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Exposé sur Ferragus : Le Peuple

Publié le 19/09/2010

Extrait du document

 

Ferragus est une œuvre de Balzac dont l’intrigue se situe à Paris, ville de l’aristocratie comme du peuple. Celui-ci correspond à ce qui n’est pas bourgeoisie ou noblesse ; il contient tous ceux qui travaillent de leurs mains ainsi que les plus misérables. Dans ce roman, il y fait de nombreuses apparitions, sous des formes très variées, et est utile au déroulement de l’action.

 

I .Présentation des personnages du peuple

 

Ouvrier « portant une longue planche sur son épaule « (p.55), il bouscule Auguste de Maulincour.

Page 82, « une portière, vieille femme édentée «  balaye devant le porche sous lequel s’est réfugié Auguste.

Première apparition de Ferragus dans le déguisement d’un mendiant, qui forme « un type nouveau frappé en dehors de toutes les idées réveillées par le mot de mendiant « . en effet, ce personnage  a la « prétention de traiter d’égal a égal « (p.84), malgré son « habit crasseux «. Ferragus est un homme du peuple, puisqu’il « a été simple ouvrier « (p.101), mais il a réussi à s’échapper du bagne, et à tenter de se recréer une identité sociale. 

Balzac fait aussi une description  générale de « quelques uns de ces vagabonds effrontés « (p83).

Le valet conduisant  le cabriolet de M. de Maulincour fait une courte apparition puisqu’une pierre «  tomba sur le domestique « (p.94).

Page 96, « le carrossier vint «. Il explique à Auguste la cause de  son accident.

Justin : valet du Vidame,  « le plus malin singe qui jamais eût pris figure humaine «, une « perle des vieux valets de théâtre « (p.100) ; il est  fidèle à son maître.

   Fouquereau est le « concierge « de M. Jules (p.135)

   Le valet de chambre de M. Jules  apparait p.136, et le valet d’office page 146, ils attendent «  sans voir arriver leurs maîtres «.

   Ida Gruget, le type de la grisette, « le type d’un femme qui ne se rencontre qu’à Paris « personnage contrasté, qui a deux facettes. Elle est « trop belle et trop hideuse «, possède « trop de vices et trop de bonnes qualités «. Ces deux antithèses montrent la complexité du personnage. D’un côté, une femme d’un « naïf dévergondage «, « calomniée « « pauvre, elle est incomprise «. De l’autre côté, nous avons une femme aux « belles vertus «.Comme le souligne le narrateur, elle est donc « insaisissable «. Il la compare à « Protée «, fils de Poséidon et de Thétis qui a le pouvoir de se métamorphoser à sa guise. Avec l’énumération page 140 «  elle fournit des portières édentées, des laveuses de linge […] parfois des comtesses impertinentes, des actrices admirées «, la diversité de sa personnalité est bien soulignée.

 Joséphine, « femme de chambre « (p.119) de Madame Jules. Elle est assez proche d’elle, et assistera à la veillée funèbre le jour de la mort de sa maîtresse.

  Comme avec la description du mendiant, Balzac part du général pour arriver au cas  particulier. Ainsi il explique que « portier concierge […] est toujours conforme  au quartier dont il fait partie « (p.166). La portière de l’immeuble de la veuve Gruget entre ensuite en action.

 Veuve Gruget : La mère d’Ida Gruget, elle travaille « en passementerie « (p.167) chez elle, ou elle accueillera  Ferragus. « Elle avait eu toute la fatuité d’une demi-misère en parlant de chauffer son hôte «. M. Jules affirme que « Cette femme a quelque passion, quelques vices cachés «. Appartement délabré «  une poule qui sortit en caquetant d’une soupente « (p.170)

  Le Portier du cimetière : p.213 « de tous les portiers de Paris, celui du Père-Lachaise est le plus heureux «. En effet, son métier est décrit comme complet, un mélange entre « une maison de commerce «, «  pas tout à fait un ministère «. Il est un « concierge arrivé à l’état de fonctionnaire «

  Les tireurs de sable, p.219.

  Ferragus à la fin du roman, après la mort de Clémence. Il est alors dans un état végétatif, ne réagit plus et passe ses journée à marcher «  sympathiquement avec le cochonnet «, il devient «  le génie fantastique du cochonnet « (p.227). Il devient assisté puisqu’une « vielle femme venait le prendre pour le ramener on ne sait où «. On observe un grand contraste avec la description du mendiant au début du livre, qui était déterminé et dynamique.

