Devoir de Philosophie

Dissertation sur le Bonheur

Publié le 16/10/2013

Extrait du document

"L'homme seul est quelque chose d'imparfait; il faut qu'il trouve un second pour être heureux". A travers cette citation tirée du discours sur Les passions de l'amour, Pascal affirme qu'il est impossible de vivre heureux en étant seul et que l'être humain a besoin des autres pour connaître le bonheur. Mais qu'appelle-t-on bonheur? "C'est un état de complète satisfaction, de plénitude". En effet, le bonheur dépend d'une façon de vivre constante, c'est un état durable à distinguer de la joie ou du plaisir qui, eux, constituent un état passager. On peut définir le bonheur comme l'absence de tout ce qui peut gêner à la paix de l'âme. Le bonheur est la satisfaction de ses désirs et il ne peut y avoir de désir sans autrui. L'Homme ne pourrait donc pas vivre ce sentiment de bonheur dans la solitude, c'est-à-dire en l'absence d'autrui. D'après le philosophe Sartre,"autrui c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi". Autrui est à distinguer des "autres"; car ce qui n'est pas moi n'est pas nécessairement autrui. Peut-on alors vivre heureux dans la solitude? L'Homme en a t-il la capacité? La solitude ou l'absence d'autrui peut être perçue comme état heureux lorsqu'on l'a choisie. Mais la Bible dit "Malheur à l'Homme seul car lorsqu'il sera tombé, il n'y aura personne pour le relever." Ainsi, il est préférable de nous poser des questions sur nos relations avec autrui et les conséquences sur notre bonheur; autrui est-il la condition de mon bonheur ou la cause de mon malheur? Tout d'abord, nous nous intéresserons au bonheur accessible à l'Homme en l'absence d'autrui. Puis, nous essayerons de montrer que l'Homme ne peut se passer d'autrui et qu'il ne peut s'épanouir en étant seul.   "La solitude offre à l'Homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de ne pas être avec les autres". Avec cette citation, Schopenhauer, philosophe allemand, illustre tout d'abord l'idée selon laquelle la solitude permettrait une réflexion sur soi même. Nous pouvons cité le cas des ermites, ce sont des personnes ayant fait le choix d'une vie spirituelle dans la isolement et la méditation Cette solitude permettrait de se concentrer davantage sur son soi et donc de mieux se connaître. En effet, la solitude que l'on choisit et qui ne dure qu'un temps est sans aucun doute le meilleur moyen de se retrouver. Christian Bobin a dit , dans psycologies.com ''Ma solitude est plus une grâce qu'une malédiction''. Alors autrui pourrai-il être la cause de mon malheur? "Le malheur des uns fait le bonheur des autres" écrivait Voltaire. Autrui serait donc pleinement heureux en me voyant souffrir. Mise à part la cause de mon malheur, il peut également être une barrière à mon bonheur. Le bonheur c'est satisfaire ses désirs. Mais imaginons que mon désir est en rapport avec une autre personne que moi, alors celle-ci constitue-elle un obstacle à mon bonheur ? Autrui serait à la fois acteur de mon malheur mais aussi un obstacle a mon bonheur, est-il alors indispensable? "La solitude est un enfer pour ceux qui tentent d'en sortir, elle est aussi le bonheur pour les ermites qui se cachent" disait Kobo dans La face d'un autre. Certains moines se qualifient comme dignes des plus grands désirs, car ils ne désirent rien. Le bonheur leur est-il alors plus accessible? Le fait de ne rien désirer est-il une forme de satisfaction du désir, conduisant au bonheur? cette solitude choisit serait-elle la clé du bonheur? On semble pouvoir trouver satisfaction dans la solitude. C'est le cas de nombreux poètes et écrivains comme Rousseau à écrit Les rêveries du promeneur solitaire "me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même". Dans cet ouvrage, Rousseau présente une vision philosophique du bonheur à travers la solitude. Dans son isolement, il peut avoir un regard sur lui-même : "mais moi, détaché d'eux et de tout, que suis-je moi-même? voilà ce qui me reste à chercher". "C'est dans les villes les plus peuplées que l'on peut trouver la plus grande solitude" disait le philosophe Racine. La solitude n'est pas juste un état physique, cela peut être morale. Je peux tout à fait me sentir seule au milieux d'une foule, alors qu'il y a une présence physique, ou me sentir entourée mentalement dans une maison de campagne où je me trouve physiquement seule. Et la notion de désir, qu'est-ce que c'est ? "être heureux c'est désirer être ce qu'on est et avoir ce qu'on a ", ce qui veut dire assouvir pleinement ses désirs. Mais le désir est vécu comme manque et donc comme souffrance. Le désir passe généralement par le rapport avec autrui, donc si autrui n'est pas présent, il n'y a pas de désirs et donc pas de souffrances. Mais si on admet que la solitude peut nous rendre heureux, que faut-il penser du rapport à autrui ?   «  Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre « disait Sartre. Autrui a lui aussi conscience de soi, c'est donc par autrui que passe le regarde que l'on porte sur soi-même. Nos sentiments, nos expressions passent par le regarde d'autrui comme Michel Tournier l'a écrit dans son ouvrage «  Tous les sentiments qu'un homme projette sur ceux qui vivent autour de lui, je suis bien obligé de les faire converger vers ce ''seul'' autrui sinon que deviendraient-ils''. Nous ne recevons pas directement nos sentiments, ils sont d'abord perçues par autrui. Mais alors, quel serait leur intérêt si autrui n'est pas présent ? «  Que ferais-je de ma pitié et de ma haine si vendredi ne m'inspirait pas en même temps pitié et haine ? « Sur la même égalité, le regard d'autrui montre une image de nous même comme ce qu'avance Sartre dans L’Être et le néant. Il dit que ce qu'on est pour soi, et prioritaire pour autrui, tout comme les sentiments ont besoin d'un receveur, receveur qui est autrui. «  autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même « a dit Sartre. Et pourtant, Rousseau montre qu'il existe une distinction entre l'homme urbain qui est heureux avec quelqu'un et l'homme sauvage qui «vit en lui-même«. L'homme urbain a besoin d'autrui pour exister. En plus de nous affirmer nous-même, autrui affirme l'exactitude des choses. Robinson assure qu'autrui est une structure du possible. Ponty affirmait qu'un visage effrayé était l'expression d'un possible monde effrayant. Sans autrui le monde ne serait pas le monde tel qu'on le voit et l'on en viendrait à douter sur tout. Koffi Kokora a dit : La vie n'est rien sans autrui. Le monde sans autrui n'est pas possible, puisque autrui est ce qui lui donne un sens. Notre conscience du monde n'est pas franche mais établie a travers un entrecroisement de point de vue. L'isolement conduit simplement à l'état de solitude. Mais quel effet a cette solitude sur un être humain ? Elle peut être perçue comme un état dévastateur, surtout s'il s'agit du solitude subit et non volontaire. Dans son ouvrage Tournier affirme que «  la solitude est un milieu corrosif qui agit sur moi lentement mais sans relâche, et dans un sens purement destructif. « Il parle aussi de '' travail d'érosion'' de l'isolement sur l’âme d'un homme urbain. L'état de dévastation est purement dépréciatif, incompatible avec la plénitude que Robinson pourrait éprouver dans sa solitude. A la fin de Robinson Crusoé, le personnage se trouve a l'apogée d'une éventuelle destruction de Robinson en compensation à sa solitude, en découvrant qu'il est de nouveau isolé, il prend la décision de se laisser périr jusqu'à la localisation d'une nouvelle présence sur l'île. La seule présence d'un autre que moi, un ''autre moi'' permet à l'Homme de se rassurer. C'est particulièrement ce que l'on voit dans le film Seul au monde de Robert Zemeckis, racontant l'histoire d'un Robinson moderne, dans lequel il s'imagine un ''autrui'', il le nomme Wilson, il s'agit d'un ballon sur lequel il a dessiné un visage, ballon qui sera son compagnon dans la solitude.   L'homme n'est donc pas un être crée pour vivre dans l'isolement, il a besoin de vivre avec autrui. Sans autrui, il n'a pas d'éducation, sans éducation il ne développe pas normalement la conscience de soi, alors que la conscience de soi est le caractère principale de l'Homme. C'est ce que montre un Docteur, il est question d'êtres privés de contact humain dès la naissance et donc coupés de la société. Ces êtres se rapprochent d'un état quasi animal montrant que l'homme n'est pas destiné à vivre dans la solitude. Évoquons encore l'ouvrage de M.Tournier, Robinson décide de recréer artificiellement une société avec des règles, lois et devoirs : « car les objets les moins utilisables gardaient à ses yeux la valeur de reliques de la communauté humaine dont il était exilé. La privation de toute société entraine en lui un '' délabrement de ses mécanismes mentaux''. De plus, une présence humaine autre que soi mémé permet de réfléchir. On ne pense pas seul, c'est le dialogue qui ouvre la réflexion, c'est la rechercher de la vérité en mettant en commun les idées de chacun. Ponty disait «  dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu'un seul propos, elle s'insère dans une opération commune dont aucun d'entre nous n'est le créateur. « Le fait de parler avec un autre que moi me permet alors d'appréhender de nouveaux points de vue, d'autres subjectivités. Vivre heureux dans la solitude voudrait dire qu'il est possible de vivre pleinement sa vie sans autrui, alors qu'il est difficilement possible a l'Homme de vivre dans l'isolement, il ne lui est donc pas possible de vivre heureux en étant seul acteur de sa vie et de ses pensées. Tout être humain recherche activement le bonheur et y trouve le but de la vie d'être humain. Le premier sens du terme bonheur est représenté comme assouvissement complet de ses désirs. Être heureux c'est être comblé. Mais, nous ne sommes pas heureux seul. Le désir passe nécessairement par autrui, je ne désire rien qui ne soit vu, pensé, ou appartenant à autrui, donc si le bonheur passe par la satisfaction de mes désirs et qu'eux-même dépendent entièrement de la présence d'autrui, l'absence d'un autre que moi n'admettrait pas la présence de désirs à satisfaire et ne consentirait donc pas le bonheur.   Même s'il est possible de trouve la satisfaction dans la solitude passagère, ne serait-ce que pour faire un point sur son soi, cette solitude n'est pas bonheur. C'est juste obligatoire d'être seul pour se remettre en question. L’homme ne peut trouver un état d'épanouissement et il ne lui est pas envisageable de vivre heureux dans l'isolement. Il a nécessairement besoin d'une présence pour satisfaire ses désires et donc pour être heureux. Et comme le dirai V. Hugo dans La Fin de Satan «  l'Enfer est tout entier dans ce mot : solitude. « 

