Faut-il sauver les phénomènes ?
Publié le 18/09/2005
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La question « faut-il « interroge l'existence d'une nécessité d'entreprendre tel ou tel acte : « il faut « est une formule impérative, elle a un sens fort.
Si l'on demande s'il faut sauver quelque chose, c'est que l'on soupçonne que la chose en question est en danger, qu'elle est par exemple la cible d'une attaque, ou qu'elle est en voie de disparition. L'objet à sauver ici, ce sont les « phénomènes «. Les phénomènes, ce sont les choses sensibles, apparentes, qui se manifestent, et que nous percevons par les sens. C'est ce caractère sensible des phénomènes qui a fondé la méfiance traditionnelle d'un certain pan de la philosophie à leur égard, et son refus de les inclure dans une démarche de connaissance. C'est cette méfiance qu'il faut ici évaluer : est-elle pertinente, ou bien est-elle le symptôme d'un présupposé négatif sur le monde sensible, présupposé qu'il faudrait combattre dans le but de « sauver « les phénomènes, de leur redonner une place dans la formation de la pensée, voire de les prendre comme base pour cette formation ? Les phénomènes sont en effet les premières choses que nous appréhendons, nous avons une prise naturelle sur eux, ils sont l'objet de la connaissance la plus immédiate, et il semble donc étrange de leur refuser toute prétention à participer à la construction de la connaissance du réel.
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