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Si la ville est un fait humain relativement ancien, ses caractères et fonctions ont beaucoup changé à travers le temps, contribuant de façon durable à l'essor des civilisations.

Publié le 14/12/2013

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Si la ville est un fait humain relativement ancien, ses caractères et fonctions ont beaucoup changé à travers le temps, contribuant de façon durable à l'essor des civilisations. Depuis le XIX e siècle surtout, le mouvement d'urbanisation affecte l'ensemble de la planète, de telle sorte que son rôle dans la répartition géographique des hommes est déterminant. Près de la moitié d'entre eux vivent déjà dans des agglomérations, et, vers l'an 2025, on estime que plus des deux tiers de l'humanité seront faits de citadins. Le surpeuplement urbain est la source de graves problèmes. La ville est aujourd'hui l'environnement quotidien de la majorité d'entre nous. Mais il en fut longtemps autrement, ce qui explique sans doute l'entrée tardive du monde urbain dans les préoccupations des historiens, des géographes ou des sociologues. Les sciences humaines se sont empressées, à juste titre, de retracer le long mouvement d'urbanisation qui caractérise l'époque contemporaine. Remontant bien au-delà, elles ont aussi montré que chaque ville a son histoire singulière, ses caractères économiques et sociaux, ses liens avec les campagnes environnantes et les villes voisines, et que son développement ne répond pas seulement aux contraintes du site, mais aussi à la logique de l'ensemble du réseau urbain. Elles ont montré, en outre, que le fait urbain est profondément complexe : une ville est plus qu'une agglomération de logements, et la concentration exceptionnelle d'hommes et d'activités qu'elle suppose n'empêche pas les contrastes violents. Enfin, au-delà des similitudes qu'engendre l'universalité de ce phénomène, les réalités urbaines à travers le monde contemporain présentent de grandes différences. Histoire de l'urbanisation Les origines du monde urbain. La naissance du fait urbain est très débattue : si l'on considère que la ville suppose une organisation complexe de la société ou l'existence d'un encadrement politique, il est vrai que son apparition marque un tournant considérable de l'histoire des civilisations. Les découvertes archéologiques font remonter les premières traces d'habitat aggloméré, donc de ville élémentaire, bien avant les temps historiques et les premiers documents attestant les fondations. Ainsi, Jéricho (vestiges de 7800 avant J.-C.) dispute le titre de première ville connue à Çatal Hüyük (Anatolie), plus tardive, mais dont la population, estimée à partir de la superficie construite, semble avoir été plus importante. En Mésopotamie, c'est la coexistence de plusieurs agglomérations, dont Uruk, qui semble le fait vraiment nouveau du IVe millénaire. Il faut attendre le IIIe millénaire en Inde et en Chine, puis le IIe et le Ier millénaire en Amérique et en Afrique subsaharienne pour que le même phénomène se produise ailleurs. Ces villes primitives semblent avoir été surtout agricoles, et elles sont donc considérées comme « préurbaines », mais constituèrent une première étape nécessaire. Les premières vraies villes seraient apparues en Mésopotamie et en Inde : associant à l'agriculture l'artisanat et le commerce, elles exercèrent aussi un pouvoir de commandement sur les campagnes environnantes qui les nourrissaient. Enfin, elles devinrent de petites cités-États, qui, selon les péripéties de l'histoire politique, développèrent des relations entre elles et devinrent parfois les capitales d'ensembles plus vastes. On peut dire que les principales caractéristiques du fait urbain sont apparues dès l'Antiquité : il s'agit, d'une part, des liens entre la ville, la religion et l'organisation du pouvoir, comme l'attestent les capitales de l'Égypte pharaonique ou les villes-États de la Grèce antique, et, d'autre part, de la place primordiale du commerce dans l'expansion urbaine, telle que la manifestent les trois cités phéniciennes de Byblos, Tyr et Sidon. Enfin, l'Antiquité montra comment une métropole telle que Rome (l'Urbs approcha le million d'habitants vers le II e siècle après J.-C.) pouvait contrôler un empire démesuré. Cependant, la fin de l'Antiquité montra aussi que la réussite de ce mode d'encadrement territorial n'allait pas sans une certaine lourdeur : les invasions barbares entraînèrent une régression spectaculaire du fait urbain en Europe, et le Moyen Âge commença en Occident comme un âge nettement rural, alors qu'en Orient Alexandrie et Constantinople prenaient le relais d'une Rome réduite à n'être plus que la résidence pontificale. L'Inde et l'Extrême-Orient connurent un développement plus continu de leurs villes au début de notre ère. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats architecture - Les fonctions de l'architecture Ccedil;atal Höyük cité habitat - L'habitat urbain - Introduction Inde - Histoire - La préhistoire indienne Jéricho Mésopotamie Phéniciens - Les débuts de l'histoire phénicienne Sumer - Les cités-États sumériennes techniques (histoire des) - L'Antiquité - Introduction urbanisme - Un héritage ancien Uruk Les livres ville - Une rue de Pompéi, page 5540, volume 10 ville - Çatal Hüyük, en Anatolie centrale (Turquie), page 5540, volume 10 ville - plan de Milet, ville grecque d'Asie Mineure, page 5541, volume 10 ville - le site de l'antique Thugga (aujourd'hui Dougga), en Tunisie, page 5541, volume 10 La ville traditionnelle : Moyen Âge et époque moderne. Si le lien existant entre le niveau d'urbanisation et le développement économique est très fort dans le monde contemporain, il semble qu'en économie préindustrielle le nombre et la taille des villes aient dépendu du contexte culturel. Ainsi, les civilisations musulmanes, nées de la conquête arabe (VIIIe siècle), furent particulièrement urbaines : les merveilles de Bagdad et de Cordoue, leurs mosquées ou leur mode de gestion collective de l'eau prouvent que la civilisation du désert avait su aussi devenir une grande civilisation de la ville. En Europe, toutefois, malgré le rôle important joué par les villes dans la diffusion du christianisme, la vie urbaine se limita longtemps, au Moyen Âge, à celle d'élémentaires cités. Cependant, en Italie, où l'héritage romain était plus important, une activité commerciale s'était maintenue ; elle s'affirma dans tout le reste de l'Europe à partir du XIe siècle et donna vie aux bourgs, souvent accolés aux cités. Malgré ces contrastes et ces évolutions, le taux d'urbanisation du monde traditionnel dépassa rarement les 10-15 % : le fait urbain resta minoritaire, voire marginal, jusqu'au XVIIIe siècle. Pourtant, le rôle des villes fut souvent moteur : les libertés et franchises qu'elles acquirent au Moyen Âge leur permirent de tenir tête au pouvoir féodal ; le bouillonnement politique et culturel des villes-États du quattrocento italien fit d'elles le berceau de la Renaissance, tandis que les riches négociants d'Allemagne du Nord se groupaient en ligues de ville à ville (la Hanse). En Amérique, la fondation de villes fut, à l'exception de Mexico, ancienne capitale aztèque, la base de la colonisation espagnole et portugaise. Enfin, la monarchie centralisée et administrée promut à partir du XVIe siècle ses capitales (Paris, Londres, Varsovie, Moscou, Berlin, etc.), même si elle fut aussi tentée de transférer en des lieux moins contrôlés par les corporations urbaines (Madrid) ou moins populeux (Versailles) la cour et le trône lui-même. Retranchées derrière des murailles défensives qui furent durant des siècles un élément indispensable du paysage urbain, les villes restaient tributaires, pour leur approvisionnement, des campagnes alentour (« le plat pays »). Les penseurs du XVIIIe siècle, notamment les physiocrates, furent très sévères envers ce « parasitisme ». Si leur jugement doit être modéré, dans la mesure où les petites villes jouaient un rôle de marché et fournissaient un certain nombre de services à des campagnes dont l'autonomie n'était que partielle, il est vrai également que la population urbaine ne pouvait excéder ce que le surplus alimentaire des campagnes permettait. Or, avant les révolutions agricoles des XVIII e et XIX e siècles, qui accrurent la productivité du travail paysan, et qui réservaient à la terre l'essentiel de la main-d'oeuvre, ces excédents restaient faibles et stables. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bourg commune - 1.HISTOIRE forteresse Hanse médina Moyen Âge - La civilisation médiévale - Un monde dominé par l'économie agricole urbanisme - Un héritage ancien Les livres ville - vue partielle de l'ancienne bastide de Grenade-sur-Garonne, au nordouest de Toulouse, page 5541, volume 10 ville - vue aérienne de Saint-Gall, en Suisse, page 5541, volume 10 ville - Gand, en Flandre, à la fin du XVIe siècle (tableau de Lucas de Heere), page 5542, volume 10 ville - la ville de Goa, en Inde, au XVIIe siècle, page 5542, volume 10 La ville à l'âge industriel. Le mouvement de concentration de la main-d'oeuvre dans les ateliers et les usines, toujours plus puissant à partir de la révolution industrielle anglaise (fin du XVIIIe siècle), allait engager peu à peu tous les peuples qui firent l'expérience de ce mode de développement dans une urbanisation rapide. En France, l'exode rural s'est accéléré à partir des années 1830, et a entretenu, pendant cent cinquante ans, la croissance urbaine. D'autres pays s'urbanisèrent plus tôt (Grande-Bretagne), plus vite (Allemagne) ou plus profondément (États-Unis). Les villes développèrent certaines spécialisations industrielles (textile à Gand ou à Roubaix-Tourcoing), et la nouvelle géographie du commerce et des échanges (ports de Gênes, de Marseille et du Havre, chemin de fer) modifia les réseaux urbains. Les capitales bénéficièrent de ce mouvement, ainsi que d'une centralisation croissante, notamment Londres et Paris. À l'opposé, nombre de villes provinciales s'assoupirent dans la routine décrite par Balzac. Les faubourgs, puis les banlieues connurent un développement rapide : les taudis prolétariens qu'ont dépeints Zola ou Dickens furent, au XIXe siècle, la hantise des hygiénistes. Un nouveau type de législation, le droit de l'urbanisme, héritier des multiples ordonnances de police urbaine accumulées par l'Ancien Régime, naquit pour traiter en profondeur les problèmes urbains (circulation, salubrité, etc.). Le cadre de vie urbain s'améliora à la fin du XIXe siècle : percées haussmanniennes, égouts et adductions d'eau, éclairage des rues, transports en commun, jardins publics... Mais la ségrégation sociale s'installait, et partout s'accentuait le contraste entre les « beaux quartiers » et les quartiers ouvriers. Le développement du logement social et des cités-jardins vers 1900 confirma ces tendances, en y intégrant les catégories moyennes. La colonisation permit l'exportation de ces modèles hors d'Europe. Mais, sur les autres continents, la juxtaposition avec les civilisations traditionnelles allait donner aux villes coloniales un type particulier : Manille, Bombay, Alger ou Dakar opposaient fortement les quartiers des colonisateurs, la ville « blanche », à ceux des colonisés, la ville « indigène », qu'il s'agît d'une vieille ville (médina algéroise) ou des quartiers périphériques (« pueblos » de Manille), construits selon les méthodes et les matériaux traditionnels. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats agglomération architecture - Architecture et société banlieue cité-jardin exode rural faubourg habitat - L'habitat urbain - La division du tissu urbain logement Paris - Histoire - Formation du Paris contemporain réseau urbain révolution industrielle - Déséquilibres et contestations de la civilisation industrielle urbanisme - Les outils de l'urbanisme urbanisme - Les théories de l'urbanisme urbanisme - Quelques écrits et projets fondateurs Les livres ville - Leeds, en Angleterre (gravure du XIXe siècle), page 5542, volume 10 ville - Gênes, en Italie, en 1850 (tableau de Caffi), page 5542, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats architecture - L'histoire de l'architecture Géographie du phénomène urbain Les caractéristiques d'une ville. Autrefois, la ville se distinguait sans difficulté du plat pays voisin par une ceinture de remparts, au-delà desquels s'individualisaient des faubourgs où l'agriculture dominait encore largement. La limite entre les paysages et les activités était alors nette. Mais, avec le développement industriel, la croissance démographique et l'assurance, par la qualité des transports, de pouvoir ravitailler et faire vivre des foules plus nombreuses, les premières banlieues ont essaimé. L'agglomération urbaine classique (la ville et ses banlieues) constitue, en principe, un ensemble compact. Cependant, les limites ne sont pas toujours franches, d'autant plus que les extensions nouvelles offrent des paysages désordonnés. Le mouvement actuel de suburbanisation rend encore plus délicate la délimitation de l'espace urbain. Ainsi, on parle de conurbation quand la croissance parallèle d'agglomérations voisines fait qu'elles se rejoignent en un continuum urbanisé (Lille-Roubaix-Tourcoing, par exemple). Le terme de mégalopole désigne une juxtaposition d'agglomérations comme celle qui s'étend, aux États-Unis, entre Boston et Washington (mégalopolis américaine). Enfin, on parle de rurbanisation pour le mode de développement actuel des villes sur les espaces ruraux environnants, l'imbrication des espaces ruraux et urbains devenant complexe. Alors, qu'est-ce qui fait la ville et quel est le ressort de cette urbanisation généralisée ? De manière simple, on peut dire que la ville se définit par l'importance de la population qu'elle rassemble, par son paysage et par les fonctions qu'elle exerce. La ville est avant tout un groupement de population agglomérée. Cependant, le seuil statistique retenu est fort variable d'un pays à l'autre. En France, selon une définition administrative fort ancienne (1846), les communes urbaines doivent compter au moins 2 000 habitants agglomérés dans le chef-lieu et former un groupe d'habitations tel qu'aucune maison ne soit séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. Ce seuil est de 2 500 habitants aux États-Unis, de 30 000 au Japon. Ce critère communément admis recouvre en fait une grande diversité de situations et est insuffisant. L'aspect morphologique est tout aussi essentiel : la densité et la continuité du bâti, la hauteur, la qualité architecturale des constructions, la présence de monuments traduisent le fait urbain. Mais c'est sans doute par les fonctions qu'exercent les villes que l'on peut approcher réellement ce fait. Aux fonctions originelles - surveillance militaire, administration civile et religieuse - se sont ajoutées de nombreuses activités qui justifient le développement des villes. Le commerce apparaît comme la fonction fondamentale : la ville est un lieu privilégié de rencontres, d'échanges et de transactions marchandes. Nombre de villes sont nées de besoins commerciaux, autour des marchés traditionnels où les paysans venaient échanger leurs produits, des foires revenant à échéance régulière, des ports où s'accumulaient les marchandises rapportées d'au-delà des mers... Puis le développement du secteur secondaire a fait des villes des centres de production industrielle, mais aussi des centres de gestion des entreprises de production, de financement, de transit et de services. Avec la tertiarisation de l'économie, ceux-ci ont fini par devenir l'activité urbaine majeure. En fait, la fonction essentielle de la ville est de faciliter les relations humaines en même temps que les échanges de biens et d'informations. Foyers de créativité intellectuelle et culturelle, elles stimulent ainsi toutes les formes de l'interaction sociale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats agglomération architecture - Architecture et société architecture - Les formes d'architecture banlieue commune - 2.POLITIQUE conurbation faubourg foires fonctions urbaines mégalopole métropole places centrales (théorie des) plan - 3.GÉOGRAPHIE URBAINE quartier réseau urbain rurbanisation suburbanisation travaux publics - Les grandes disciplines des travaux publics - Les infrastructures urbaines urbanisme - Les outils de l'urbanisme Les livres ville - la rue Condotti, à Rome, page 5543, volume 10 ville - le centre commercial Nice-Étoile, dans le sud de la France, page 5543, volume 10 ville - exemple de rurbanisation, à Québec, au Canada, page 5543, volume 10 L'explosion urbaine. C'est dans la seconde moitié du XXe siècle que l'urbanisation s'est généralisée. En 1990, on estimait à 15 % la population vivant dans les villes de la planète ; à la fin des années quatre-vingt, elle était de 42 % et, dans les années quatre-vingt-dix, on considère qu'elle s'accroît au rythme d'un million de personnes par semaine. Ainsi, la population urbaine dans le monde progresse deux fois et demie plus vite que la population rurale. Dans les pays industrialisés, elle touche, en moyenne, plus de 75 % de la population totale, même si le rythme de l'urbanisation s'y est ralenti (1,3 % au cours de la décennie quatre-vingt). Dans les pays en développement, où le phénomène a été plus tardif, ce rythme s'est au contraire fort accéléré, passant à près de 4 % par an en moyenne : de nos jours, pour chaque citadin vivant dans un pays développé, on en compte deux vivant dans un pays en développement ; en 2015, on en comptera plus de trois et, en 2025, presque quatre. Aussi les métropoles du tiers-monde rivalisent- elles par leur taille avec celles des pays développés, comptant parmi les plus grandes agglomérations mondiales (voir le dossier population). Les moteurs de cette prodigieuse croissance urbaine sont principalement de deux ordres. Il y a, en premier lieu, l'accroissement démographique global, dont les valeurs n'ont cessé de s'élever depuis 1945. Il y a, ensuite, l'exode rural : dans les pays développés, l'industrialisation, puis les transformations de l'agriculture elle-même ont favorisé le départ d'une population rurale excédentaire, qui, aujourd'hui encore, tente de trouver de nouvelles chances à la ville ; dans les pays en développement, la misère des campagnes alimente des flux migratoires massifs vers les villes, qui sont censées offrir aux migrants de meilleures conditions pour progresser sur le plan économique et, par suite, dans l'échelle sociale. L'amélioration des transports, de son côté, a facilité les communications. Les incidences du surpeuplement urbain sont considérables. La poussée urbaine est dévoreuse d'espace : 20 000 hectares chaque année en France, et plus d'un million aux États-Unis, dont 40 % de bonnes terres ; dans les pays en développement, la superficie des zones urbanisées devrait doubler au cours des deux prochaines décennies, alors même qu'à l'intérieur des villes les pouvoirs publics ont à mener une politique qui lutte contre l'insalubrité des logements. Viennent ensuite les problèmes liés à la concentration d'une population nombreuse : le ravitaillement ; l'alimentation en eau, en matériaux de construction, en matières premières et en énergie ; la pollution atmosphérique, qu'induisent les activités industrielles, les moteurs d'automobiles et le chauffage urbain (dans les vingt plus grandes villes du monde, la qualité de l'air n'est pas conforme aux normes fixées par l'OMS, et la concentration de plomb dans l'air est, à elle seule, jugée responsable d'une baisse du quotient intellectuel des enfants qui peut atteindre 4 %), et à laquelle s'ajoutent les nuisances de toute origine affectant l'environnement urbain (bruits, encombrements, stress de la vie urbaine...) ; enfin, la violence et l'insécurité résultant de la misère et de la cohabitation de populations différentes. Ces problèmes se trouvent hypertrophiés dans les agglomérations du tiers-monde, où 40 % des habitants n'ont pas accès à l'eau potable et à des équipements garantissant le minimum d'hygiène. Ainsi, la pauvreté touche jusqu'à 60 % de la population urbaine, et l'on estime que 600 millions de personnes, dont près de la moitié d'enfants, vivent dans des conditions qui mettent leur vie en péril. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats agglomération équipements collectifs exode rural flux migratoire hiérarchie urbaine métropole migrations de populations pollution - Les polluants : de l'environnement à l'homme - Une loi sur l'air population - L'inégale répartition de la population mondiale population - La mobilité spatiale des populations transports transports urbains - Sociologie des transports urbains Les livres ville - autoroute urbaine à El Paso, au Texas, page 5544, volume 10 ville - une grande artère de Pékin en Chine, page 5544, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les médias Le Corbusier Les grands types de villes dans le monde contemporain L'universalité et la généralisation du fait urbain n'impliquent pas l'uniformité. Les villes du monde occidental européen. Les villes européennes partagent l'ancienneté avec celles du monde oriental. La plupart d'entre elles sont millénaires et ont eu un rôle historique considérable. Certes, des villes récentes existent, liées à la première révolution industrielle ou créées à la périphérie des grandes métropoles dans les années soixante (voir ville nouvelle). Cependant, le poids de l'histoire est le caractère majeur du Vieux Continent : il est d'abord apparent dans le plan de la ville, où se lisent les superpositions ou juxtapositions des différentes périodes d'édification : coeur médiéval au plan anarchique, plan à damier des temps modernes, grandes avenues convergentes du XIXe siècle ; il est ensuite immédiatement visible à travers des monuments : cathédrales, places cernées de bâtiments civils prestigieux, etc. Enfin, ces villes présentent une structure en « couronnes » successives, marquant les différentes phases de l'expansion urbaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats centre commercial centre directionnel