« se connaître.

En effet, la solitude que l'on choisit et qui ne dure qu'un temps est sans aucun doute le meilleur moyen de se retrouver.

Christian Bobin a dit , dans psycologies.com ''Ma solitude est plus une grâce qu'une malédiction''.

Alors autrui pourrai-il être la cause de mon malheur? "Le malheur des uns fait le bonheur des autres" écrivait Voltaire.

Autrui serait donc pleinement heureux en me voyant souffrir.

Mise à part la cause de mon malheur, il peut également être une barrière à mon bonheur.

Le bonheur c'est satisfaire ses désirs.

Mais imaginons que mon désir est en rapport avec une autre personne que moi, alors celle-ci constitue-elle un obstacle à mon bonheur ? Autrui serait à la fois acteur de mon malheur mais aussi un obstacle a mon bonheur, est-il alors indispensable? "La solitude est un enfer pour ceux qui tentent d'en sortir, elle est aussi le bonheur pour les ermites qui se cachent" disait Kobo dans La face d'un autre.

Certains moines se qualifient comme dignes des plus grands désirs, car ils ne désirent rien.

Le bonheur leur est-il alors plus accessible? Le fait de ne rien désirer est-il une forme de satisfaction du désir, conduisant au bonheur? cette solitude choisit serait-elle la clé du bonheur? On semble pouvoir trouver satisfaction dans la solitude.

C'est le cas de nombreux poètes et écrivains comme Rousseau à écrit Les rêveries du promeneur solitaire "me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même".

Dans cet ouvrage, Rousseau présente une vision philosophique du bonheur à travers la solitude.

Dans son isolement, il peut avoir un regard sur lui-même : "mais moi, détaché d'eux et de tout, que suis-je moi-même? voilà ce qui me reste à chercher". "C'est dans les villes les plus peuplées que l'on peut trouver la plus grande solitude" disait le philosophe Racine.

La solitude n'est pas juste un état physique, cela peut être morale.

Je peux tout à fait me sentir seule au milieux d'une foule, alors qu'il y a une présence physique, ou me sentir entourée mentalement dans une maison de campagne où je me trouve physiquement seule.

Et la notion de désir, qu'est-ce que c'est ? "être heureux c'est désirer être ce qu'on est et avoir ce qu'on a ", ce qui veut dire assouvir pleinement ses désirs.

Mais le désir est vécu comme manque et donc comme souffrance.

Le désir passe généralement par le rapport avec autrui, donc si autrui n'est pas présent, il n'y a pas de désirs et donc pas de souffrances.

Mais si on admet que la solitude peut nous rendre heureux, que faut-il penser du rapport à autrui ?   «  Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre » disait Sartre.

Autrui a lui aussi. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles