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disque, industrie du (entreprise).

Publié le 20/05/2013

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disque, industrie du (entreprise). 1 PRÉSENTATION disque, industrie du, secteur industriel d'édition et de distribution de disques. 2 UNE INDUSTRIE CONCENTRÉE ET DOMINÉE PAR LES FIRMES ANGLO-SAXONNES Le marché de la vente de disques était estimé, en 2004, à 33,4 milliards de dollars (28 milliards d'euros). Au milieu de l'année 2005, la vente de musique digitale représentait 6 p. 100 du chiffre d'affaires de l'industrie du disque dans son ensemble. 2.1 Le fonctionnement des Majors L'industrie mondiale du disque et de l'édition musicale est articulée autour de quelques groupes multinationaux appelés Majors : en 2004, Universal (25,5 p. 100 du marché), Sony-BMG (21,5 p. 100), EMI Records (13,4 p. 100) et Warner Music (11,3 p. 100) représentent plus de 71 p. 100 du marché, dont l'autre partie (29 p. 100) est prise en charge par les labels indépendants. Les Majors appartiennent à des groupes multimédias diversifiés (édition, musique, presse, cinéma) de taille mondiale : Universal Music est une filiale de Vivendi Universal, BMG est une filiale du groupe allemand Bertelsmann et Sony Music est une filiale de la firme japonaise Sony ; EMI Records et Warner Music (racheté en 2004 au groupe Time Warner) présentent cependant davantage un profil de groupes « indépendants «. Les Majors possèdent un catalogue couvrant l'ensemble de la gamme de l'offre musicale (musique classique, variété, rock, jazz, musiques électroniques, etc.) et englobent l'ensemble de la chaîne de production du disque (fabrication, édition, promotion, marketing et distribution). 2.2 Majors et labels indépendants : un rapprochement bénéficiant aux deux univers Aux côtés des Majors existe une myriade de sociétés, les labels indépendants, qui, pour la plupart, investissent des « niches « musicales spécialisées, contribuant ainsi au renouvellement des genres musicaux. Les Majors, en revanche, sont souvent accusées de ne promouvoir que des artistes censés « correspondre au goût du public «, sans que ledit public soit cependant véritablement pris en compte dans les stratégies de communication, obéissant par là même à des impératifs de rentabilité à court terme. Toutefois, l'opposition entre Majors et labels indépendants n'est pas aussi tranchée qu'il y paraît. Toutes les Majors possèdent aujourd'hui des labels fonctionnant de manière autonome bien qu'intégrés à leur structure selon un processus d'acquisition « classique « : un indépendant est diffusé par une Major, condition impérative pour que les artistes qu'il signe bénéficient d'un minimum de notoriété et de présence dans les bacs des disquaires ; puis la Major finit par acquérir une part du capital, étape qui, en général, précède le rachat pur et simple ; au final, le label subsiste, mais ne constitue plus qu'une de ses divisions spécialisées. Ainsi, le label Creation (qui a notamment révélé des groupes comme The Jesus and Mary Chain ou Oasis) appartient à Sony Music, de même que Chrysalis (qui est sous contrat avec Blondie et Billy Idol par exemple) ou encore le célèbre label de jazz Blue Note ne constituent que des départements de la firme EMI Records. Grâce à une logique capitalistique, les grands groupes compensent par ce biais le manque de créativité qui leur est souvent reproché. 3 L'INDUSTRIE DU DISQUE FACE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES Après une décennie d'excellentes ventes de disques compacts (CD), la fin des années 1990 est marquée par l'essor des nouvelles techniques de communication et de diffusion de l'information utilisant le réseau Internet. L'industrie du disque se trouve alors à un tournant de son histoire, aussi crucial que l'introduction du CD en remplacement du traditionnel support vinyle, en 1982. La diffusion et le téléchargement de la musique en ligne représentent tout autant un espoir de ressources nouvelles qu'un défi susceptible de nuire gravement à l'économie de l'industrie du disque. 3.1 Piratage et téléchargement 3.1.1 MP3 Le MP3 (ou MPEG Audio Layer 3) est inventé en Allemagne en 1987 : cet algorithme de compression audio garantit une qualité sonore numérique pour une taille de fichier (en octets) réduite. Le MP3 permet de convertir une piste d'un CD audio en un fichier informatique, stockable et copiable ; il permet ainsi de graver une piste audio sur un CD vierge. Le MP3 peut également être diffusé sur un réseau d'ordinateurs ; le label américain Sub Pop est l'un des premiers, en février 1999, à diffuser des morceaux de musique sur l'Internet en format MP3. 