centre-ville habitat - L'habitat urbain - La banlieue habitat - L'habitat urbain - Le centre-ville plan - 3.GÉOGRAPHIE URBAINE ville nouvelle ville nouvelle - L'expérience britannique ville nouvelle - Les villes nouvelles en France Les villes nord-américaines. Elles sont remarquables à plus d'un titre. Tout d'abord, parce qu'elles constituent, pour une grande partie du monde, un véritable modèle : le fameux gratte-ciel (sky-scraper) est devenu un symbole urbain universel. Ces villes, récentes, libres de toute trace d'un passé parfois contraignant, reproduisent sur de vastes surfaces un plan géométrique imprimé par de longues avenues séparant des immeubles, les blocks. Elles sont aussi remarquables par leur structure interne. Dans le centre-ville (downtown), la concentration est extrême ; les gratte-ciel dessinent le skyline en rivalisant de hauteur et délimitent le quartier des affaires, le CBD, ou Central Business District ; de grands centres d'achat sont aménagés en sous-sol. Les quartiers limitrophes présentent un paysage tout autre : les parties les plus anciennes ont subi des phases de délabrement associées à un mouvement de forte paupérisation. Ces quartiers, délaissés par les classes moyennes en même temps que par les activités commerciales et industrielles, sont devenus de véritables ghettos (Harlem, à New York), livrés aux minorités raciales et aux laissés-pour-compte de la société libérale. Cependant, certaines franges de ces quartiers centraux sont aujourd'hui reconquises à l'occasion d'opérations de réhabilitation ou de rénovation. Les contrastes intérieurs restent toutefois très forts. Audelà s'étendent d'interminables banlieues pavillonnaires : vastes ensembles de faible densité, uniformes, que seules la qualité des logements et l'étendue des espaces verts différencient. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Nord - Géographie - L'organisation de l'espace banlieue centre commercial centre des affaires centre-ville city États-Unis - Géographie - L'organisation de l'espace ghetto gratte-ciel habitat - L'habitat urbain - La banlieue habitat - L'habitat urbain - Le centre-ville Harlem mégalopole Megalopolis New York - Problèmes actuels réhabilitation urbaine Les villes des anciens pays socialistes développés. Si, aujourd'hui, le monde socialiste s'est désagrégé, la physionomie des villes et le mode d'urbanisation qui a prévalu pendant plus d'un demi-siècle confèrent à la réalité urbaine de ces pays une grande originalité. La croissance urbaine, notamment dans l'ex-URSS, s'est manifestée par le développement des agglomérations existantes, mais surtout par la création de nombreuses villes nouvelles selon les directives de la planification. Cette planification de l'urbanisation les voue à une grande uniformité : vastes unités d'habitations, larges avenues, style architectural monumental, espaces verts étendus, importance des équipements sociaux, alors que la rareté des établissements commerciaux, et donc l'absence de vitrines, d'enseignes multicolores, dilue l'animation des rues. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ville nouvelle ville nouvelle - Le cas des villes nouvelles soviétiques Les villes des pays du tiers-monde. Héritées de la colonisation dans la plupart des cas, les villes dans le monde tropical sont un phénomène récent. Du fait d'une croissance urbaine accélérée et des difficultés liées au sous-développement, l'urbanisation y revêt des formes extrêmement particulières : extension anarchique de la ville, fractionnement de l'espace urbain. À l'opposé de ce qui s'est produit dans les pays développés, l'urbanisation précède l'industrialisation et la modernisation économique. Dans ces conditions, les nouveaux arrivants ne peuvent que difficilement trouver un emploi, et seules les activités informelles leur fournissent les moyens de subsister. Les distorsions et les contradictions profondes du système socioéconomique de ces pays se projettent violemment sur l'espace urbain. Aux quartiers d'affaires et résidentiels nés de la colonisation ou du développement économique récent, véritables vitrines urbaines avec leurs avenues, leurs immeubles de prestige, leurs ensembles de villas noyées dans la verdure de grands jardins, s'opposent les taudis des vieux quartiers centraux et, plus encore, les zones d'habitat « spontané » de la périphérie. Pour ces bidonvilles (slums en Inde, favelas au Brésil, etc.), la pauvreté, la précarité des constructions, le sous-équipement et l'improvisation sont la règle. Ce dualisme des structures urbaines est sans doute l'élément le plus caractéristique des villes du tiers-monde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Sud - Géographie - L'organisation de l'espace bidonville favela habitat - L'habitat urbain - Le cas du tiers-monde tiers-monde - Tiers-monde et sous-développement Les livres ville - la gare de chemin de fer de Bamako, au Mali, page 5545, volume 10 ville - une favela de Rio de Janeiro, au Brésil, page 5545, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les indications bibliographiques T. Paquot, le Monde des villes : panorama urbain de la planète, Complexe, Bruxelles, 1996. J. Pelletier et Ch. Delfante, Villes et urbanisme dans le monde, Masson, Paris, 1989. M. Ragon, l'Homme et les villes, Albin Michel, Paris, 1995.
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« Occident comme un âge nettement rural, alors qu'en Orient Alexandrie et Constantinople prenaient le relais d'une Rome réduite à n'être plus que la résidence pontificale.

