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étaient donnés par là et que, entendues dans ce dernier sens, elles ne sont que des idées sophistiques (dialectiques).

Publié le 22/10/2012

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étaient donnés par là et que, entendues dans ce dernier sens, elles ne sont que des idées sophistiques (dialectiques). Mais elles ont au contraire un usage régulateur excellent et indispensablement nécessaire, celui de diriger l'entendement vers un certain but, où convergent en un point les lignes directrices de toutes ses règles, et qui, bien qu'il ne soit qu'une idée (focus imaginarius), c'est-à-dire un point d'où les concepts de l'entendement ne partent pas réellement, puisqu'il est placé tout à fait en dehors des limites de l'expérience possible, sert cependant à leur donner la plus grande unité avec la plus grande extension. (Raison pure, II, p. 165.) III. LA LOI MORALE A. Le devoir. KANT ne prétend pas fonder une morale nouvelle. Il veut seulement mettre au clair la morale telle qu'elle se trouve dans la conscience commune. Son point de départ sera donc cette constatation universellement acceptée que rien n'est bon absolument si ce n'est une bonne volonté. 32. La bonne volonté. De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une bonne volonté. L'intelligence, le don de saisir les ressemblances des choses, la faculté de discerner le particulier pour en juger, et les autres talents de l'esprit, de quelque nom qu'on les désigne, ou bien le courage, la décision, la persévérance dans les desseins, comme qualités du tempérament, sont sans doute à bien des égards choses bonnes et désirables; mais ces dons de la nature peuvent devenir aussi extrêmement mauvais et funestes si la volonté qui doit en faire usage, et dont les dispositions propres s'appellent pour cela caractère, n'est point bonne. Il en est de même des dons de la fortune. Le pouvoir, la richesse, la considération, même la santé ainsi que le bien-être complet et le contentement de son état, ce qu'on nomme le bonheur, engendrent une confiance en soi qui souvent aussi se convertit en présomption, dès qu'il n'y a pas une bonne volonté pour redresser et tourner vers des fins universelles l'influence que ces avantages ont sur l'âme, et du même coup tout le principe de l'action; sans compter qu'un spectateur raisonnable et impartial ne saurait jamais éprouver de satisfaction à voir que tout réussisse perpétuellement à un être que ne relève aucun trait de pure et bonne volonté, et qu'ainsi la bonne volonté paraît constituer la condition indispensable même de ce qui nous rend dignes d'être heureux. Il y a, bien plus, des qualités qui sont favorables à cette bonne volonté même et qui peuvent rendre son oeuvre beaucoup plus aisée, mais qui malgré cela n'ont pas de valeur intrinsèque absolue, et qui, au contraire, supposent toujours encore une bonne volonté. C'est là une condition qui limite la haute estime qu'on leur témoigne du reste avec raison, et qui ne permet pas de les tenir pour bonnes absolument. La modération dans les affections et les passions, la maîtrise de soi, la puissance de calme réflexion ne sont pas seulement bonnes à beaucoup d'égards, mais elles paraissent constituer une partie même de la valeur intrinsèque de la personne; cependant il s'en faut de beaucoup qu'on puisse les considérer comme bonnes sans restriction (malgré la valeur inconditionnée que leur ont conférée les anciens). Car, sans les principes d'une bonne volonté, elles peuvent devenir extrêmement mauvaises; le sang-froid d'un scélérat ne le rend pas seulement beaucoup plus dangereux; il le rend aussi immédiatement à nos yeux plus détestable encore que nous ne l'eussions jugé sans cela 1. • (Fondements de la métaphysique des mœurs, p. 87-89.) Or, ce qui fait la valeur absolue de la bonne volonté, c'est la nature même du vouloir, l'intention, et non les résultats obtenus. 33. L'intention. Ce qui fait que la bonne volonté est telle, ce ne sont pas ses oeuvres ou ses succès, ce n'est pas son aptitude à atteindre tel ou tel but proposé, c'est seulement le vouloir; c'est-à-dire que c'est en soi qu'elle est bonne; et, considérée en elle-même, elle doit sans comparaison être estimée bien supérieure à tout ce qui I. C'est le point de vue de la morale commune qui est exprimé ici. Alain a dit de Kant qu'il avait voulu « savoir ce que c'est qu'un honnête homme au jugement d'un savetier «. (Le père de Kant, qui fut un modèle aux yeux de son fils, était cordonnier.)

« III.

LA LOI MORALE A.

Le devoir.

KANT ne prétend pas fonder une morale nouvelle.

Il veut seule­ ment mettre au clair la morale telle qu'elle se trouve dans la cons­ cience commune.

Son point de départ sera donc cette constatation universellement acceptée que rien n'est bon absolument si ce n'est une bonne volonté.

32.

La bonne volonté.

De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une bonne volonté.

L'intelligence, le don de saisir les ressemblances des choses, la faculté de discerner le particulier pour en juger, et les autres talents de l'esprit, de quelque nom qu'on les désigne, ou bien le courage, la décision, la persévérance dans les desseins, comme qualités du tempérament, sont sans doute à bien des égards choses bonnes et désirables; mais ces dons de la nature peuvent devenir aussi extrêmement mauvais et funestes si la volonté qui doit en faire usage, et dont les dispositions propres s'appellent pour cela caractère, n'est point bonne.

Il en est de même des dons de la fortune.

Le pouvoir, la richesse, la considé­ ration, même la santé ainsi que le bien-être complet et le conten­ tement de son état, ce qu'on nomme le bonheur, engendrent une confiance en soi qui souvent aussi se convertit en présomption, dès qu'il n'y a pas une bonne volonté pour redresser et tourner vers des fins universelles 1 'influence que ces avantages ont sur 1 'âme, et du même coup tout le principe de 1 'action; sans compter. »

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