  Le postillon de M. Jules (p.228) : « il avait trop de respect pour les émeutes «. Le postillon conduit une voiture, comme un cochet, sauf qu’il monte sur le cheval.

 

II. L’image du peuple

 

Balzac offre à son lecteur une double vision des gens du peuple, qui sont à la fois « innocents au milieu du vice, et vicieux au milieu de leur innocence « (p.83).

 

a) Un peuple méprisé et exploité

 

    M. Jules n’hésite pas à exploiter tout au long du roman des personnages du peuple afin d’arriver à ses fins. Tout d’abord avec son concierge Fouquereau, à qui il propose « cent écus de rente si tu dis vrai, chassé si tu me trompes « (p.135). Il tente d’acheter sa confiance, mais le menace s’il ne lui est pas fidèle. Il utilisera le même mode de fonctionnement avec Mme Gruget, il ordonne ses souhaits, impose ses idées et promet de l’argent : « je veux «, « vous m’en fournirez les moyens et je reconnaîtrai ce service pas une somme de deux mille francs une fois payée « (p.170). Une fois découvert, il lui crie « Taisez-vous misérable «, il n’a aucun respect pour la classe populaire, étant bourgeois. Enfin, la dernière phrase du roman est « Marchez -donc, postillon ! cria-t-il « (p.228). Une fois de plus, il manque de respect à ceux qui le servent. Il propose «  vingt, trente, quarante mille francs « (p.145) à Ida afin qu’elle lui dévoile la cachette de Ferragus, elle refuse «  en joignant à cette singulière réponse un geste populaire. Il n’y a pas de somme qui me fasse dire cela. « De façon général, cette phrase résume le comportement de Jules : « maisons malheureuses qui ont passé, comme certains peuples, sous plusieurs dynasties de maîtres capricieux « (P.166) Balzac nous montre bien que le peuple est quelque peu soudoyé pas la bourgeoisie et l’aristocratie, «  et qu’une fatale puissance [le] maintient toujours au niveau de la boue « (p.84). Page 187, les « haillons d’un mendiant «  sont qualifier d «ignoble[s] « par le narrateur.

   L’enterrement d’Ida Gruget se situe juste après celui de Mme Jules, on observe une opposition prononcée entre les deux. La jeune grisette s’étant suicidée, « le curé du lieu refusa de la recevoir à l’église « (p.220), elle est conservée dans une « bière vulgaire «, puis « est jetée dans un coin «. Cela n’a rien à voir avec la cérémonie religieuse organisée pour Clémence. Dans celle-ci,  les domestiques du couple pourtant attachés à leur maîtresses sont exclus et situés « en dehors de l’enceinte « (p.203).

 

b) Un peuple de vices

 

      Certes le peuple est méprisé pas la classe aisée, et Balzac comprend sa douleur, mais il ne s’empêche pas de lui faire quelques critiques. Fouquereau, et la veuve Gruget ne refuse pas la somme que leur propose M. Jules. L’image qui revient principalement est un penchant vers l’alcool et les jeux d’argents. Page 101, Justin affirme que «  Mon Bourignard joue souvent au numéro 129 «, il parle bien sûr  de Ferragus. La veuve Gruget « amena un billet de loterie qui tomba par terre « (p.174), et sur une table « s’élevait une bouteille de vin « (p.171). Les gens du peuple « ont tous un rêve, une espérance, un bonheur : le jeu, la loterie ou le vin « (p.84). A la fin du roman, Balzac nous parle de « ces groupes qui, s’il était permis d’assimiler les Parisiens aux différentes classes de la zoologie, appartiendraient au genre des mollusques. « (p.226). Il fait référence aux personnes inactives, passives, qui n’ont aucune activité. Les joueurs de boules sont tels des animaux, avec leurs « vociférations « (p.228). Ferragus, à la fin de l’ouvrage, est « une espèce intermédiaire entre le Parisien qui a le moins d’intelligence ; et l’animal qui en a le plus « (p.227)

  Le peuple parisien fait preuve d’une certaine perversité dans les malheurs de la vie quotidienne, « aucun peuple du monde n’a eu des yeux plus voraces « (p.203).  Il éprouve de l’intérêt à « pour voir comment tombe une tête «. Le cercueil d’Ida est suivi « de quelques paysannes curieuses, qui se racontaient cette mort avec une surprise mêlée de commisération « (p.221).