3.1.2 Napster Dès 1999, un étudiant américain invente un logiciel de partage de fichiers musicaux au format MP3. Napster est né : près de 260 millions de fichiers sont disponibles gratuitement, échangés par environ 70 millions d'internautes à l'apogée du site. C'est bien cette philosophie de la gratuité, très en vogue chez les utilisateurs du réseau, que les maisons de disque et certains artistes entendent combattre. La loi stipule, en effet, qu'il n'est permis de télécharger un extrait musical sous forme de fichier MP3 que dans la mesure où l'utilisateur en possède l'original, faute de quoi il est dans l'obligation de détruire le fichier dans un délai de 24 heures. Après plusieurs mois de procédures, en février 2001, le site est condamné par la justice américaine à bloquer l'accès à l'ensemble des oeuvres protégées par le droit d'auteur en mettant en place des filtres empêchant le téléchargement gratuit desdites oeuvres ; les fonctions d'échange de fichiers sont désactivées, et Napster devient un site payant. 3.1.3 Peer To Peer (P2P) Napster a toutefois fait école, et de nombreux sites d'échanges de fichiers (audios, vidéos, logiciels) voient le jour à partir de 2000. Parallèlement -- et paradoxalement --, le téléchargement est facilité par l'arrivée (notamment à partir de 2002) de l'Internet à haut débit qui permet des transferts de données très rapides. Fin 2003, environ six milliards de fichiers sont illicitement téléchargés en France sur les réseaux P2P (peer to peer, « d'utilisateur à utilisateur «), par 6 à 8 millions d'internautes. 3.2 La réponse des maisons de disques 3.2.1 Un marché en crise Pour les maisons de disques, le constat est clair : le téléchargement de masse depuis des logiciels de partage sur Internet ainsi que la prolifération des graveurs de CD constituent les deux faits majeurs expliquant la récession du marché du disque. De 2000 à 2004, les ventes de disques connaissent une baisse ininterrompue. En 2003, le chiffre d'affaires des éditeurs de disques est au plus bas (1,11 milliard d'euros), et certaines sociétés (comme Universal Music) affichent des résultats financiers en baisse de près de 30 p. 100. En 2004, près d'un CD sur trois est une copie illégale. Le manque à gagner affecte autant les maisons de disques que les artistes-interprètes qui ne perçoivent pas de droits d'auteurs. 3.2.2 De la répression... Les premières actions en justice à l'encontre de personnes diffusant et/ou téléchargeant illégalement des fichiers musicaux sur Internet ont lieu aux États-Unis en septembre 2003, à l'initiative du syndicat américain des éditeurs musicaux, la puissante RIAA (Recording Industry Association of America). Les plaintes sont alors déposées à l'encontre de 260 utilisateurs et, selon la loi fédérale en vigueur, chaque titre illégalement diffusé peut valoir 150 000 dollars de dommages et intérêts. Cette offensive judiciaire connaît un succès relatif dans la mesure où elle donne lieu à de nombreux règlements et transactions amiables aboutissant à une « amnistie « qui permet de débusquer les utilisateurs les plus importants du P2P. Les acteurs français du marché du disque, encouragés par ces résultats jugés satisfaisants, annoncent au début de l'année 2004, via la SNEP (Société nationale de l'édition phonographique), qu'ils entendent également se placer sur le terrain de l'action judiciaire à l'encontre des utilisateurs privés en attendant que la directive communautaire sur les communications électroniques soit transposée en droit français. La loi dite de confiance dans l'économie numérique, adoptée par l'Assemblée nationale en mars 2004, reconnaît la responsabilité juridique des fournisseurs d'accès en matière de diffusion de musique en ligne. 3.2.3 ...