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ÉMILE VERHAEREN

Publié le 22/02/2012

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Le poète flamand Émile Verhaeren laisse une oeuvre puissante et variée. Dans ses vers de jeunesse, il peint avec exactitude et relief des scènes ou des paysages de sa province natale (Les Flamandes, 1883) ou décrit le calme bonheur de l'existence monastique (Les Moines, 1886). Après une crise de désespoir dont les épisodes pathétiques sont fixés dans Les Soirs (1887), Les Débâcles (1888), Les Flambeaux noirs (1890), il découvre une raison de vivre dans les joies de l'action. Il publie une trilogie socialiste (Les Campagnes hallucinées, 1893; Les Villages illusoires, 1895; Les Villes tentaculaires, 1895) où, à la tristesse des campagnes délaissées, s'oppose la fièvre des cités industrielles. Il devient le poète de la ferveur, du mouvement, de l'énergie (Les Forces tumultueuses, 1902; La Multiple Splendeur, 1906; Les Rythmes souverains, 1910). Il conserve pourtant une tendresse profonde pour les beautés du pays flamand (Toute la Flandre, 1904-1911) et trouve de purs accents pour célébrer l'amour conjugal (Les Heures claires, 1896; Les Heures d'après-midi, 1905; Les Heures du soir, 1911). Verhaeren, comme Henri de Régnier, recourt à des symboles immédiatement intelligibles : saint Georges, sur son cheval et armé de sa lance, incarne l'appel de l'action; le passeur d'eau qui, « un roseau entre ses dents », lutte vainement pour atteindre l'autre rive figure l'homme qui conserve à travers les épreuves une foi intacte en un idéal inaccessible. Il pratique couramment le vers libre; mais il remplace la rime par d'autres procédés, comme l'assonance ou l'allitération, qu'il impose avec une insistance obsédante. Sa période lyrique est le plus souvent rude, heurtée, volontaire : le poète recherche les verbes expressifs (voici le vent cornant Novembre), martèle les mots (lassé des mots, lassé des livres), use et abuse des reprises oratoires.

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