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Expérience de Ron Jones: "La troisième vague"

Publié le 20/05/2013

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L'expérience : La Vague En 1967, Ron Jones, un professeur d'Histoire au lycée Cubberley, en Californie, qui, devant l'incrédulité de ses élèves à comprendre les crimes nazis, décide d'en faire la preuve par la pratique. Il met en place à leur insu, « la troisième vague « expérience sur le conditionnement des masses basée sur les idées de communauté et d'esprit de groupe. L'idée du nom « La Vague « est venue d'une improvisation. Ron Jones pensait qu'en Californie, chez les surfeurs, il y a cette « loi «, cette mystique à propos du fait que la troisième vague est la plus grosse de toutes et il y a aussi bien sûr la référence au Troisième Reich. Ron Jones a conçu un exercice d'une journée dans lequel les élèves devaient ranger la classe, aligner les bureaux, respecter les codes disciplinaires, se lever ensemble, s'asseoir ensemble, poser ses pieds bien à plats au sol, mettre ses mains dans le dos,... Ils devaient trouver le pouvoir d'être maître de leur propre discipline. A l'origine, Ron Jones avait prévu que l'expérience ne dure qu'un jour mais les élèves ont demandé à continuer l'expérience. 1er Jour (lundi) : Ron Jones fait une allocution sur la discipline et comment par la maitrise de soi, elle assure la réussite des projets. Il passe ensuite aux travaux pratiques et indique une position assise susceptible de faciliter la concentration et la volonté des élèves. Il donne aussi des instructions pour répondre aux questions : désormais, les élèves doivent se lever, commencer leur réponse par « Monsieur Jones « et répondre en quelques mots seulement. Les élèves se sentent stimulés et motivés. 2ème Jour (mardi) : Devant une classe en « position d'attention « Jones inscrit au tableau la devise du mouvement : « La force par la discipline, la force par la communauté. « Ron Jones ordonne ensuite aux élèves de réciter la devise du mouvement, d'abord l'un après l'autre, puis par groupes de deux ou trois, puis toute la classe ensemble. La coordination atteinte permet aux élèves de constater la réalité de la communauté, et de s'y sentir pleinement intégrés, à égalité avec les autres. À la fin de l'heure, Jones enseigne un salut consistant à amener la main droite à hauteur de l'épaule droite, les doigts arrondis en forme de coupe. Il s'agit d'un salut utilisé par les nazis, ce que les élèves ignoraient à l'époque. 3ème jour (mercredi) : Ron Jones constate que treize élèves d'autres classes viennent assister à son cours. Il distribue des cartes de membre aux élèves participant au mouvement. Parmi les cartes de membre, trois (distribuées aléatoirement) sont marquées d'une « X « rouge. Les membres porteurs de ces cartes se voient confier la mission de dénoncer les membres qui ne respecteraient pas les règles. Ron Jones donne une allocution sur l'action, entendue comme but vers lequel tendent la discipline et la communauté, et sans lequel elles perdent tout leur sens. L'égalité instaurée entre eux incite les élèves les moins sûrs d'eux à prendre la parole et à gagner en assurance. Les réponses aux questions se font cependant beaucoup plus concises, et les élèves semblent perdre leurs aptitudes à argumenter et à nuancer. Ron Jones dirige la classe vers l'action pure : il donne l'ordre de dessiner une bannière pour la « Troisième Vague «, d'apprendre par coeur le nom et l'adresse de tous les membres, de recruter de nouveaux membres. Plus tard dans la journée, Ron Jones constate que la « Troisième Vague « prend des proportions inquiétantes. En effet, de nombreux élèves prennent la « Troisième Vague « très au sérieux et menacent ceux qui tournent le mouvement en dérision. 4ème jour (jeudi) : Arrivé tôt au lycée, Ron Jones découvre sa classe dévastée. Un des parents d'élèves, vétéran de la Seconde Guerre mondiale et ancien prisonnier de guerre, a pénétré dans l'établissement et commis des dégradations sur le matériel. L'expérience perturbe la vie du lycée et des lycéens : des élèves sèchent leurs cours pour venir assister aux leçons de Ron Jones. Inquiet de l'ampleur et de la tournure que prennent les événements, Ron Jones décide d'en finir. Après un discours sur la fierté, il annonce que la « Troisième Vague « n'est pas seulement une mise en situation au sein du lycée, mais bel et bien un projet d'ampleur nationale destiné à modifier en profondeur la vie sociale des États-Unis. Il prétend que d'autres enseignants ont, comme lui, fondé des « Troisièmes Vagues « partout dans le pays et que, le lendemain, à midi exactement, le leader national du mouvement s'adressera aux jeunesses de la Troisième Vague. Il s'appuie sur la volonté des membres pour organiser en vingt-quatre heures une réunion exemplaire. 5ème jour (vendredi) : Ron Jones consacre le début de la matinée à préparer la salle de conférence du lycée. Les élèves commencent à arriver dès 11h30. Alors qu'au début ils n'étaient qu'une classe, deux cents étudiants assistent à la réunion. Certains ont apporté des bannières. Des amis de Ron Jones, déguisés en reporters et en journalistes, prennent des notes et photographient les participants. À midi, les portes sont closes et des gardes postés devant. Ron Jones montre à ses amis l'obéissance aveugle des jeunes présents : il les fait saluer et leur fait réciter la devise du mouvement. À midi cinq, Ron Jones fait éteindre les lumières et allumer des écrans de télévision, annonçant le discours du leader national. Après quelques minutes de silence attentif devant les postes ne montrant que de la « neige «, les élèves finissent par s'apercevoir de la supercherie. Coupant court à leur stupeur, Ron Jones procède à un « débriefing « : il explique comment il les a manipulés et dans quelle mesure ils se sont laissé manipuler. Il leur fait visionner un film montrant des images d'archives du Troisième Reich. Répondant aux questions des élèves, il leur montre à quel point il est facile de verser dans le totalitarisme. Il leur explique aussi combien être dupe de ficelles aussi grossières est honteux, et répond à la question originelle : les Allemands ont nié avoir eu connaissance de l'extermination des Juifs, des Tziganes, des homosexuels, etc., de la même manière que les élèves de Cubberley nieront avoir participé à la réunion. Il clôt l'expérience. Les élèves se sentent trahi, ils pensent « le professeur nous a menti «, « le professeur nous emmène avec lui dans une expérience malsaine «. Ils se sentent coupable.

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