, remplacées par des dictatures militaires, comme au Brésil, au Chili ou en Argentine. À partir des années 1980, on a assisté à un passage à la démocratie, y compris dans des pays comme le Paraguay où la dictature régnait depuis des décennies. Les dictatures au xxe siècle sont apparues dans des sociétés très différentes (religion, niveau de développement économique, traditions politiques). Beaucoup ont fondé leur légitimité par des emprunts à la démocratie (référendum, Parlement élu…) ou sur leur nom (« démocraties populaires »), reconnaissant une validité supérieure aux démocraties que les institutions internationales (ONU, Conseil de l'Europe) cherchent, en principe, à renforcer. Dominique COLAS

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