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espionnage, roman d' - littérature.

Publié le 28/04/2013

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espionnage, roman d' - littérature. 1 PRÉSENTATION espionnage, roman d', genre romanesque ayant pour thème les activités d'espionnage ou de contre-espionnage, souvent considéré comme un genre littéraire mineur. 2 DÉFINITION ET STATUT LITTÉRAIRE En dépit -- ou à cause -- de son succès commercial, le roman d'espionnage reste considéré comme un genre mineur, aux côtés du roman érotique et, dans une moindre mesure, de la science-fiction et du roman policier. Le roman d'espionnage est apparu en tant que tel au début du XXe siècle, mais son corpus et son audience ont pris un essor considérable à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, essentiellement grâce à la source d'inspiration que constituait alors la guerre froide. Le genre a cependant survécu, comme en témoigne aujourd'hui, en Europe et aux États-Unis, un nombre important de collections à grand tirage, d'une grande vivacité commerciale, sinon littéraire. Le roman d'espionnage est dominé de manière écrasante par la production anglo-saxonne, surtout britannique. S'il emprunte certains de ses procédés narratifs au roman policier, sa thématique, en revanche, lui est bien propre, qui repose essentiellement sur les liens entre secret et pouvoir politique. 3 LES PRÉCURSEURS L'espionnage, c'est-à-dire l'activité clandestine visant à recueillir ou à dérober des renseignements pour le compte d'une puissance économique ou politique, remonte probablement aux origines des sociétés humaines : des témoignages d'espions ou des allusions à des actions de renseignement nous sont parvenus de la Grèce ancienne. Certains historiens voient même dans la Bible, ou dans les oeuvres d'Homère, des schémas d'action comparables à ceux que l'on rencontre dans les romans d'espionnage modernes ; ainsi en est-il, dans l'Iliade (récit de la guerre de Troie, épisode du cheval de Troie). Ces textes, par leur poétique, leur idéologie, et surtout par leur portée littéraire et intellectuelle, n'ont pourtant rien de commun avec les ouvrages de divertissement que nous appelons romans d'espionnage. Il faut attendre le XIXe siècle pour que, parallèlement à l'émergence du roman policier, apparaissent des personnages d'espions dans la littérature de fiction. L'Espion (The Spy, 1821), de l'Américain Fenimore Cooper, célèbre pour ses récits sur le Far West, est la première oeuvre littéraire mentionnant ouvertement le sujet ; il faut citer également l'Agent secret (The Secret Agent, 1907) et Sous les yeux de l'Occident (Under Western Eyes, 1911) de Joseph Conrad. Les récits dits « de guerre-fiction «, qui connaissent une grande vogue en Grande-Bretagne à la fin du XIXe siècle, inaugurent des thèmes qui vont devenir ceux du roman d'espionnage : invasion d'une grande puissance par une autre, manipulation politique et militaire, etc. Le plus célèbre des précurseurs demeure cependant le prix Nobel de littérature Rudyard Kipling, qui consacre l'un de ses plus grands romans, Kim (1901), à l'espionnage. Si le roman d'espionnage en tant que tel est né en Grande-Bretagne, certains précurseurs appartiennent à la littérature française. Joseph Balsamo (1846) d'Alexandre Dumas met en scène, peu avant la Révolution française, une opération secrète destinée à déstabiliser la monarchie : la fameuse affaire du collier ; les romans d'Honoré de Balzac Une ténébreuse affaire (1841) et Splendeurs et Misères des courtisanes (1838-1847) sont largement consacrés à des complots et à des affaires d'espionnage. La Chartreuse de Parme (1839) de Stendhal évoque également des affaires secrètes de police criminelle et des complots politiques. 4 LE ROMAN D'ESPIONNAGE ANGLO-SAXON Les premiers romans consacrés entièrement à l'espionnage sont l'oeuvre de l'écrivain et journaliste britannique William Le Queux (1864-1927), qui a été espion lui-même ( A Secret Service, 1896 ; England's Peril, 1899). Le Queux est, en ce domaine, assez représentatif ; comme lui en effet, maints auteurs de romans d'espionnage seront des espions ou des professionnels du renseignement : John Buchan (1875-1940), directeur du renseignement anglais pendant la Première Guerre mondiale, est l'auteur du célèbre roman les Trente-Neuf Marches (The Thirty-Nine Steps, 1915), adapté à l'écran par Alfred Hitchcock en 1935 (voir les Trente-Neuf Marches) ; Dennis Wheatley (1897-1977), Somerset Maugham, Graham Greene, Ian Fleming, ont été eux aussi, à un moment ou à un autre de leur vie, liés aux activités des services secrets... C'est entre les deux guerres que le roman d'espionnage commence à connaître un certain succès. Si la plupart de ces oeuvres avaient jusqu'alors un but avoué de propagande patriotique, Somerset Maugham offre cependant une vision plus humaine et moins chauviniste du métier d'espion dans Mr. Ashenden, agent secret (Ashenden, or The British Agent, 1928). Eric Ambler (1909-1998), premier écrivain connu spécialisé dans la littérature d'espionnage, écrit en 1939 le Masque de Dimitrios (The Mask of Dimitrios), dont le héros n'est pas un espion de métier, mais se trouve mêlé par hasard à une affaire de conspiration. L'essor des collections d'espionnage après la Seconde Guerre mondiale est lié au contexte particulier de la guerre froide qui sévit entre les grandes puissances socialistes et capitalistes. La plupart des romans d'espionnage de cette période présentent un monde manichéen, polarisé entre l'Est et l'Ouest, où l'espion au service des puissances capitalistes devient une incarnation moderne de la chevalerie, symbolisant les vertus de courage et de loyauté. Ses aventures, qui mettent en oeuvre les technologies les plus sophistiquées et la violence la plus crue, ont généralement un cadre exotique. Cette période est dominée par trois auteurs. Le premier, Ian Fleming, crée le personnage de James Bond, espion de Sa Très Gracieuse Majesté et héros indestructible entraîné dans les aventures les plus invraisemblables. Le cocktail romanesque de la série des James Bond -- conçu à base d'humour britannique, de faste matériel (nombreux gadgets technologiques), d'aventures et d'érotisme -- connaît un immense succès commercial, prolongé par une carrière fulgurante au cinéma ( voir James Bond 007 contre docteur No). Le deuxième, Dennis Wheatley (1897-1977), vend également des millions d'exemplaires de romans populaires mêlant espionnage, occultisme et érotisme. Enfin, Graham Greene, connu surtout comme auteur de littérature générale, se sert du roman d'espionnage pour le subvertir ; il y introduit un certain humour, Notre agent à La Havane (Our Man in Havana, 1958), et donne à la figure de l'espion une véritable dimension humaine, s'attachant à démythifier les milieux du renseignement dans des romans comme Un Américain bien tranquille (The Quiet American, 1955) et le Facteur humain (The Human Factor, 1978). Parmi ses récits, le Ministère de la Peur (The Ministry of Fear, 1943), le Troisième Homme (The Third Man, 1950) et Notre agent à La Havane ont été adaptés avec succès au cinéma. Dans un style réaliste aux antipodes de l'exotisme des James Bond, John Le Carré connaît un succès mondial avec l'Espion qui venait du froid (1963). Le Dossier Ipcress (The Ipcress File, 1962), de Len Deighton (né en 1929), est de même un bestseller. Parmi les écrivains populaires du genre, citons encore l'auteur de romans policiers Peter Cheyney (1896-1951), qui aborde l'espionnage dans une partie de son oeuvre, et Frederic Forsyth (né en 1938). 5 LE ROMAN D'ESPIONNAGE EN FRANCE Si des romans d'espionnage français paraissent dans l'entre-deux-guerres, ils sont alors, pour la plupart, les véhicules de la propagande politique ou nationaliste. C'est après la Seconde Guerre mondiale que le roman d'espionnage français prend son essor, habité par l'esprit de la Résistance. Le plus grand auteur français en ce domaine est sans doute Pierre Nord (pseudonyme d'André Brouillard, 1900-1985), ancien résistant, membre des services spéciaux, stratège militaire et auteur de Double Crime sur la ligne Maginot (1936) et des Filles de Bucarest. Plus récemment, des collections à bon marché ont popularisé les oeuvres d'Antoine Dominique (pseudonyme de Dominique Ponchardier, né en 1917), diplomate de profession et auteur de la série des Gorille, qui a fait passer les mots « gorille « et « barbouze « au sens d'« hommes de main «, dans le langage courant (la Valse des gorilles, Gorille dans le pot, Gorille se mange froid, etc.). Citons aussi Jean Bruce (1921-1963), créateur du personnage d'OSS 117 dans Romance de la mort, et Gérard de Villiers (né en 1929), inventeur de l'espion aristocrate SAS, dont les aventures mêlent violence et érotisme. Frédéric Dard, dans une autre série populaire, San Antonio, joue pour sa part davantage sur la satire du récit d'espionnage, servie par un style truculent et imagé. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« la Peur (The Ministry of Fear, 1943), le Troisième Homme (The Third Man, 1950) et Notre agent à La Havane ont été adaptés avec succès au cinéma. Dans un style réaliste aux antipodes de l’exotisme des James Bond, John Le Carré connaît un succès mondial avec l’Espion qui venait du froid (1963).

