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Du Cote De Chez Swann Incipit - PROUST

Publié le 18/09/2010

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swann

 

Combray est la première partie du roman fleuve A la recherche du temps perdu dans le premier tome Du côté de chez Swann. Le narrateur à l’âge mûr nous raconte des souvenirs d’enfance. C’est l’histoire d’une vocation d’écrivain et c’est le récit de nombreuses histoires.

Proust était déjà relativement connu par ses articles de journaux. Le titre général ne s’accompagne d’aucune référence au genre. Proust lui-même n’a rien voulu annoncer. Il s’est toujours défendu d’avoir écrit une autobiographie. Quant au terme de roman, il le retient faute de mieux.

 

L’incipit n’est que la première partie de l’ouverture de 9 pages. A la fin il annonce son projet de remémoration. L’incipit est déconcertant pour le lecteur traditionnel car il ne trouve pas de repère. En effet ni un roman ni une autobiographie n’a commencé de cette manière, c’est pourquoi nous allons étudier les ambiguïtés de l’ouverture narrative, les ambiguïtés de l’énonciation à la première personne et enfin l’intérêt d’évoquer les réveils du narrateur.

 

I. Les ambiguïtés de l’ouverture narrative

(référence au roman et à l’autobiographie)

 

a. le type de discours

Présence du passé composé, de l’imparfait. On se demande si c’est un récit rétrospectif ou itératif (qui se répète). L’imparfait évoque aussi une description mais il est question d’action habituelle du narrateur, la nuit quand il se réveillait. C’est donc un récit rétrospectif-itératif. Il y a mise en abyme : "je croyais que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage". Impression de l’autobiographie, c’est une œuvre fictive, une autobiographie fictive. Présence du présent de vérité générale : réflexion du narrateur et histoire du voyageur.

 

b. cadre spatio-temporel

C’est un lieu familier (trouve facilement la bougie). La bougie nous indique que l’événement se passe avant 1913. C’est la nuit, obscurité, bientôt minuit. Il fait durer pendant 9 pages seulement quelques secondes : étirement du temps.

 

c. intrigue

Aucune intrigue. Le narrateur privilégie quelques instants fugaces.

 

II. Les ambiguïtés de l’énonciation à la première personne

(Par rapport à l’autobiographie revendiquée des Confessions de JJ. Rousseau)

 

a. qui est le "je"

Dans les Confessions de Rousseau, il montre bien que le "je" le détermine, "cet homme ce sera moi". Alors que M.Proust ne dit pas qui est réellement le "je". Le narrateur est le sujet de ce qui se passe (événement personnel), il atteint quelque chose de lui-même. Mais absence totale de projet autobiographique. Dès le premier paragraphe on note l’importance du "je" narrateur : fonction de philosophe ou de psychologue. Le narrateur ne se nomme pas : flou volontaire.

 

b. on apprend quand même des détails

On peut distinguer deux "je" : le "je personnage" qui est le personnage qu’il a été autrefois, et le "je narrateur" qui est celui qui est âgé qui écrit ou énonce et pose un regard, un point de vue, sur le passé. Constante alternance entre récit itératif et réflexion argumentative morale. On apprend que c’est un lecteur insomniaque. C’est un jeune adulte car lecture sérieuse. La première phrase nous indique qu’il a arrêté de se coucher tôt, on peut supposer que maintenant il écrit, on peut aussi supposer qu’il a voyagé de part le court récit sur le voyageur (c’est peut être lui, il dit "je" pour la même chose). On notera son ironie : il s’endort sur son livre, il prend donc le risque d’endormir son lecteur.

 

III. Les réveils du narrateur

 

Quel intérêt peut donc représenter d’évoquer et même d’explorer cet état intermédiaire entre veille et sommeil ? Intérêt en soi = importance pour la suite de l’œuvre. Ce texte a pour sujet les réveils du narrateur. L’état entre veille et sommeil qui les caractérise est un moment durant lequel l’intelligence n’a aucune prise sur le narrateur, comme cela est expliqué : "ne choquait ma raison". Toute la logique dont il peut faire preuve ne lui permet pas de réaliser que sa bougie est déjà éteinte. Le fait d’avoir étudié la préface à Contre Sainte-Beuve nous permet de savoir que c’est dans ces moments-là que le temps perdu pour l’intelligence, les souvenirs morts du narrateur peuvent ressusciter. Expression du "moi-flottant". Pour rapporter cet état, trois longues phrases séparées par des " ; ". Il hésite, goût pour l’introspection.

 

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