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Encyclopédie: L'humanisme

Publié le 29/07/2010

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humanisme

 

Le mot humaniste désignait au XVIe celui qui s'occupait d'humanités, c'est-à-dire celui qui se consacrait à l'étude des belles-lettres grecques et latines. Les humanistes, par ce moyen, entendaient développer les connaissances et améliorer l'Homme lui-même. L'érudition mais aussi le culte de la nature et des plaisirs étaient au centre des préoccupations des écrivains de la Renaissance. Du Bellay, dans Les Regrets (1558), formula ainsi l'idéal commun :

«Je me ferai savant en la philosophie En la mathématique et médecine aussi Je me ferai légiste et d'un plus haut souci Apprendrai les secrets de la théologie Du luth et du pinceau j'exalterai ma vie De l'escrime et du bal. [...]«

A cette floraison intellectuelle et artistique européenne répond un essor scientifique sans précédent. Ambroise Paré développe l'anatomie et commence à pratiquer la chirurgie. Copernic démontre le double mouvement des planètes. Vasco de Gama, Magellan et Christophe Colomb ouvrent de nouvelles voies maritimes vers des terres inconnues. Gutenberg met au point l'imprimerie, procédé qui va révolutionner la diffusion des connaissances. Nourris de stoïcisme et d'épicurisme, les humanistes durent affronter les guerres de Religion, qui vinrent porter ombrage à leur foi rayonnante dans l'avenir de l'Homme

▪ Exemples :

- Les Essais (1580-1591) de Montaigne. - L'oeuvre des poètes de la Pléiade.

 

1 - Définition du mot "humanisme"

C’est seulement dans les années 1830-1840 que le terme "humanisme" apparaît dans les études critiques allemandes pour désigner un "mouvement intellectuel associé au réveil des langues et de la littérature anciennes" (W. K. Ferguson). L’humanisme désigne le retour à la lecture des œuvres antiques : redécouverte, établissement, édition, traduction des textes sont les activités de l’humaniste qui se transforme pour l’occasion en philosophe, philologue, juriste, critique d’art.

 

2 - Les premiers humanistes

Ils ont comme point commun de dénoncer l’obscurantisme du Moyen Âge. L’humanisme est considéré au contraire comme une période de lumière qui s’oppose aux ténèbres des siècles précédents. C’est ainsi que Rabelais oppose "ce siècle si plein de lumière" au "brouillard épais et presque cimmérien de l’époque gothique". Au chapitre VIII de Pantagruel, Gargantua adresse une lettre à son fils qui concentre tous les préceptes de l’humanisme : "le temps estoit encores ténébreux et sentent l’infelicité et calamité des Gothz qui avoient mis à destruction toute bonne littérature".

- Le premier objectif des humanistes. Rétablir l’éloquence de façon à bien dire et bien écrire. Guillaume Fichet installe à la Sorbonne, dont il est bibliothécaire, le premier atelier typographique d’où sortent en 1470 les Lettres de l’humaniste italien Gasparino de Barzizza. Ce succès attire les humanistes italiens : les premiers cercles humanistes se forment autour d’hommes comme Paolo Emili, Girolamo Balbi, Filippo Beroaldo. L’humanisme stylistique s’élargit à une connaissance complète de l’Antiquité.

- Les hommes célèbres. Guillaume Budé (1468-1540) étudie le droit avant de se consacrer aux belles-lettres grecques et latines, à une époque où le grec est encore inconnu en France. Il obtient du roi la fondation d’ un collège pour l’enseignement du grec, du latin et de l’hébreu, qui deviendra le Collège de France. Lefèvre d’Étaples (1450-1536) se consacre aux éditions d’Aristote et parcourt l’Italie en écrivant de nouvelles exégèses de la Bible. Symphorien Champier (1471-1537) introduit l’humanisme à Lyon. Médecin, il redécouvre Platon, Aristote, Galien et Hippocrate. L’humanisme s’inscrit dans l’esprit de la Réforme.

 

3 - Les doctrines humanistes

Avec les guerres d’Italie, la France découvre les raffinements d’une nouvelle civilisation. C’est François Ier, considéré comme le père des Lettres, qui soutient cette nouvelle culture. Il favorise les traductions diverses, collecte des manuscrits anciens (Bibliothèque de Fontainebleau). En 1530, il crée des lecteurs royaux et de nouvelles chaires (grec, hébreu, mathématiques, langues orientales, médecine, philosophie). Le programme humaniste se distingue par :

• L’étude des textes et de la civilisation antiques : on sauvegarde les merveilles de l’Antiquité et on développe la philologie, car les textes antiques offrent des clefs essentielles. Machiavel s’inspire ainsi de Tite-Live, Thomas More et Érasme de Lucien.

• Le culte de l’homme : on exalte son pouvoir créateur, son intelligence, sa vivacité, la beauté de son corps.

