Espace et univers peuvent-ils être confondus ?

Se pose enfin la question des dimensions - mieux : des bornes de cet espace ("univers" et "monde") - que nous entendons par "tout l'espace possible", et partons, comme à l'ordinaire d'une métaphore : soit mon propre individu avec bras et jambes ; si j'étends mes bras, j'accrois la distance que je pouvais toucher auparavant. Si j'arme mon bras d'un bâton, cette distance augmente encore : ma sphère d'influence pourra aller jusqu'où les yeux ne peuvent atteindre (à travers cette haie, par exemple). Mais je n'en conclurai point que mon territoire va jusqu'à l'infini. Car, supposé que je me trouve non plus sur cette petite Terre, mais sur le corps le plus éloigné qui soit et que j'étende de même la main, puis un bâton, etc., alors je reculerai les bornes jusque-là admises de l'univers. Alors, avec ce simple bâton j'ai augmenté les limites de l'univers, et rien ne s'y oppose. Nous conclurons de cela que l'univers ou l'espace n' est pas défini mais qu' il est "sans bornes fixes", et nous dirons mieux que l'espace est tel qu'on peut l'accroître sous la seule condition que ce soit bien un corps qui l'augmente, comme mon bâton ou comme une nouvelle planète inconnue qui quitte son orbite. Pour faciliter ces difficiles représentations les philosophes ont choisi de parler de "mondes" plutôt que de l'univers.