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Dissertation le roman est le laboratoire du récit.

Publié le 16/01/2011

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Question 1 :

Vous montrerez en quoi ces quatre textes transgressent les codes traditionnels du roman.

 

Ce corpus expose quatre extrais de textes. Trois de ces textes sont des incipits, Le Roman Bourgeois écrit par Antoine Furetière en 1666 ; Histoire de Gil Blas de Santillane rédigé par Alain-René Lesage entre 1715 et 1735, et La Modification, de Michel Butor publié en 1957. Puis, un avant propos de Georges Perec intitulé La Disparition, 1969.

Le roman traditionnel vise à donner l’illusion du réel, à nous faire croire que ce qu’il raconte est vrai. Il a l’apparence d’un roman historique avec un cadre et une temporalité réels. Il met en scène un héros principal autour duquel d'autres gravitent. Nous connaissons ses origines, son histoire personnelle, la description physique et morale est très détaillées, comme les personnages récurrents de la Comédie Humaine de Balzac ou des Rougon-Macquart de Zola…. Le narrateur laisse peu de place au lecteur dans la mesure où tout est expliqué, justifié, raconté.

Nous pouvons donc observer que ce corpus transgresse les codes traditionnels du roman, puisque tout d’abord le narrateur est très présent dans les trois incipit avec les pronoms personnel « je « et « moi « ; en revanche, dans l’avant-propos le pronom personnel « on « est utiliser, mais il inclut aussi le narrateur. Ensuite, le narrateur interpelle le lecteur. Il emploie les pronoms personnel « tu « et « vous «, ou utilise la familiarité et des expressions péjoratives afin de provoquer et de heurter ses lecteurs : « politicards « « zigouillait «…. Puis, les quatre extrais n’ont pas de cadre spatiaux temporels délimité distinctement. Contrairement à des incipits de romans traditionnels, ils ne décrivent aucun personnage. Enfin, le jeu de ces écritures consiste à changer les codes, notamment en s’imposant une contrainte, comme La Disparition, de Georges Perec qui a écrit son roman sans « e «.

 

Question 2 :

Vous montrerez en quoi ils fixent malgré tout un pacte de lecture.

 

 

Dissertation :

Vous discuterez la citation de Michel Butor « le roman est le laboratoire du récit «.

 

Le roman est un récit écrit en langue romane, en vers, puis en prose, contant des aventures fabuleuses ou merveilleuses, les amours de héros imaginaires ou idéalisés, Le roman de Tristan de Béroul, Le roman de la rose, Le roman de renard, parodie des romans courtois.

Nous discuterons la citation de Michel Butor « le roman est le laboratoire du récit «. En quoi le roman permet d’expérimenté de nouveau récit ? Dans un premier temps, nous observerons les règles du roman traditionnel. Puis, dans un second temps, l’innovation du roman.

 

Le roman traditionnel se caractérise par plusieurs points : planter un décor, définir le cadre de l’action, présenter l’apparence physique des personnages…. Ces descriptions constituent un univers stable et sûr qui, par sa ressemblance avec le monde réel, garantit l’authenticité des événements, des paroles, des gestes qui surviennent dans ce cadre. Il offre une suite logique d’évènements venant à la suite d’une situation initiale et précédant une situation finale présentant la résolution des problèmes, ou non. 

Le personnage traditionnel a un nom propre, des parents, une profession, des biens, un caractère et un physique particuliers, Julien Sorel du Rouge et le noir de Stendhal. En outre les techniques du portrait traditionnel est de décrire un personnage de bas en haut ou de haut en bas…, comme dans la Comédie Humaine de Balzac ou les Rougon-Macquart de Zola.

Le récit traditionnel représente un ordre lié à un système stable, cohérent, univoque. Le roman balzacien est très rassurant pour le lecteur, car il est bien ordonné. Les techniques sont sécurisantes, notamment l’emploi du passé simple, l’utilisation de la troisième personne, le déroulement chronologique des faits, l’utilisation d’une intrigue linéaire entre un début et une fin où tous les problèmes, qu’ils soient résolus ou non, sont clarifiés.

Certains romanciers ont écrit pour enseigner. Ils représentent une littérature engagée qui inventent une histoire pour prouver quelque chose ou défendre une cause politique, sociale….. Cette littérature engagée souhaite donc associer l’art et la révolution.

 

Malgré le fait que le roman traditionnel vise à donner l’illusion du réel, à nous faire croire ce qu’il raconte est vrai. Il utilise des procédés narratifs traditionnels qui concourent à donner l’impression du vrai. Le roman traditionnel a une stratégie, puisque son auteur vise une certaine conformité avec le réel. Néanmoins, le roman innove de nouvelles formes de récit, le nouveau roman.

 

 Plus tard la notion de roman change, il ne s’agit plus de faire « vrai «. Ils « tuent « le héros, ils jouent avec les formes, comme Amélie Nothomb qui mélange les genres, elle écrit des dialogues romanesques. Ils cherchent à innover une autre sorte de roman. 

Tout d’abord, le nouveau roman refuse le personnage traditionnel riche ou pauvre, ayant son caractère propre, appartenant à une classe sociale déterminée…. Dans le nouveau roman nous ne rencontrons plus de personnage individualisé. Ces romanciers refusent de faire une analyse approfondie du personnage comme le fait le romancier traditionnel. Le début du roman Le roman Bourgeois d’Antoine Furetière, nous dit dès les premières lignes qu’il refuse la conformité par rapport à ses prédécesseurs. Souvent la description ne part de rien, n’a pas de but apparent et présente un souci de précision extrême qui peut nous déconcentrer, par exemple le début du roman de Michel Butor, La Modification.

Ensuite, le roman nouveau construit son intrigue différemment. Les évènements ne se succèdent plus dans un enchaînement temporel traditionnel. Chez Proust les évènements sont reconstruis à travers les souvenirs. Un chapitre ne suit pas nécessairement le précédent sur le plan temporel. La fin du roman peut être ouverte, laissant au lecteur la possibilité d’imaginer la suite, dans Le fait du prince d’Amélie Nothomb la fin nous laisse libre imagination. Le lecteur est donc mis davantage à contribution, puisqu’il est obligé d’écrire à son tour le livre afin d’apporter son point de vue, parfois différente de celle s’un autre lecteur du même livre.

 

Ainsi, « le roman est un vaste champ d’essai qui s’ouvre à toutes les manières. C’est l’épopée futur, le seule probablement que les mœurs modernes comporterons désormais « (Ste Beuve). Le roman évolue avec le temps mais garde certaines bases, d’où « le roman est le laboratoire du récit «, puisque

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