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Explication du texte de kant « critique de la faculté de juger »

Publié le 03/01/2013

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Explication du texte de kant « critique de la faculté de juger « - L'oeuvre d'art procure du plaisir et chacun doit éprouver ce plaisir pour admirer une oeuvre. Quand je juge qu'une oeuvre est belle, j'affirme qu'en la contemplant j'éprouve du plaisir. Kant compare le beau et l'agréable parce que ce sont deux jugements qui réfléchissent sur le plaisir qui est ressenti. L'homme éprouve un sentiment de plaisir en contemplant une belle oeuvre. Si la beauté est dite esthétique c'est parce que l'oeuvre perle aux sens de l'être humain. On parle a juste titre d'une jouissance artistique. Mais en même temps la jouissance artistique n'est pas la simple jouissance physique : le sentiment de plaisir que je ressent dans la contemplation d'une belle oeuvre ne se réduit pas à la simple satisfaction d'un désir physique, c'est un plaisir qui est différent de l'agréable, c'est un plaisir désintéressé qui manifeste l'esprit de l'homme. Le point de départ de l'analyse kantienne est le plaisir : lorsque je contemple une oeuvre d'art, j'éprouve un sentiment de plaisir : « cela me plaît «. Dans le domaine artistique, à la différence du domaine scientifique, le jugement n'est pas une simple question de connaissance mais de sensibilité : j'éprouve du plaisir ou pas. Démontrer qu'une oeuvre est harmonieuse, prouver qu'une oeuvre est bien proportionnée ne suffit pas : il faut encore que j'éprouve du plaisir. - Dans un premier moment Kant montre que l'agréable est un jugement relatif et qui ne peut être universel : ce qui est agréable est propre à chacun et ne peut être partagé avec d'autre. Non seulement ce qui est agréable à l'un est désagréable à l'autre mais ce serait absurde de vouloir convaincre quelqu'un que tel son est agréable : dans le domaine de l'agréable Kant non seulement constate la relativité des jugements il la légitime : il y a des raisons pour lesquelles ce qui plaît à l'un déplaît à l'autre : quelles sont-elles ? Tout d'abord le plaisir des sens repose sur une sensibilité subjective : ce qui m'est agréable n'est pas l'objet d'une connaissance objective ; l'agréable s'éprouve et le plaisir des sens est une expérience que chacun fait. Ce qui est agréable est ce qui convient à ma sensibilité. Du coup, ce sentiment d'agréable n'a pas une portée objective : je réfléchis sur mon propre plaisir et ce qui m'est agréable peut procurer de la douleur ou de la peine à quelqu'un d'autre. Je ne peut pas convaincre par des raisons que quelque chose est agréable puisque cette démonstration ne pourra pas remplacer le plaisir que chacun éprouve en goûtant ou en ressentant un plaisir des sens. A chacun son goût est donc la règle qui guide notre jugement dans le domaine de l'agréable. Kant ne constate pas simplement la diversité des jugements il la justifie : le jugement sur l'agréable est un acte de l'esprit : l'esprit réfléchit sur un plaisir qui provient des sens qui fournissent à chacun un sentiment différent. Puisque l'agréable vient du plaisir que j'éprouve il m'est difficile d'exiger que quelqu'un éprouve ce même plaisir des sens en goûtant un plat par exemple : on pressent que dans le domaine du beau on cherche au contraire à partager ce plaisir esthétique que l'on ressent. On pressent aussi qu'en art comme dans le domaine de l'agréable chacun juge en réfléchissant sur le plaisir qu'il éprouve. Puis Kant illustre cette relativité du plaisir des sens par des exemples : ces exemples prennent la forme d'un jugement dans le cadre d'une discussion entre personnes. Il s'agit de savoir si l'on peut communiquer son sentiment et si l'on peut le faire partager. « Le vin des Canaries est agréable « ce jugement est mal formulé puisqu'il signifie que chacun doit le trouver bon et qu'il doit plaire à chacun. On pressent alors que dire « que cette oeuvre est belle « sera un jugement qui exigera que chacun le reconnaisse. Dans un deuxième temps, Kant affirme que le beau ne se réduit pas à l'agréable. Avoir du goût ici c'est être capable de juger de la beauté d'une oeuvre : ce jugement n'est pas seulement valable pour une seul personne mais il peut être partagé pas tous. Il a donc une portée universelle. On affirme qu'un son m'est agréable ou peut déplaire à quelqu'un d'autre. Par contre on juge qu'une oeuvre de Mozart est belle parce qu'elle doit procurer du plaisir à tous. Certes l'oeuvre procure du plaisir mais ce plaisir peut être partagé et la beauté peut être reconnus pour tous. « En revanche s'il affirme que quelque chose est beau « : juger de la beauté , c'est parler pour autrui autant que pour soi, c'est exiger l'accord des autres. Le chef d'oeuvre est justement l'oeuvre sur laquelle le jugement des hommes devrait être le même : devant un chef d'oeuvre je suis en droit d'attendre que chacun reconnaisse la beauté. La thèse est donc la suivante : « s'il affirme que quelque chose est beau ...il ne juge pas pour lui seulement mais pour tout le monde «. Le jugement de goût a une portée universelle, il se veut justifié, et il exige l'adhésion de tous : c'est pourquoi en matière d'oeuvre d'art, je discute et je communique ma passion à autrui : non seulement j'ai aimé tel film, mais si je dis qu'il est beau je cherche à partager mon plaisir avec autrui et je cherche à communiquer. Trouver qu'une oeuvre est belle n'est pas seulement reconnaître qu'elle m'est agréable, ce n'est pas simplement reconnaître le plaisir qu'elle procure ; le jugement de goût prétend à l'objectivité et à l'universalité de ce plaisir. - Enfin Kant observe les discussions entre les hommes : à propos de la beauté les hommes discutent et cherchent se mettre d'accord. La discussion en matière d'art laisse entrevoir que le jugement de goût a une portée universelle : si j'argumente, si je défends ma position, c'est que je prétend que ma position n'est pas simplement arbitraire mais qu'elle peut être reconnu comme légitime par autrui. L'art est l'objet de confrontation non seulement d'opinions subjectives mais de jugements esthétiques qui peuvent être argumentés. On appelle jugement de goût l'affirmation « cette oeuvre est belle «. Or ce jugement se forme et se cultive par la fréquence des oeuvres d'art et on peut manquer de goût. Il y a un bon goût et un mauvais goût et la capacité de juger de la beauté se forme au contact de belles oeuvres. Lorsque les hommes sont confrontés à la beauté il ressentent du plaisir : ils éprouvent un sentiment. Face à un autre homme qui n'éprouve pas ce plaisir ils ne peuvent lui démontrer qu'ils ont raison : par contre ils cherchent à argumenter et à montrer pourquoi ils ont éprouvé ce plaisir. On peut constater que certains préfèrent tel films tandis que d'autres tel autre. On constate des désaccords puisque chacun éprouve ou non ce plaisir esthétique. En art les jugements des hommes sont divers, puisque on peut constater que certains éprouvent du plaisir et d'autres pas. Le jugement esthétique n'est pas un jugement scientifique, je ne peux pas démontrer à autrui que j'ai raison et je ne peux pas le convaincre. Par contre on ne peut pas dire « a chacun son goût « : ce serait réduire le beau de l'agréable, ce serait réduire la beauté à un plaisir purement physique qu'éprouverait ou que n'éprouverait pas chaque individu. L'art est le lieu d'une communication intersubjective, et l'art est l'objet d'une recherche d'accord entre les esprits.

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