   Avec les personnes d’Ida et de la veuve Gruget, on peut voir un nouveau défaut, dont ils ne sont pas directement coupables : un manque d’éducation. La grisette fait des fautes de langages, tels « mucipalité « (p.143) à la place de municipalité, et « brioches «, une expression populaire signifiant une faute. Cela en devient même comique, lorsque la veuve reprend l’expression « motus « de Jules, et affirme : « comme vous dites, momus ! « (p.175). Les mots erronés sont mis en italique afin d’être remarquer.

On peut donc voir que ce peuple, par sa soumission à l’aristocratie et la bourgeoisie, est excusé de ses vices par le narrateur.

 

 

III. Le rôle du peuple dans le drame

 

Le peuple jour un rôle essentiel tout au long du roman ; il sert d’intermédiaire entre les personnages principaux qui sont au centre de l’action.

Les concierges, « muscle[s] essentiel[s] du monstre parisien « (p.166) indiquent à Auguste et Jules l’emplacement des personnes qu’ils recherchent. Sans leur aide, ils ne pourraient les trouver. La « vielle rusée « (p.91)  à qui s’adresse M. de Maulincour pour trouver Ferragus hésite tout d’abord à lui donner l’information, elle doit surement garder le secret. Puis, elle lui indiquera. La portière de la veuve Gruget conduit monsieur Jules « au bout d’un long boyau voûté « (p.167).

Fouquereau devient complice de Jules en acceptant d’espionner Clémence, et de lui remettre les lettres reçues. Son maître «  se sentit humilié de reconnaître la prodigieuse intelligence avec laquelle son concierge épousait sa cause « (p.157). Le narrateur nous fait ici un commentaire : « quel triomphe pour l’esclave […] de faire tomber le maître jusqu’à lui « (p.157). Cela souligne l’importance de son rôle, sans quoi Jules n’aurait pu parvenir à ses fins.

Joséphine, quant à elle, reste très fidèle et respecte beaucoup Mme Jules. On peut remarque cela lors du dialogue avec le valet de chambre où elle prend « le parti de sa maitresse « (p.147) ; elle est aussi « prête à servir « (p.176). 

Le valet de chambre de Jules « entra, et lui remit une lettre « (p.136). Il fait ici le lien entre les Maulincour et les Desmarets.

Justin est un personnage plus important, « un Scapin émérite « (p.100). Il va révéler la vraie identité de Ferragus au Vidame et à Auguste. Lors de l’entretien de ce dernier et M. Jules, le baron ne répond pas à M. Desmarets et lui affirme que « Justin va vous dire tout « (p.154). Il a donc une réelle confiance en lui. Le valet du Vidame leur sera fidèle tout au long de l’histoire. Il va jusqu’à périr pour son maitre puisque «  le forçat ne l’a pas manqué. Du premier coup il l’a tué. « (p.155). Il en est de même pour le domestique de Maulincour qui mourra lors de sa tentative d’assassinat (p.95).

La veuve Gruget illustre le mieux le rôle d’intermédiaire en fournissant à Jules «  une chambre située au dessus de la sienne « (p.179) où il va apprendre la vérité sur la relation entre Ferragus et sa femme. Néanmoins, elle a aussi un rôle négatif puisqu’elle pousse «  un cri terrible « (p.185), ce qui alertera Clémence de la présence de son mari.

Ida confirme le soupçon de ce dernier sur sa conjointe en venant chez lui et accusant sa femme d’adultère. Des plus, à l’annonce de la mort de Ferragus, elle s’exclame : «  C’te farce ! «. Ainsi, elle révèle la vérité.

L’ouvrier fait une furtive apparition, mais tient un rôle très important puisque son intervention a une valeur diégétique. Il ordonne à Auguste de laisser «  les Parisiens à leurs petites affaires. « (p.55). Il est considéré comme le l’homme de la Providence. Malgré sa position sociale, Balzac fait de lui un personnage essentiel à l’intrigue qui instaure le doute, le suspense chez le lecteur.

 

Mis à part Ferragus, homme du peuple tentant de s’élever dans la société, le peuple ne possède jamais le premier rôle. Balzac en fait tout de même un élément essentiel, qui permet aux plus riches d’accomplir leurs souhaits et de résoudre leurs affaires.

L’Assommoir, de Zola, nous présente la vie de Gervaise et Coupeau, un couple d’ouvriers dans le quartier de la Goutte D’Or. Ils sont les personnages principaux du roman.

 

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