• L’éloge de la connaissance : l’homme est conçu en parfaite harmonie avec la Nature, car il est fait à son image. L’homme est un abrégé du Tout, et la philosophie du microcosme et du macrocosme préside à la connaissance de l’univers. On aspire donc à une connaissance encyclopédique qui combat les superstitions. La connaissance de soi devient également un objectif fondamental.

• L’éloge des voyages : le voyageur exerce sa curiosité pour découvrir les splendeurs du monde. De plus, l’homme n’ est plus au centre du monde : les travaux de Copernic commencent à être diffusés.

• La curiosité linguistique : les humanistes analysent les langues et leur rapport historique, en particulier l’hébreu, langue de la Bible.

• La question religieuse : le néo-platonisme domine (croyance en la Providence, immortalité de l’âme, éternel combat de l’ esprit et de la chair, conciliation de la science et de la foi).

 

4 - Les thèmes humanistes

- Le désir de gloire. Dante et Pétrarque influencent les humanistes. Les poètes doivent célébrer les Grands. La mort est présente pour rappeler la vanité de toute chose et la vertu s’associe à la gloire pour la combattre.

- L’idée de Nature. La mère Nature permet à l’ homme de prendre la juste mesure de la grandeur du monde. La curiosité de la Nature permet de rendre hommage à la Création dans toute sa variété.

- L’amour. Il convient de distinguer le vrai amour qui doit conduire à la contemplation du Divin et l’amour vulgaire, sensuel, défini comme une maladie.

 

INTRO

 

L'humanisme est un vaste mouvement intellectuel européen qui émerge avec le quattrocento italien (notre XVe siècle) puis va se développer jusqu'à la fin du XVIe siècle.

Le terme désigne une nouvelle conception de l'homme et de l'Univers qui, s'appuyant les modèles de l'Antiquité gréco-latine, place l'homme au centre de ses préoccupations et s'assigne comme tâche l'épanouissement de ses qualités intellectuelles et morales.

 

LE CONTEXTE

 

LE CONTEXTE HISTORIQUE ET CULTUREL

Les guerres d'Italie (1494-1559) permettent aux Français de découvrir la Renaissance italienne. Les différents rois de France s'entourent d'artistes pour assurer le rayonnement artistique de leur cour (François 1er, mécène de Léonard de Vinci) : c'est le début de la Renaissance française.

La deuxième moitié du siècle est assombrie par les guerres de Religion, de 1562 à 1598, qui opposent catholiques et protestants (massacre de la Saint-Barthélémy en 1572).

 

LE CONTEXTE INTELLECTUEL ET SCIENTIFIQUE

L'invention de l'imprimerie, en 1448, par Guten-berg, permet une large diffusion des textes. La découverte du Nouveau Monde en 1492, par Christophe Colomb redéfinit les contours du monde connu. Copernic, en posant que la Terre tourne au-tour du Soleil (héliocentrisme), remet en ques--tion la place de l'homme dans l'Univers.

 

LE CONTEXTE RELIGIEUX

Un moine allemand, Martin Luther (1483-1564), dénonce les abus de l'Église et proclame que tout croyant doit avoir accès au vrai texte sacré sans l'intermédiaire des prêtres. Il prône la Réforme qui aboutit au protestantisme. Le Français Calvin (1509-1564) fonde le protestantisme français.

 

UN RETOUR AUX SOURCES ANTIQUES

Dans toute l'Europe, les érudits tels Erasme (1469-1536), Guillaume Budé (1467-1540), traduisent et travaillent sur les textes grecs et latins qui deviennent les modèles à imiter. Ce retour aux sources amène les humanistes à traduire la Bible.

 

UNE NOUVELLE IDEE DE L'HOMME

L'humanisme installe l'homme «au centre de l'U-nivers« (Pic de la Mirandole). Les extraordinaires avancées intellectuelles de l'époque fondent une confiance nouvelle en la perfectibilité de la nature de l'homme. Le corps est réhabilité : la peinture renaissante exalte la nudité. Ra-belais prône son épanouissement physique : «Un esprit sain dans un corps sain«.

 

LES IDEAUX

L'éducation, préoccupation majeure des humanistes, se fonde sur l'étude des humanités : la connaissance du grec et du latin et l'étude des modèles antiques. Il s'agit de former un homme accompli : le modèle de l'honnête homme.

Le contexte politique inspire de nouvelles revendications de tolérance, de liberté. Machiavel fonde la réflexion politique.

 

LES POETES DE LA PLEIADE

Ils réinventent la poésie française en renouvelant les formes poétiques (l'ode, le sonnet) et en enrichissant la langue française (Défense et Illustration de la langue française, rédigé par du Bellay en 1549).

 

RABELAIS ET MONTAIGNE

En France, deux figures dominent : Rabelais (1494-1553) et Montaigne (1533-1592).

Par leur modernité, les humanistes annoncent le siècle des Lumières.

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