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Le On déploie sa véritable dictature. Heidegger

Publié le 19/03/2020

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heidegger

« Dans l’utilisation de transports publics, dans l’emploi de l’information, tout ressemble à l’autre [...] Nous nous réjouissons comme on se réjouit, nous voyons, nous lisons et nous jugeons de la littérature et de l’art comme on voit et juge, plus encore nous nous séparons de la masse comme on s’en sépare ; nous nous indignons de ce dont on s’indigne. »

«Dans la préoccupation pour ce qu’on a entrepris avec, pour, et contre les autres, se manifeste constamment le souci d’une différence vis-à-vis des autres. »

« Comme le On prédonne tout jugement et toute décision, il ôte à chaque fois au Dasein toute ia responsabilité. Le On ne court pour ainsi dire aucun risque à ce qu’on l’évoque constamment [...] C’était toujours le On et pourtant on peut dire que « nul » n’était là. »

« Si jamais l’équivoque caractérise en propre le bavardage, c’est bien lorsqu’il prend la forme de ce parler sur la mort. Le mourir, qui est essentiellement et irre-présentablement mien, est perverti en événement publiquement survenant. »

« Le Dasein est de prime abord Un et le plus souvent il demeure tel. Lorsque le Dasein découvre et s’approche proprement du monde, lorsqu’il s’ouvre à lui-même son être authentique, alors cette découverte du « monde » et cette ouverture du Dasein s’accomplissent toujours en tant qu’évacuation des recouvrements et des obscurcissements, et que rupture des dissimulations par lesquelles le Dasein se verrouille l’accès à lui-même. »

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« 276 / On rapports les plus fréquents avec les autres, ce qui se révèle est précisément le fait que« chacun est l'autre et nul n'est lui-même», c'est-à-dire que « dans le quoti­ dien ce qui se révèle c'est un mode d'être inauthentique, ne erte de soi».

Les analyses très concrètes de la façon commune et habituelle d'être ensemble montrent que nous avons à subir une sorte de pression de la masse, du «On», qui manifeste en chacun de nous la possibilité'de perdre ou de recouvrir ce que.nous sommes, pour nous décharger de nos responsabilités et rios possibilités les plus pro­ pres, en nous réfugiant derrière l'opinion publique.

« Dans la préoccupation pour ce qu'on a entrepris avec, pour, et contre les autres, se manifeste constam­ ment le souci d'une différence vis-à-vis des autres.» En ce sens, consciemment ou pas se manifeste en nous une sorte d'amour-propre, ou, si l'on veut, de « dis­ tance» à l'égard des autres.

C'est précisément ce type de préoccupation qui nous place, là encore le plus souvent à notre insu,« sous l'emprise d'autrui».

Dans la mesure même où nous.

nous préoccupons du monde public, nous subissons son emprise : alors même que nous -sou­ haitons faire preuve de distance, ce souci manifeste notre dépendance non pas à l'égard de tel ou tel, d'un être déterminé, mais à l'égard du public, du «On».

« Dans l'utilisation de transports publics, dans l'emploi de l'information, tout ressemble à l'autre[ ...

] Nous nous réjouissons· coinme on se réjouit, nous voyons~ nous fisons et nous jugeons de la littérature et de l'art comme on voit et juge; plus encore nous nous séparons de la masse comme on s'en sépare; nous.nous indignons de·ce dont on s'indigne.» ~ Ce qui est bien sûr remarquable, c'est que ce «On» n'est littéraiement personne, il n'est en aucune façon «quelqu'un», et là réside sa puissance.·n ne s'agit pas .

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