L'Inde et l'Extrême-Orient connurent un développement plus continu de leurs villes au début de notre ère. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats architecture - Les fonctions de l'architecture Ccedil;atal Höyük cité habitat - L'habitat urbain - Introduction Inde - Histoire - La préhistoire indienne Jéricho Mésopotamie Phéniciens - Les débuts de l'histoire phénicienne Sumer - Les cités-États sumériennes techniques (histoire des) - L'Antiquité - Introduction urbanisme - Un héritage ancien Uruk Les livres ville - Une rue de Pompéi, page 5540, volume 10 ville - Çatal Hüyük, en Anatolie centrale (Turquie), page 5540, volume 10 ville - plan de Milet, ville grecque d'Asie Mineure, page 5541, volume 10 ville - le site de l'antique Thugga (aujourd'hui Dougga), en Tunisie, page 5541, volume 10 La ville traditionnelle : Moyen Âge et époque moderne. Si le lien existant entre le niveau d'urbanisation et le développement économique est très fort dans le monde contemporain, il semble qu'en économie préindustrielle le nombre et la taille des villes aient dépendu du contexte culturel.

Ainsi, les civilisations musulmanes, nées de la conquête arabe (VIII e siècle), furent particulièrement urbaines : les merveilles de Bagdad et de Cordoue, leurs mosquées ou leur mode de gestion collective de l'eau prouvent que la civilisation du désert avait su aussi devenir une grande civilisation de la ville.

