Etudes sur le temps humain

Etudes sur le temps humain, essais de Georges Poulet (1949-1968). De Montaigne à Sartre, des classiques à Flaubert, des romantiques anglais à Julien Green, l'ensemble propose une étude de l'imaginaire du temps, considéré comme une création proprement humaine, incongrue, incomplète, simple jeu avec le néant d'un moi qui se découvre soudain privé de cause. Écrire n'est qu'une manière d'entreprendre de durer, non sous le signe de l'immortalité de l'œuvre, mais dans l'effort pour « être présent à des choses qu'on dispose dans une sorte de temps-espace ». La littérature apparaît ainsi comme un traitement de l'instant, solidifié par la représentation qui joue des images pour faire de l'avant et de l'après une réversion dialectique où le moi devient spéculaire, pour fixer un mur du temps dont le sujet se découvre prisonnier. Le rôle des mots fixe des drames divers (ainsi la négation de la durée est, chez Green, le moyen de porter l'instant à l'éternité), par lesquels l’espace-temps devient lieu et histoire, en une construction libre de la typologie des genres et des variations de l'énonciation.