à la diffusion légale de musique en ligne Parallèlement à cette politique de répression, aucune des grands maisons de disques n'entend rater l'étape décisive que représentent la diffusion et la vente de la musique en ligne, un marché estimé à 80 milliards de dollars (plus de 68,2 millions d'euros) à l'horizon 2010. Elles y sont, par ailleurs, poussées par certains artistes avec lesquels elles sont sous contrat : David Bowie, en accord avec sa propre maison d'édition musicale, commercialise par exemple via Internet des albums disponibles uniquement sur le réseau, donc introuvables chez les disquaires ; le groupe français Daft Punk propose pour sa part un modèle original de diffusion et d'accès à la musique sur Internet en intégrant à son album Discovery (2001) une carte et un code secret permettant de télécharger des morceaux inédits. À partir de 2002, les maisons de disques concluent des accords portant sur la diffusion de la musique en ligne, qui aboutissent à la création des premières plateformes de téléchargement légal : Pressplay (association entre Vivendi Universal, Sony et Yahoo!) et MusicNet (association entre Warner, BMG et EMI, en collaboration avec RealNetworks) ; Si MusicNet revendique en 2004 quelque 250 000 abonnés, PressPlay est cédé, en mai 2003, à Rexio, une société éditrice de logiciels qui fait également l'acquisition de Napster, marquant ainsi l'échec de la coopération entre Universal et Sony. Apple, un acteur traditionnellement extérieur à l'industrie du disque, lance en avril 2003 une boutique légale de vente et de téléchargement de fichiers musicaux baptisée iTunes Store ; parallèlement, la société informatique commercialise un lecteur MP3 couplé à cette boutique en ligne. Plus de 6,4 millions de lecteurs iPod sont vendus dans le monde entre octobre 2001 et septembre 2005, et plusieurs centaines de millions de titres téléchargés : l'offre d'Apple est un succès retentissant. En juin 2004, Sony lance Sony Connect, puis en septembre 2004, la FNAC lance la plateforme FNAC Music. En novembre 2005, les ventes de musique numérique portent le chiffre d'affaires global de EMI Records à la hausse pour la première fois depuis 2000 : +5,8 p. 100 par rapport à l'année précédente, les ventes numériques ayant progressé de plus de 140 p. 100 et représentant 4,9 p. 100 des ventes totales (contre 2,1 p. 100 l'année précédente). 4 NOUVEAUX ENJEUX 4.1 Nouvelles pratiques commerciales : la baisse des prix Universal Music est le premier acteur majeur de l'industrie du disque à parier sur une baisse du prix des CD pour regonfler ses ventes. En opérant une réduction de 30 p. 100 sur chaque disque, la société voit ses marges progresser dès le dernier trimestre de l'année 2003, en dépit du contexte récessif général. Cette pratique est défendue par les éditeurs et distributeurs de produits musicaux qui, en France, militent pour une baisse de la TVA frappant les disques (le taux est de 19,6 p. 100) en demandant son alignement sur celle appliquée au livre (5,5 p. 100), le disque étant un produit culturel en tous points assimilables au livre. 4.2 Nouveaux supports : DVD et téléphones mobiles Parallèlement au développement du marché légal de la musique en ligne, le support physique reste un gisement de croissance non négligeable. La vente de DVD musicaux connaît ainsi, entre 2002 et 2003, une progression des ventes de plus de 300 p. 100. Certes, ce pourcentage est à relativiser eu égard aux quantités écoulées (les DVD musicaux représentent moins de 1 p. 100 des ventes totales de DVD), mais il est intéressant d'observer que lorsque un artiste bénéficiant d'une certaine notoriété sort en même temps un DVD et un album live, le premier produit se vend davantage que le second. C'est dans cette même logique que certains industriels du disque misent sur le développement du SACD (Super Audio Compact disc), qui offre tout à la fois une qualité sonore supérieure à celle du CD traditionnel et permet à l'auditeur de bénéficier de bonus visuels. À titre d'exemple, les premiers albums des Rolling Stones, couvrant la période 1962-1970, se sont vendus sous ce format à 2 millions d'exemplaires dans le monde. Par ailleurs, en 2005, BlingTones est devenu le premier label musical français entièrement dédié aux sonneries de téléphone, qui représentaient en 2004 un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros. 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« 3.2. 2 De la répression… Les premières actions en justice à l’encontre de personnes diffusant et/ou téléchargeant illégalement des fichiers musicaux sur Internet ont lieu aux États-Unis enseptembre 2003, à l’initiative du syndicat américain des éditeurs musicaux, la puissante RIAA (Recording Industry Association of America). Les plaintes sont alors déposées à l’encontre de 260 utilisateurs et, selon la loi fédérale en vigueur, chaque titre illégalement diffusé peut valoir 150 000 dollars de dommages et intérêts.