En Europe, toutefois, malgré le rôle important joué par les villes dans la diffusion du christianisme, la vie urbaine se limita longtemps, au Moyen Âge, à celle d'élémentaires cités.

Cependant, en Italie, où l'héritage romain était plus important, une activité commerciale s'était maintenue ; elle s'affirma dans tout le reste de l'Europe à partir du XI e siècle et donna vie aux bourgs, souvent accolés aux cités. Malgré ces contrastes et ces évolutions, le taux d'urbanisation du monde traditionnel dépassa rarement les 10-15 % : le fait urbain resta minoritaire, voire marginal, jusqu'au XVIII e siècle.

Pourtant, le rôle des villes fut souvent moteur : les libertés et franchises qu'elles acquirent au Moyen Âge leur permirent de tenir tête au pouvoir féodal ; le bouillonnement politique et culturel des villes-États du quattrocento italien fit d'elles le berceau de la Renaissance, tandis que les riches négociants d'Allemagne du Nord se groupaient en ligues de ville à ville (la Hanse).

En Amérique, la fondation de villes fut, à l'exception de Mexico, ancienne capitale aztèque, la base de la colonisation espagnole et portugaise.

Enfin, la monarchie centralisée et administrée promut à partir du XVI e siècle ses capitales (Paris, Londres, Varsovie, Moscou, Berlin, etc.), même si elle fut aussi tentée de transférer en des lieux moins contrôlés par les corporations urbaines (Madrid) ou moins populeux (Versailles) la cour et le trône lui-même.

Retranchées derrière des murailles défensives qui furent durant des siècles un élément indispensable du paysage urbain, les villes restaient tributaires, pour leur approvisionnement, des campagnes alentour (« le plat pays »).

Les penseurs du XVIII e siècle, notamment les physiocrates, furent très sévères envers ce « parasitisme ».

Si leur jugement doit être modéré, dans la mesure où les petites villes jouaient un rôle de marché et fournissaient un certain nombre de services à des campagnes dont l'autonomie n'était que partielle, il est vrai. »

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