Le Dossier Ipcress (The Ipcress File, 1962), de Len Deighton (né en 1929), est de même un best- seller.

Parmi les écrivains populaires du genre, citons encore l’auteur de romans policiers Peter Cheyney (1896-1951), qui aborde l’espionnage dans une partie de son œuvre, et Frederic Forsyth (né en 1938). 5 LE ROMAN D’ESPIONNAGE EN FRANCE Si des romans d’espionnage français paraissent dans l’entre-deux-guerres, ils sont alors, pour la plupart, les véhicules de la propagande politique ou nationaliste.

C’est après la Seconde Guerre mondiale que le roman d’espionnage français prend son essor, habité par l’esprit de la Résistance.

Le plus grand auteur français en ce domaine est sans doute Pierre Nord (pseudonyme d’André Brouillard, 1900-1985), ancien résistant, membre des services spéciaux, stratège militaire et auteur de Double Crime sur la ligne Maginot (1936) et des Filles de Bucarest. Plus récemment, des collections à bon marché ont popularisé les œuvres d’Antoine Dominique (pseudonyme de Dominique Ponchardier, né en 1917), diplomate de profession et auteur de la série des Gorille, qui a fait passer les mots « gorille » et « barbouze » au sens d’« hommes de main », dans le langage courant ( la Valse des gorilles, Gorille dans le pot, Gorille se mange froid, etc.).

Citons aussi Jean Bruce (1921-1963), créateur du personnage d’OSS 117 dans Romance de la mort, et Gérard de Villiers (né en 1929), inventeur de l’espion aristocrate SAS, dont les aventures mêlent violence et érotisme.

Frédéric Dard, dans une autre série populaire, San Antonio, joue pour sa part davantage sur la satire du récit d’espionnage, servie par un style truculent et imagé. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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