Cette offensivejudiciaire connaît un succès relatif dans la mesure où elle donne lieu à de nombreux règlements et transactions amiables aboutissant à une « amnistie » qui permet dedébusquer les utilisateurs les plus importants du P2P. Les acteurs français du marché du disque, encouragés par ces résultats jugés satisfaisants, annoncent au début de l’année 2004, via la SNEP (Société nationale de l’édition phonographique), qu’ils entendent également se placer sur le terrain de l’action judiciaire à l’encontre des utilisateurs privés en attendant que la directive communautairesur les communications électroniques soit transposée en droit français.

La loi dite de confiance dans l’économie numérique, adoptée par l’Assemblée nationale enmars 2004, reconnaît la responsabilité juridique des fournisseurs d’accès en matière de diffusion de musique en ligne. 3.2. 3 …à la diffusion légale de musique en ligne Parallèlement à cette politique de répression, aucune des grands maisons de disques n’entend rater l’étape décisive que représentent la diffusion et la vente de la musiqueen ligne, un marché estimé à 80 milliards de dollars (plus de 68,2 millions d’euros) à l’horizon 2010.

Elles y sont, par ailleurs, poussées par certains artistes avec lesquelselles sont sous contrat : David Bowie, en accord avec sa propre maison d’édition musicale, commercialise par exemple via Internet des albums disponibles uniquement sur le réseau, donc introuvables chez les disquaires ; le groupe français Daft Punk propose pour sa part un modèle original de diffusion et d’accès à la musique sur Internet enintégrant à son album Discovery (2001) une carte et un code secret permettant de télécharger des morceaux inédits. À partir de 2002, les maisons de disques concluent des accords portant sur la diffusion de la musique en ligne, qui aboutissent à la création des premières plateformes detéléchargement légal : Pressplay (association entre Vivendi Universal, Sony et Yahoo!) et MusicNet (association entre Warner, BMG et EMI, en collaboration avecRealNetworks) ; Si MusicNet revendique en 2004 quelque 250 000 abonnés, PressPlay est cédé, en mai 2003, à Rexio, une société éditrice de logiciels qui fait égalementl’acquisition de Napster, marquant ainsi l’échec de la coopération entre Universal et Sony.

Apple, un acteur traditionnellement extérieur à l’industrie du disque, lance enavril 2003 une boutique légale de vente et de téléchargement de fichiers musicaux baptisée iTunes Store ; parallèlement, la société informatique commercialise unlecteur MP3 couplé à cette boutique en ligne.

Plus de 6,4 millions de lecteurs iPod sont vendus dans le monde entre octobre 2001 et septembre 2005, et plusieurs centainesde millions de titres téléchargés : l’offre d’Apple est un succès retentissant.

En juin 2004, Sony lance Sony Connect, puis en septembre 2004, la FNAC lance la plateformeFNAC Music. En novembre 2005, les ventes de musique numérique portent le chiffre d’affaires global de EMI Records à la hausse pour la première fois depuis 2000 : +5,8 p.

100 parrapport à l’année précédente, les ventes numériques ayant progressé de plus de 140 p.

100 et représentant 4,9 p.

100 des ventes totales (contre 2,1 p.

100 l’annéeprécédente). 4 NOUVEAUX ENJEUX 4.1 Nouvelles pratiques commerciales : la baisse des prix Universal Music est le premier acteur majeur de l’industrie du disque à parier sur une baisse du prix des CD pour regonfler ses ventes.

En opérant une réduction de30 p.

100 sur chaque disque, la société voit ses marges progresser dès le dernier trimestre de l’année 2003, en dépit du contexte récessif général.

Cette pratique estdéfendue par les éditeurs et distributeurs de produits musicaux qui, en France, militent pour une baisse de la TVA frappant les disques (le taux est de 19,6 p.

100) endemandant son alignement sur celle appliquée au livre (5,5 p.

100), le disque étant un produit culturel en tous points assimilables au livre. 4.2 Nouveaux supports : DVD et téléphones mobiles Parallèlement au développement du marché légal de la musique en ligne, le support physique reste un gisement de croissance non négligeable.

La vente de DVD musicauxconnaît ainsi, entre 2002 et 2003, une progression des ventes de plus de 300 p.

100.

Certes, ce pourcentage est à relativiser eu égard aux quantités écoulées (les DVDmusicaux représentent moins de 1 p.

100 des ventes totales de DVD), mais il est intéressant d’observer que lorsque un artiste bénéficiant d’une certaine notoriété sort enmême temps un DVD et un album live, le premier produit se vend davantage que le second.

C’est dans cette même logique que certains industriels du disque misent sur le développement du SACD (Super Audio Compact disc ), qui offre tout à la fois une qualité sonore supérieure à celle du CD traditionnel et permet à l’auditeur de bénéficier de bonus visuels.

À titre d’exemple, les premiers albums des Rolling Stones, couvrant la période 1962-1970, se sont vendus sous ce format à 2 millions d’exemplaires dans lemonde. Par ailleurs, en 2005, BlingTones est devenu le premier label musical français entièrement dédié aux sonneries de téléphone, qui représentaient en 2004 un chiffre d’affairesde 120 millions d’euros. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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